Discours de M. Ronald Gabriel à l’occasion de la troisième édition de la FINTECH Organisée par le Group Croissance, PROFIN et la BRH.
Centre de Convention et de Documentation de la BRH
13 avril 2018
Honorable Sénateur Patrice Dumont,
Monsieur le Gouverneur de la BRH,
Mesdames/ Messieurs les Membres de l’ équipe de la FINTECH,
Mesdames/Messieurs,
Chers invités,
Chers amis,
FINTECH, dois- je le rappeler, est une contraction de deux mots anglais : Finance et Technology. « C’est une nouvelle industrie financière qui utilise les nouveaux moyens de la technologie pour proposer des services financiers tels que la banque en ligne, les paiements mobiles, le financement participatif (CROWDFUNDING), moins coûteux et plus efficaces pour les consommateurs ». Elle est utilisée également, par extension, pour désigner des compagnies, appelées « STARTUP », qui maitrisent bien les TIC et qui bouleversent complètement le monde classique de la finance en tentant de capter des parts de marché des entreprises traditionnelles souvent peu innovantes ou en retard sur l’adoption des nouvelles technologies comme moyens de transformation.
Quand nous faisons des échanges sur FINTECH à la Banque Centrale, nous insistons surtout sur des aspects tels : innovation, flexibilité, simplicité, efficacité, mobilité, personnalisation, accès à distance, réactivité. La plupart de ces caractéristiques trouvent leurs échos dans au moins deux piliers de notre Stratégie Nationale d’Inclusion Financière : le Pilier 1 – Des services financiers pour faciliter l’inclusion et la réduction de la pauvreté et le Pilier 3 – Des services financiers de proximité.
Dans cet ordre d’idées, le Conseil d’Administration a demandé à nos responsables de réaliser pendant l’évènement une démonstration pour montrer le rôle que jouera le Processeur National de Paiement (PRONAP) dans l’inter-opérabilité entre les différents moyens de paiement et les différents acteurs financiers.
Pourquoi c’est important d’organiser FINTECH régulièrement ?
Quand on considère les caractéristiques mentionnées précédemment, il nous paraît évident que les impacts de telles activités sur le secteur de la finance se feront sentir bientôt chez nous. Déjà, dans les autres pays avancés, les banques et les compagnies d’assurance ont commencé à repenser leurs activités et leur mode de fonctionnement. De plus, il faut trouver des réponses à certaines questions qui reviennent régulièrement : « Les Fintech sont -elles un risque de rupture ? Sont-elles des opportunités ou des sources de risques ? ». Les présentateurs et panélistes ne manqueront pas de vous apporter des réponses extensives et éclairantes. Devrais- je seulement souligner que La FINTECH est quand même exigeante. Elle requiert un excellent système d’éducation, l’esprit d’entreprise et la disponibilité de capitaux, pour arriver à construire des réseaux de clients à moindre coût, à réduire les coûts de fonctionnement, à utiliser les données de façon innovante et à être en conformité avec la réglementation.
Les investissements dans la FINTECH globalement sont de l’ordre de quatre milliards de dollars en 2013, 12 milliards en 2014, 19.7 milliards en 2015, les États-Unis avec la plus grande part, mais l’Europe expérimente la plus forte croissance au cours des dernières années. Nous sommes évidemment très loin en matière d’ investissement dans ce domaine en Haïti. On avait découvert avec plaisir lors de la première édition de FINTECH en 2016, des produits innovants de certaines entreprises haïtiennes. Kesner Pharel, PDG du Group Croissance, disait à cette époque que : « Nous n’avons pas le choix, nous sommes obligés de faire le choix de la technologie et il nous faut même des pas de géant dans le domaine pour que le pays soit au rendez-vous de l’avenir ». Il y a eu d’autres activités comme, par exemple, « Haiti Startup Talent », ou encore « Haiti Tech Summit ». Dans les autres pays, ce n’est pas encore le cas chez nous, ces entreprises, ces startup perturbent le secteur de la finance en créant des services très différents de ceux qui existaient avant, axés sur la technologie et qui aident tous les clients à vivre une expérience différente même s’ils ne sont pas bancarisés. BITCOIN-BLOCKCHAIN se présente comme l’une de ces technologies, qui va faire l’objet, un peu plus tard dans la matinée, de présentations et de panels de discussions par Messieurs Patrick Attié, Carl H. Prophète et Yves Nithder Pierre.
Chers invités, je vous laisse avec les ingénieurs et techniciens spécialisés en TIC, les économistes, les financiers, pendant ces deux journées et j’espère que vous allez passer d’excellents moments. Je termine en rappelant une déclaration qu’avait faite en 2016 le Gouverneur de le BRH, Jean Baden Dubois, lors du salon de l’économie numérique, à savoir : « Pour que tout un chacun puisse vraiment profiter de cette économie numérique, il faut que nous arrivions à réduire le gap de production lié très souvent au niveau d’apprentissage, aux défis de l’analphabétisme et à la carence d’infrastructures ». C’est ce qui constitue le crédo, le rationnel de notre agenda monétaire pro-croissance avec l’emphase mise par l’institution sur les deux principaux facteurs de toute fonction de production : le capital humain que nous encourageons à travers nos nombreux programmes de formation et le captal financier dont le déficit, en matière de financement des projets, est adressé, en partie, à travers nos multiples programmes d’incitations aux secteurs à forte génération de valeurs ajoutées.
Je vous remercie de votre attention.