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Discours du Gouverneur à l’occasion du transfert des fonds du SYFAAH au FDI | BRH


Discours du Gouverneur à l’occasion du transfert des fonds du SYFAAH au FDI


M. Le Ministre de l’Agriculture ;
M. le Chargé de la Coopération Canadienne du Canada en Haïti ;
Mme l’Ambassadrice de Suisse en Haïti ;
Madame, Messieurs les membres du Conseil de la BRH ;
M. Le Directeur-Général du FDI ;
M. le Directeur-Général du BCA ;
M. Le Directeur du Projet SYFAAH ;
Madame, messieurs les cadres du MEF, de la BRH et du FDI ;
Distingués invités,

C’est avec grande satisfaction que je participe à cette cérémonie qui va consacrer le transfert des fonds du projet SYFAAH, qui arrive à terme ce 31 mars 2019, au Fonds de Développement Industriel (FDI).

La BRH, dès le début, a toujours travaillé en synergie avec le Ministère de l’Agriculture, le SYFAAH et les autres acteurs institutionnels, dans la mise sur pied de l’écosystème requis pour le développement du financement agricole en Haïti. Elle s’engage à rester proactive dans le processus, en jouant un rôle central dans la consolidation des mécanismes développés avec l’accompagnement du SYFAAH. Ces derniers ont porté respectivement sur le financement, des outils de mitigation de risque via l’ASREC et des garanties partielles de crédit (FAPAAH).

Nous nous attèlerons donc à pérenniser ces acquis en vue de la mise en place, de manière structurante, d’un environnement institutionnel fiable pour soutenir le financement de l’Agriculture.

Pour impacter, de manière substantielle, l’accès élargi au crédit dans le pays, ce cadre devra prévoir comme préalable, la commercialisation de l’assurance récolte. Cet instrument a été éprouvé à travers une phase pilote du projet, pour la filière riz, dans le département de l’Artibonite. Il a donné des résultats probants. La couverture de risque qu’il offrait a poussé des institutions financières à élargir l’accès au crédit au bénéfice de petits producteurs. Le résultat était un WIN-WIN, à la fois pour les institutions financières et les débiteurs. Ces derniers, lors de la matérialisation des aléas naturels, à l’origine de pertes matérielles importantes, recevaient une compensation qui leur permettait de repartir en affaires et de restructurer leurs prêts. En même temps, les institutions créancières avaient l’assurance que leurs ressources ne seraient pas mises à mal par leurs décisions d’octroi de crédit à cette catégorie de débiteurs réputés vulnérables.

La commercialisation de l’assurance récolte implique comme préalable la mise sur pied d’un fonds de réserve, pour pallier l’absence de couverture de réassurance agricole en Haïti. Ce fonds pourra contribuer à permettre au portefeuille de crédit agricole d’atteindre une taille critique suffisante pour attiser l’appétit de réassureurs agricoles envers le marché haïtien.

La BRH, comme facilitateur au Ministère de l’Agriculture, a toujours œuvré dans l’encadrement et la stimulation du secteur agricole en vue :

  • D’identifier les filières porteuses connectées à des marchés viables via le financement d’études;
  • De faciliter des synergies entre les acteurs opérant dans les chaines de valeur via l’organisation de tables sectorielles de concertation autour des filières porteuses ;
  • D’augmenter les financements par l’introduction de mécanismes financiers incitatifs portant principalement sur l’exonération de réserves obligatoires (circulaire 108), l’octroi d’avances de fonds aux institutions financières à des taux très bas (circulaire 113). Ces incitations ciblent les producteurs et exportateurs de produits agricoles. Elles sont adaptées aux besoins de court, moyen et long termes du secteur ;

La BRH ambitionne de voir le FDI jouer un rôle moteur dans l’expansion du financement agricole et agroindustriel, à travers le pays. Dans ce contexte, elle accueille favorablement le transfert du reliquat des fonds du SYFAAH ainsi que les transferts de compétences réalisés depuis quelques mois.

Je profite de l’occasion pour saluer les efforts de l’équipe de dirigeants, en particulier de M. Jeudy, pour améliorer la gouvernance de l’institution. La BRH accompagnera le FDI dans son renforcement. A la lumière de rapports d’évaluation récents réalisés respectivement par le SYFAAH, la BID et le Frankfurt Institute, ce dernier mandaté par la Banque Européenne d’Investissement (BEI), nous avons déjà entamé le processus de support à une gouvernance améliorée du FDI, à travers notamment :

 

  • La supervision, sur place et sur pièces, du FDI, au même titre que les autres institutions que nous régulons ;
  • L’affectation, en permanence, d’un cadre de notre Unité d’Audit Interne au FDI ;
  • Des appuis ponctuels axés sur la fourniture de supports techniques spécifiques, notamment dans les processus d’élaboration et de contrôle budgétaires ;

Par lettre datée du 20 mars courant, adressée à DID Desjardins, la BRH a confirmé son engagement à supporter l’environnement institutionnel requis pour un financement agricole amélioré. Par la même occasion, elle a mis en exergue les contributions financières de l’Etat, à l’ASREC et au FAPAAH, de 80 millions de gourdes en 2017-18. Ce montant représente les dividendes que la BRH verse au Ministère de l’Economie et des Finances, tous les ans en fonction d’une obligation légale. Elle a aussi fait mention des supports financiers qu’elle octroie au secteur à travers les institutions financières. Cet engagement porte sur un montant plafond de 5 milliards de gourdes par an.

Je vais conclure en remerciant le Canada, DID Desjardins, tout le staff du projet SYFAAH, en particulier, son directeur, M. Charland, la Coopération Suisse pour leurs contributions à la genèse d’un embryon d’écosystème de financement agricole et de couverture des risques associés, en Haïti. Nous allons œuvrer pour que cette initiative soit pérenne et pour qu’elle s’étende sur tout le territoire et s’élargisse à l’ensemble des filières porteuses du pays.

Nous encourageons à la fois le Gouvernement Central et les bailleurs bilatéraux et multilatéraux à financer ou à augmenter leurs financements à l’assurance récolte et à la garantie partielle de crédit. C’est ainsi que l’Agriculture pourra jouer son rôle de moteur de la croissance économique soutenue et durable avec des incidences notamment sur :

 

    • La baisse de l’inflation et la stabilité macroéconomique en général ;
    • Des rentrées de devises importantes résultant des exportations agricoles ;
    • L’augmentation des revenus en régions rurales ;
    • Des créations massives d’emplois ;
    • Une réduction significative de la pauvreté et un élargissement de la classe moyenne ;
    • La réduction des vulnérabilités de l’économie par rapport aux chocs externes ;
    • Des retombées positives sur des secteurs transversaux tels le tourisme.

 

Merci de votre attention

Port-au-Prince, le 27 mars 2019



25 Avril 2025


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