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Propos de circonstance de Monsieur Jean Baden Dubois, Gouverneur de la BRH, à l’occasion de la vente signature des livres de la Collection du 40e anniversaire de la Banque Centrale | BRH


Propos de circonstance de Monsieur Jean Baden Dubois, Gouverneur de la BRH, à l’occasion de la vente signature des livres de la Collection du 40e anniversaire de la Banque Centrale


Mesdames, Messieurs, les Membres du Gouvernement,
Mesdames, Messieurs, les Parlementaires,
Messieurs, les Membres du Conseil d’Administration de la BRH,
Mesdames, Messieurs, les Membres du Corps diplomatique et des institutions internationales,
Mesdames, Messieurs, les Représentants des institutions financières et partenaires de la BRH,
Mesdames, Messieurs, les Représentants des organisations de la société civile, des institutions universitaires et des organismes culturels,
Distingués Invités,
Mesdames, Messieurs,

Au nom du Conseil d’Administration que j’ai l’honneur de présider, je tiens d’abord à vous remercier d’avoir répondu positivement à notre invitation à l’occasion de cet événement qui s’inscrit dans la foulée des activités commémorant le 40e anniversaire de la création de la Banque de la République d’Haïti. Je remercie aussi les auteurs et les maisons d’édition qui ont travaillé d’arrachepied pour produire et imprimer les livres qui font aujourd’hui l’objet de cette vente-signature.

Je voudrais, en particulier, exprimer mon respect et mon admiration pour le travail accompli, dans des conditions parfois difficiles, par les auteurs dont nous célébrons les travaux aujourd’hui, je cite Guerdy Lissade, Daniel Supplice, Jean- Hérold Pérard, Max Étienne, et tous les écrivains qui ont collaboré sous la direction de l’historien Pierre Buteau à la réalisation du livre « Le Sud dans la diversité de son patrimoine ».

J’unis dans le même témoignage de remerciements les hommes et femmes de culture qui ont déjà contribué à enrichir nos collections dans le cadre d’une coopération étroite avec le musée numismatique de la BRH, soit par une production conjointe, soit par la réédition d’oeuvres méconnues.

Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,

La rencontre de ce soir est un événement qu’il convient de bien situer par rapport à l’esprit qui lui a donné naissance.

Comme je l’ai indiqué tantôt, notre rencontre participe de la panoplie d’activités culturelles planifiées afin de marquer le 40e anniversaire de la BRH. Mais, au-delà de cet aspect, elle reflète surtout la volonté de la Banque Centrale d’inscrire son mécénat et sa programmation culturelle dans le sens d’un intérêt préférentiel pour les oeuvres qui concordent avec sa mission et son histoire.

Je suis particulièrement inspiré par le ton et le contenu du 32ième « Tacitus Lecture » que Madame Christine Lagarde, Directrice générale du FMI, a donné à Londres le 28 février dernier et dans lequel, elle enjoint la finance internationale à redéfinir un « secteur financier qui voit au-delà de sa raison d’être ». C’est ce type de discours qui alimente l’action du Conseil que je préside et qui motive l’arbitrage que nous faisons entre l’exigence de rigueur du banquier central et l’obligation d’ouverture sur le tout social du serviteur public.

Notre action en la matière repose sur des principes simples et universellement établis, que l’on peut énumérer comme suit :

  • Favoriser le développement du patrimoine culturel de l’État haïtien;
  • Préserver ce patrimoine et y donner accès au public le plus large possible aux fins d’éducation et d’édification ;
  • De manière plus spécifique, mettre ce patrimoine à profit afin de promouvoir l’éducation financière et les connaissances de base en économie.

 

Sur le premier point, celui ayant trait au développement du patrimoine culturel de l’État haïtien, la BRH dispose déjà d’un fond historique et artistique important qui héberge toute une collection de tableaux ainsi que d’autres oeuvres d’art originales. Elle détient également une collection numismatique qu’elle s’attache à enrichir. De plus, l’on se souvient qu’en 2014 nous avions mis en circulation un choix de livres qui firent partie intégrante de la Collection des 35 ans de la BRH. Parmi ces livres figuraient notamment ceux de Frédéric Marcelin, d’Anténor Firmin, de Vilfort Beauvoir, de Raymond Renaud et de Joseph Châtelain.

Chacun de ces livres évoque des moments importants de notre histoire telle que reflétée à travers l’évolution de notre monnaie, de nos institutions et de nos relations économiques avec nos partenaires.

Le 10 juin 2017, la BRH procédait à la vente signature du livre « Haïti à travers sa monnaie », réalisé sous la direction de l’écrivain Michel Soukar. Il s’agissait d’un formidable travail de recherche présentant les témoignages d’acteurs qui avaient marqué des siècles d’histoire monétaire haïtienne, de Moreau de Saint- Méry à Claude Moïse, en passant par Perceval Thoby et John Spencer.

Le 6 avril 2018 vint le tour de « Les trésors de la République », une oeuvre issue du partenariat entre la BRH et le Musée du Panthéon National. Ce livre se veut le résultat d’une combinaison judicieuse des collections respectives du MUPANAH et du Musée numismatique de la BRH.

Venons-en maintenant au 2e principe qui inspire le mécénat et la programmation culturelle de la Banque Centrale d’Haïti. Il s’agit du principe de préservation et de vulgarisation du patrimoine culturel de l’État haïtien.

Les graves dégâts causés par le tremblement de terre du 12 janvier 2010 incluaient l’endommagement d’importants objets culturels. Sans tarder, la BRH s’engagea dans une campagne de restauration qui bénéficia de l’assistance technique de la France. De nombreux tableaux purent être réparés, dont « Le Serment des Ancêtres ».

S’agissant du 3e principe – l’éducation économique et financière –, en dehors des journées portes ouvertes, nous profitons de chaque événement important pour inviter les écoles à participer à nos activités. Ainsi, bien que le musée numismatique de la BRH ne soit pas encore totalement ouvert au public, plusieurs écoles ont eu l’occasion d’en visiter la salle d’exposition. Ces visites ont offert l’occasion à la BRH d’organiser des ateliers pour les jeunes sur l’histoire de la monnaie et les missions de la BRH.

Au bout du compte, notre ambition est de promouvoir l’éducation économique et financière à travers la mise en place d’un espace muséal dédié à l’interaction de la BRH avec les écoliers et les universitaires.

Voilà, Distingués Invités, Mesdames–Messieurs, le chemin déjà parcouru en matière d’enrichissement de nos collections.

Et cela nous amène à l’objet de la rencontre de ce soir : la collection de livres du 40e anniversaire de la BRH. Je sais que les auteurs vont faire un exposé plus complet sur les livres en signature, mais permettez-moi d’en dire quelques mots.

Commençons avec le livre conçu sous la direction de l’historien Pierre Buteau, et intitulé « Le Sud dans la diversité de son patrimoine ». Ce livre fait ressortir la part de l’errance afro-latine et l’importance du principe de la réciprocité dans la lutte acharnée pour la liberté en Amérique Latine, quelques années après l’indépendance d’Haïti. Et, au-delà du passage de Simon Bolivar dans le Sud de notre pays, il rappelle la promesse faite par le Libertador au président Alexandre Pétion d’abolir l’esclavage partout où il aura triomphé. De plus, la faune, la flore, les festivités, les mouvements sociopolitiques sont présents dans cette oeuvre, sans oublier la cuisine, la musique et les artistes peintres originaires du Sud. Tant d’éléments trouvent une place de choix dans cette belle célébration de la grandeur, de la diversité et de la fierté de cette région du pays.

Le livre de Guerdy Lissade, « Les billets de banque de la République d’Haïti », nous raconte, à travers la monnaie, la transition difficile du système colonial à la souveraineté de l’État haïtien qui en était issu. Du billet de caisse au papier monnaie, le récit nous entraîne dans les méandres de l’histoire monétaire d’un État meurtri et divisé après la mort de Jean-Jacques Dessalines. De la Révolution de 1843 au second empire de Soulouque, pour aboutir à la Restauration de 1859, puis au triumvirat de papier et au temps des réformes, cet ouvrage nous permet de comprendre le parcours historique qui, en 1915, aboutit à l’occupation américaine. Dans ce coffret de trois pièces, c’est toute la culture de la monnaie haïtienne qui est à l’honneur. Vous êtes tous invités à voyager dans l’univers de la monnaie, avec des informations de première main et des pages très bien illustrées. Quant au livre de Daniel Supplice, « Haïti – Histoire et Constitutions », il présente l’intérêt d’offrir au lecteur une documentation abondante sur les Constitutions haïtiennes pour la période allant du 8 juillet 1801 au 9 mai 2011. C’est un document historique que nous offre l’auteur, un guide pour répertorier l’ensemble des Constitutions de la République d’Haïti. Ce travail ne peut que renforcer le patrimoine documentaire haïtien.

De son côté, Jean-Hérold Pérard nous invite à faire un tour dans la vie, l’histoire et l’oeuvre de Henry 1er dans son livre : « Henry Christophe – Un grand méconnu ». Il s’agit du plus récent livre de référence sur le sujet, et je ne doute pas qu’il va contribuer à la commémoration, en 2020, du bicentenaire de la mort du grand Roi Bâtisseur. Quelles sont les leçons politiques, les vérités et les informations les plus pertinentes à découvrir sur Henry Christophe ? Ce livre est davantage une interrogation sur l’homme qui nous a légué les sites les plus imposants du patrimoine bâti haïtien, qu’un jugement sur un roi que l’on dépeint souvent comme un « dictateur progressiste ».

Enfin, le livre de Max Étienne, intitulé « Code monétaire et financier », est une nouvelle édition que beaucoup de professionnels de la finance et du droit ont intérêt à consulter. Ils y trouveront toute l’information nécessaire à bien naviguer le quotidien des affaires, et pourront s’en servir comme un outil de travail pour s’imprégner du cadre législatif et réglementaire de notre système financier.

Distingués Invités, Mesdames et Messieurs, Votre présence ici, ce soir, témoigne de votre intérêt pour l’histoire, l’économie, et aussi pour la richesse culturelle de notre pays. La BRH est fière de pouvoir satisfaire votre curiosité intellectuelle en organisant la vente-signature de ces livres qui vont s’inscrire et dans le patrimoine littéraire du pays, et dans la documentation nationale sur l’art et la science numismatiques.

Cet événement est un témoignage de l’engagement culturel et éducatif de la BRH. Car, en dehors de la collection du 40e anniversaire, il s’agit d’un projet de diffusion de la culture basé sur la nécessité d’éduquer nos concitoyens sur l’histoire de notre monnaie, cette grande école qui les éclaire sur nos contradictions, nos forces et nos faiblesses.

Je vous invite donc à redécouvrir l’histoire d’Haïti à travers sa monnaie, à travers les règles de son système financier, à travers ses rois, ses Constitutions et la région du Sud en vous procurant ces livres qui vous offriront l’occasion d’aider un jeune compatriote à s’instruire et à se cultiver.

En faisant l’acquisition de ces livres pour vous-même ou en l’offrant à un proche, vous créerez une nouvelle occasion d’enrichissement intellectuel. Vous pourrez ainsi vous rapprocher davantage d’une personne que vous aimez et contribuer du même coup à la promotion d’une oeuvre littéraire, artistique, historique, sociologique, scientifique et numismatique.

Comme l’a si bien dit Émile Zola : « Il n’y a jamais trop de livres ! Il en faut, et encore, et toujours! C’est par le livre et non par l’épée que l’humanité vaincra le mensonge et l’injustice, conquerra la paix finale de la fraternité entre les peuples ! »

Je vous souhaite une bonne soirée et, bien sûr, bonne lecture!



25 Avril 2025


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