Allocution du Gouverneur Ronald Gabriel, Réunion de circonscription du FMI
15 octobre 2025, Washington D.C.
M. Roncaglia, Gouverneur Galipolo,
chers collègues de la Chaise,
bonsoir.
Dans un contexte mondial marqué par des chocs externes récurrents, qu’il s’agisse de la volatilité des prix des matières premières, des tensions géopolitiques persistantes, des aléas climatiques ou du durcissement des politiques migratoires, les économies des Etats fragiles font face à une pression croissante. Dans le cas d’Haïti, ces incertitudes couplées au climat d’insécurité qui sévit, ont alimenté les déséquilibres structurels de notre économie, qui s’est enlisée depuis maintenant sept années dans un cycle de récession prolongée. Elle s’accompagne d’une inflation élevée qui accentue la précarité des ménages et des perturbations logistiques affectant l’approvisionnement en biens essentiels. En dépit de nos nombreux défis, nous avons conclu notre deuxième revue du programme SMP avec succès. Tous les critères quantitatifs et indicatifs ont été atteints, certains ont de loin dépassé les cibles tandis que nos repères structurels avancent très bien.
La Banque centrale d’Haïti a intensifié ses efforts à travers une série de réformes structurelles destinées à restaurer la stabilité macroéconomique. Les principales réalisations incluent : le maintien d’une relative stabilité du taux de change, le soutien aux emprunteurs du système financier à travers des moratoires, l’amélioration de la gouvernance et l’orientation du crédit vers des secteurs stratégiques. A la suite de l’approbation de la mission de stabilisation, nous poursuivons avec notre agenda pro-croissance. Ainsi, la relance économique s’appuiera non seulement sur une amélioration significative de la sécurité, mais également sur le renforcement du tissu productif national, et la mise en place d’un environnement propice à l’investissement.
Cependant, nous notons que les accompagnements disponibles au niveau du fonds restent limités, et nos efforts consentis se heurtent à un écart de financement difficile à combler. Bien que les efforts de restructuration en ce sens soient en cours, nous exhortons le Fonds Monétaire à adapter ses instruments aux réalités des pays, avec des mécanismes innovants qui soutiendront les efforts de relèvement des états fragiles et insulaires. Dans cette perspective, une meilleure représentativité de ces états au sein des instances de décision est essentielle. Car, dans un monde en mutation rapide, l’inclusion des plus vulnérables n’est pas seulement une question d’équité, c’est une condition de stabilité et de prospérité partagée. Sur ce, je profite pour remercier la chaise brésilienne, qui partage cette vision qui se reflète dans sa représentation de notre pays au Conseil d’Administration. Je remercie donc M. Roncaglia, M. Antunes en particulier pour leur support. Merci.
Ronald Gabriel
