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Discours du Gouverneur de la BRH, Jean Baden Dubois, au lancement du PNEF | BRH


Discours du Gouverneur de la BRH, Jean Baden Dubois, au lancement du PNEF


Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances,

Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle,

Madame et Messieurs les membres du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti,

Monsieur le Directeur Exécutif de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI),

Mesdames et Messieurs les représentants et membres de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI),

Monsieur le représentant du Centre de Recherche pour le Développement International (IRDC),

Monsieur le représentant de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE),

Mesdames et Messieurs les responsables d’Institutions membres du Comité de Pilotage du Plan National d’Education Financière,

Mesdames et Messieurs les membres du Comité de Pilotage du Plan National d’Education Financière,

Chers directeurs et cadres de la Banque de la République d’Haïti Honorables invités, en vos rangs, grades et qualités respectifs, Mesdames et Messieurs,

C’est un honneur pour moi de prendre la parole, au nom du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti, à l’occasion du lancement du Plan National d’Education Financière (PNEF). Je vous remercie, tous, d’avoir répondu favorablement et virtuellement à notre invitation. Signe de votre intérêt pour la thématique de l’éducation financière, qui nous converge ce matin vers nos écrans d’ordinateurs, nos tablettes ou nos téléphones portables.

Les questions de l’inclusion financière constituent, un enjeu économique majeur, mais également sociétal, pour tout pays et précisément pour Haïti. Nos choix économiques, financiers et nos modes de vie sont souvent impactés par la problématique de l’inculture financière. Environ 89% de la population âgées des quinze (15) ans et plus n’ont pas accès à un compte bancaire, 73 % n’épargnent pas formellement et 87 % n’empruntent pas. La profondeur du marché financier, son incapacité à répondre, adéquatement, aux besoins en services financiers d’une fraction significative de la population peuvent avoir des incidences négatives sur le développement de l’entrepreunariat formel et la croissance économique du pays.

Dans la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, lancée en 2014, cinq (5) grand axes ont été identifiés et priorisés comme levier pour amener une bonne frange de la population à avoir accès à plus de services et de produits financiers de qualité et de proximité. Ces initiatives devraient contribuer à l’amélioration de son bien être financier. L’un de ces cinq (5) piliers retenu porte sur l’éducation financière et la protection du consommateur. Si des progrès ont été observés au niveau du taux d’inclusion financière en Haïti passant de vingt-sept (27) % en 2014 à trente-quatre % en 2018, il nous faut comprendre que l’éducation financière demeure une prérogative centrale pour consolider les acquis et renforcer la résilience.

Mesdames, Messieurs, le niveau d’éducation financière de nos concitoyens ainsi que leur perception du sujet ont été évalués, à travers deux (2) lourdes enquêtes, au cours de ces trois (3) dernières années : Le FinCap et le FinScope . Selon les enquêtes FinScope, réalisées en 2018, sur plus de plus de sept point cinq (7, 5) millions de personnes âgées de quinze (15 ) ans et plus, en Haïti, 53 % d’entre elles, souhaitent bénéficier d’une éducation financière, de manière à mieux faire fructifier leurs actifs financiers, mieux définir leur priorité financière et se protéger contre les aléas de la vie.

Cette forte attente est tout à fait justifiée quand nous savons, que :

  • les individus tout comme les ménages ont besoin d’un minimum de compétences financières pour faire un budget, épargner, financer l’éducation des enfants, faire des investissements à long terme, acheter une maison et plus encore.
  • selon l’étude FinScope, environ 80% de la population sont en précarité financière, 63% n’ont aucun contrôle sur leurs dépenses, 12 % seulement arrivent à comprendre un produit financier.
  • le changement de comportement financier ne suivra pas tout seul. Si nous voulons contribuer à l’émergence de ce monde inclusif, il doit être stimulé par des efforts de sensibilisation et de formation conjugués et une simplification des informations nécessaires. L’’éducation financière peut mieux guider les ménages dans leurs choix financiers.
  • l’accès à l’éducation financière peut contribuer, non seulement, à accroître, l’accès, mais aussi, l’utilisation des services financiers en termes d’épargne, à réduire le niveau d’endettement, faire diminuer la probabilité de défaut de paiement et de la faillite et maintenir la stabilité financière.

Le 27 mai 2020, a été consacré à la restitution des travaux portant sur l’élaboration du Plan National d’Education Financière, à nos deux (2) Ministères concernés, porteurs du projet, au Conseil d’Administration de la BRH ainsi qu’aux autres institutions membres du comité de pilotage du document. Ce Plan s’appuie sur les recommandations de l’OCDE-INFE, de l’AFI et les leçons apprises de certaines pratiques de notre communauté de praticiens en éducation financière. Leur aboutissement est, le fruit d’une année de collaboration entre différents acteurs, tant du secteur privé que du secteur public, œuvrant tous pour l’amélioration de l’inclusion financière en Haïti.

C’est dans ce contexte, qu’au nom du Conseil d’Administration de la Banque Centrale, en ma qualité de président du Comité de pilotage, j’ai le privilège de rendre public le Plan National d’Education Financière dit PNEF Haïti, aujourd’hui. Le PNEF arrive dans un contexte particulier mais tellement opportun. En effet, l’arrivée de la crise sanitaire de la Covid-19 a été l’occasion de mieux appréhender l’ampleur du travail à faire pour arriver à une inclusion réelle en Haïti. La pandémie et le confinement auxquels nous sommes confrontés actuellement touchent particulièrement les personnes vivant dans des conditions de vulnérabilité mais aussi les grandes compagnies, les professionnelles, les travailleurs, les MPME, les ménages, les écoliers et les universitaires. Elle nous a permis de comprendre combien l’accès et la maîtrise des outils technologiques et de communication sont devenus plus que nécessaires pour la continuité des affaires.

Mesdames, Messieurs, ce document cadre, dont l’horizon est de cinq (5) ans, devra nous permettre de mobiliser tous les acteurs concernés, pour mieux combler les attentes de la population haïtienne en matière d’éducation financière. Enfants, jeunes scolarisés ou non, moins jeunes, universitaires, professionnelles indépendants ou cadres du secteur public ou privé, citadins ou citoyens vivant dans nos régions rurales, investisseurs, agents économiques du secteur formel comme ceux du secteur informel, les ménages en général, vous êtes tous concernés par ce Plan National d’Education Financière, dans votre quête d’autonomisation financière, pour pouvoir vous adapter aux évolutions de ce monde économique tant compétitif. Les services basiques de paiement à distance ou en ligne, la digitalisation des opérations, des incitations à l’’épargne, une meilleure appropriation des concepts d’assurance sont autant d’outils et de moyens qui doivent être mis à contribution pour augmenter votre résilience financière.

Il me plait, par la même occasion, de faire une mention spéciale à nos partenaires internationaux qui ont apporté tout leur soutien pour la réalisation de ce document et l’organisation de cet évènement de lancement public. A nos amis de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI), de la Fondation Capitale, du Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI), l’OCDE, la Banque Mondiale, la Banque Centrale de Seychelles, la Banque de Réserve des Fidji, la Banque Centrale du Maroc ainsi que la Fondation Marocaine pour l’Education Financière, nous vous disons un grand merci !

Aux institutions membres du comité de pilotage et leurs représentants, CHAPO BA ! Toujours ferme à la barre ! Votre présence constante, malgré vos lourdes responsabilités professionnelles et le contexte difficile du pays lock et de la crise sanitaire de la Covid 19, va laisser ses empreintes. En ce sens, nous remercions chaleureusement les représentants :

  • du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle,
  • du Ministère de l’Economie et des Finances ;
  • de l’Université Quisqueya ;
  • de l’Association Nationale des Institutions de Microfinance d’Haïti (ANIMH) ;
  • de l’Association Professionnelle des Banques (APB) ;
  • du Conseil Mondial des Coopératives (WOCCU);
  • de l’Unigestion Holding à travers Digicel/ Mon CASH ;
  • de la Fédération Le Levier
  • du Conseil National pour le Financement Populaire (KNFP) ;
  • du Group Croissance ;
  • de l’Alternative Insurance Company (AIC) ;
  • de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) ;
  • de l’Action pour la Coopération avec la Micro Entreprise SA (ACME SA) ;
  • de Care Haïti à travers son programme de banques villageoises

Permettez-moi, également, d’adresser mes remerciements au Président de la République, pour avoir pris l’initiative de mettre en place la Commission Présidentielle ainsi que le Groupe de travail pour l’Inclusion Financière. Ces entités devront nous permettre de créer plus de synergie entre les politiques d’inclusion et d’éducation financières et les autres politiques sectorielles pour une plus grande inclusion économique, sociale et financière.

A tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail d’une façon ou d’une autre. Les consultants, les lecteurs, les panelistes, les modérateurs, les médias, le comité organisateur de l’événement, les Directeurs, les cadres techniques et de support, au nom du Conseil d’Administration et en mon nom propre, nous vous adressons un merci spécial.

La Nation vous sera tous reconnaissante pour votre contribution à son élévation !

Mesdames et Messieurs,

Je suis persuadé que la richesse et la profondeur des échanges de cette journée nous permettra d’identifier les voies et moyens d’encourager les innovations favorables à l’éducation et l’inclusion financières, dans un cadre global qui allie à la fois la promotion et la diversification des services, la sécurité des opérations et la stabilité du système. Faisons du Plan National d’Education Financière, le PNEF, l’une de nos boussoles, pour agir vite et bien pour relever le défi de la croissance inclusive. C’est ainsi qu’en Haïti pourra s’inscrire dans les objectifs du développement durable !

Que Dieu continue de protéger Haïti !!!!!

Merci



13 Juin 2025


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