Banque de la République d'Haïti

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Discours prononcé par le Directeur Général Ronald Gabriel à la cérémonie de la présentation du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement (FDR-BRH) | BRH


Discours prononcé par le Directeur Général Ronald Gabriel à la cérémonie de la présentation du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement (FDR-BRH)


 

Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances,

Monsieur le Ministre de l’Education Nationale

Monsieur le Gouverneur

Madame, Messieurs les Membres du Conseil d’Administration de la BRH

Madame, Messieurs les Représentant de la BID

Mesdames, Messieurs les Membres de la communauté Internationale

Mesdames, Messieurs les PDG, les Directeurs Généraux et Représentants du secteur financier

Mesdames, Messieurs les Directeurs et Cadres du Ministère de l’Economie et des finances

Mesdames, Messieurs, les Directeurs et Cadres de la BRH,

Mesdames, Messieurs les membres du Conseil Consultatif et du Comité scientifique du FRD-BRH

Mesdames, Messieurs les Recteurs et représentants d’universités,

Mesdames, Messieurs les représentants du secteur privé et de la société civile,

Mesdames, Messieurs

L’histoire des sociétés humaines est aussi celle des institutions qui les façonnent. Mieux encore, il y a de ces institutions qui ont une portée de civilisation. La Banque Centrale est de ce rang là. Aujourd’hui, la nôtre, la Banque de la République d’Haïti, ouvre une dimension nouvelle dans son champ d’action en se dotant du Fonds-BRH pour la Recherche et le Développement.

La nature des activités de Banque Centrale et la capacité à générer l’effet de crédibilité qui en fait la force, font de la Recherche un domaine privilégié d’intérêt pour cette institution. A ce titre, la cérémonie du jour, marque un tournant majeur dans la quête inlassable de modernité de la BRH qui vient de boucler quatre décennies d’une existence riche en événements à succès. 

Vous comprenez donc l’émotion qui traverse mes propos et le plaisir que j’éprouve à renouveler les salutations adressées, avant moi, par le Gouverneur, à ce public de choix que vous représentez. Je remercie les représentants du secteur privé et des institutions étatiques de nous honorer de leur présence et ceux de la coopération bilatérale et multilatérale de répondre avec empressement à notre invitation. C’est une marque d’intérêt qui augure les meilleures perspectives pour le devenir du Fonds pour la Recherche.

Permettez-moi d’adresser une salutation spéciale  aux membres de la communauté académique et scientifique.  Je remercie avec emphase ceux qui se sont impliqués dans le processus qui a conduit à la mise en place du Fonds, et, par anticipation, ceux qui viendront prendre le train en marche. Il est grand temps, pour l’académique en Haïti, que la recherche ne soit plus un domaine de lointaine curiosité. Il est grand temps de donner un contenu concret à l’idée cardinale que la Recherche est un bien public. Et c’est dans cet esprit que je salue le grand public à travers la présence de chacun des membres de l’auditoire.

Mesdames, Messieurs

La mise en place du Fonds-BRH pour la Recherche et le développement est le fruit de longs travaux de réflexion,  d’échanges avec des professeurs et recteurs d’université, de recherche documentaire et d’application pratique qui ont mobilisé, par souci d’efficience, une équipe réduite de cadres dynamiques que je prends plaisir à saluer ce matin en les engageant encore plus sur le défi que représente le futur immédiat et lointain du Fonds. Je veux citer…Max Edouard Mondésir……        Déjà, je suis amplement rassuré par l’entrain qui caractérise actuellement les travaux de mise en opération; une attitude qui cadre parfaitement avec l’enthousiasme qui a caractérisé le déroulement des travaux de mise en place depuis l’instauration des premières séances de travail en mars 2017.

C’est dire l’intérêt qu’ont suscité ces travaux de mise en place dans l’agenda du Conseil précédent. Cet enthousiasme explique également l’empressement de l’actuel Conseil d’Administration à en assurer  la continuité. Je n’ai donc pas besoin de forcer la note pour affirmer que sur l’idée d’un Fonds-BRH pour la Recherche et le Développement, la question du « Pourquoi » a fait place, presque sans débat, à la question du « Comment ». Comment mettre en place ce fond, comment le faire fonctionner, comment le financer, comment faire pour en assurer la permanence institutionnelle ?

A la vérité, le principe cardinal de voir dans la recherche un bien public doté d’un facteur intrinsèque d’externalité positive n’avait pas besoin de faire son chemin. Les échanges ont porté surtout sur le poids envahissant du vulgaire dans une société trépidante de jeunesse qui a aussi besoin de vulgarisation pour faire un saut conscient, donc sans aliénation,  dans la modernité. La recherche dans notre Haïti en mal de développement est donc de cette essence capable d’alimenter les créneaux de communication, non pas en certitudes issues de pratique d’apprentis-sorciers, mais en vérités, en toute relativité,  basées sur une dynamique de questionnement sans complaisance.

Il peut s’agir d’une démarche volontariste ou d’une approche sans prétention coercitive, voire libérale. Peu importe le label idéologique qui sous-tend ce besoin de vulgarisation. La recherche doit avoir droit de citer selon une logique autonome de reproduction et de diffusion pour donner aux élites les outils de réflexion pour l’action et développer au sein des masses des réflexes portés par des faits scientifiques et sociétaux bien établis et en constant renouvellement. Aussi dans l’environnement, qui est le nôtre, de ressources plus rares qu’à l’accoutumée, l’efficience nous impose de voir dans la Recherche un domaine de production de connaissance renouvelée et de vulgarisation sans barrière pour fonder les actions à tous les échelons de décisions des acteurs sociaux.

Si le cycle de la Recherche ; dans ses mission de production, de diffusion, de recyclage et de reproduction de la connaissance; sait transcender l’idéologie ; Si l’effort de politiques publiques est suffisant pour créer des conditions de perméabilité des couches sociales aux idées et aux faits que charrie la recherche ; Si le minimum de conditions objectives est rempli pour créer les effets de transformation des comportements et des mentalités ; La recherche aura joué son rôle de raccourcie dans la quête de développement et aura mérité au centuple son appellation de bien public. La rentabilité socio-économique des ressources allouées sera d’autant plus forte que la période de ce processus transformationnel sera courte.

Voici donc la nature des réflexions qui nous valent aujourd’hui la jeune existence  du Fond-BRH pour la recherche et le Développement. Bien sûr, les considérations sur le déficit des ressources allouées aux activités de Recherche dans le pays ont pesé dans la balance. Nous avons également fait le tour, il est vrai non exhaustif,  des expériences de nos devanciers que nous prenons d’ailleurs plaisir à citer. Le Fond RED( )…, le CIRAD( )…, Le département de la Recherche du CTPEA mis en place dans la deuxième moitié de années 1980 par une équipe qui avait à sa tête Pierre Richard Agénor et qui a publié dans les Cahiers de Recherche du CTPEA, nombre d’études de poids sur la planification macroéconomique en Haïti, la question fiscale et la modélisation du marché des changes. Cette démarche documentaire n’est pas sans conséquence sur le profil que nous avons décidé de donner au Fonds dans l’état actuel de son existence.

Mesdames, Messieurs,

Le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement a été créé en date du 20 février 2019  par Résolution du Conseil d’Administration dans le but de financer des projets de recherche principalement dans les domaines de la                gestion des politiques publiques, de l’économie, de la finance et d’autres disciplines connexes. Au-delà des considérations de rareté de ressources, la BRH a trouvé opportun de donner aux activités du Fonds un caractère immédiatement utile tenant compte de ses missions de banque centrale et des aspects qui touchent aux préoccupations de ses partenaires de l’Etat et de la coopération externe. L’intangible que représente la crédibilité de l’institution a été l’élément préalable de dotation que nous avons mis dans la balance.

Nous voulons remercier les institutions partenaires qui ont rapidement soupesé le poids de cette dotation de départ pour cheminer avec nous  et ouvrir la voie à un champ nouveau de coopération dans un domaine qui a pris toute sa dimension conceptuelle depuis une dizaine d’années avec les travaux de Etzkowitz de l’Université de New Castle et de Leydesdorff de l’Université d’Amsterdam sur le rôle de la trilogie Université-Entreprise-Etat dans l’ère nouvelle de l’économie de la connaissance. Il est grand temps d’exploiter le principe de la triple hélice au profit d’une économie haïtienne coincée, depuis quatre décennies entières, dans une trappe à la croissance molle pour rester dans la logique encore complaisante du professeur Charles Cadet.

Je remercie les recteurs et professeurs : Samuel Pierre,  ….…… qui sont parmi les premiers d’une liste plus large de responsables académiques qui ont manifesté leur volonté de collaborer. Nos remerciements vont plus amplement à la BID qui a embrassé dès le départ cette initiative dans le sillon d’une coopération déjà agissante dans le domaine de la production de connaissance. C’est l’occasion pour moi de saluer cette coopération qui a fait naitre le DSGE (…), et les productions conjointes qui ont fait l’objet de présentation à succès dans le cadre des mercredis BRH/BID. J’en profite pour annoncer avec reconnaissance la décision de la BID de faire un don financier au FOND sur les deux premières années de son fonctionnement.

La première année d’existence du Fonds verra les gestionnaires s’atteler à développer en priorité deux pans d’activités vitales pour le devenir de cet outil: (1) La mise en place progressive mais sans relâche d’une clientèle académique viable en qualité et en quantité pour asseoir les bases d’une production qui répondent aux attentes du Conseil d’Administration du Fonds. (2) La concrétisation des promesses de coopération qui ont vu le jour au cours de la période de mise en œuvre des activités du Fonds et la prospection de nouvelles voies de coopération. Ce deuxième volet est d’autant plus important pour la pérennisation du Fonds qu’il est générateur d’un double domaine de ressources financières et humaines. Aussi, permettez-moi de citer les autres acteurs déjà engagés dans ce champ de coopération ou en voie de l’être :

  • L’Ambassade de France à travers la bourse BRH–Ambassade de France-Groupe Parlementaire Haïti France et bientôt un appui de la BRH et de l’Ambassade de France  à la mobilité doctorale
  • la Compagnie De LA Rue, Chevening à travers des programmes de bourses d’excellence
  • FMI…qui nous a donné accès aux nombreuses ressources de sa bibliothèque
  • Cirano

Mesdames, Messieurs,

L’aspect lié à la gouvernance du Fonds-BRH pour la Recherche et le Développement, comme l’a souligné le Gouverneur, a été traité avec un niveau de préoccupation qui tient de la parcimonie. La quantité d’heures allouées à ce volet représente la part la plus importante de la charge de travail mobilisée dans la mise en place du Fonds. La nature technique des travaux qui ont porté sur le développement des fonctionnalités du site internet a nécessité un processus itératif fastidieux pour répondre aux critères de transparence et de commodité d’utilisation pour les prochains usagers. Dans ce domaine, les recherches sur les <best practices> ont inspiré une collaboration harmonieuse entre le champ informatique et celui de la gestion pour asseoir un niveau satisfaisant de crédibilité dès les premiers moments de fonctionnement du Fonds. Il y va de la pérennisation d’une activité que nous espérons voir sortir des préoccupations restreintes d’une banque centrale pour atteindre assez vite les dimensions institutionnelles d’un domaine essentiel au développement.                                                             

Nous n’insisterons donc jamais assez sur le caractère essentiel de cet aspect dans le devenir du Fonds. L’intérêt manifesté par nos partenaires du milieu académique, de l’Etat et de la coopération externe est lié, dans notre entendement, à cette attente à laquelle nous entendons répondre au mieux de nos capacités. Il a fallu, d’ailleurs, opérer un arbitrage serré entre l’idée de repousser le lancement du Fond seulement au terme de la finition complète de son site internet et celle de procéder à un lancement plus précoce que déjà la conclusion assez satisfaisante de la phase I du site justifie. Comme vous le vivez avec nous aujourd’hui, la décision finale a porté sur le second choix. La logique étant de faire de ce lancement non pas un test de grandeur nature de cette activité qui est maintenant nôtre, mais d’avancer sans coup férir, dans une entreprise qui ne peut que bénéficier d’une courbe d’apprentissage que nous voulons rapide mais conforme à un processus de maturation bien orchestré.

Je vous invite donc à vous consulter le site internet du Fonds pour vous imprégner, entre autres, des objectifs poursuivis et des modalités de fonctionnement de cet outil qui vous sera  présenté brièvement au cours de la matinée. Je ne puis néanmoins me soustraire à l’idée de vous faire un rappel de  la structure de gouvernance qui est composée de quatre entités : (1) le Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti (2) La Direction Exécutive (3) Le Conseil Scientifique (4) Le Comité Consultatif.

Les trois premières entités sont importantes pour le fonctionnement harmonieux du Fonds. Elles en assurent l’efficacité interne et la pérennité. Par contre le Comité Consultatif est crucial pour le développement des rapports du Fonds avec le reste de la société. Il est l’instance qui connecte directement le Fonds avec les préoccupations économiques et sociales telles qu’elles seront exprimées par la société civile, le secteur des affaires et les entités étatiques ainsi que la vision moyenne des PTF. C’est donc une caisse de résonnance qui permettra d’évaluer la rentabilité socio-économique du fonds. Il en assure donc l’efficacité externe. Nos attentes sur le bon fonctionnement du Comité consultatif sont d’autant plus fortes qu’elles le placent au cœur du principe de la triple hélice comme concept clé dans le développement des rapports Université-Entreprise-Etat.

  • L’université comme espace de production et de diffusion de la connaissance en synergie avec les politiques publiques appropriées mises en place par l’Etat
  • L’entreprise comme espace privilégie d’utilisation du savoir produit par l’université et de transformation de ce savoir en savoir-faire.
  • L’Etat comme domaine de mise en œuvre des politiques de nature macro, méso et micro pour créer les conditions les meilleures de création de richesse et d’emplois par l’entreprise au niveau des marchés.

Voilà l’ambition ultime que charrie le Fonds BRH pour la recherche et le développement. Elle traduit l’idée que l’accumulation de savoirs et leur transformation en savoir-faire est le seul raccourci viable vers le développement durable. C’est essentiellement le crédo qui motive notre action.

Mesdames, messieurs

Nous avons fait le tour de la question du Fonds-BRH pour la Recherche et le Développement. Le plaisir institutionnel que nous tirons est celui de voir la Banque de la République d’Haïti, votre banque centrale, franchir un niveau supérieur de maturité et de capacité qui lui ouvre une audience plus large dans le cercle prestigieux de ses pairs. Le vœu que nous caressons est de voir le Fonds inspirer d’autres institutions dans des domaines scientifiques autrement techniques…

Je vous remercie



13 Juin 2025


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