Présentation du Gouverneur , Monsieur Ronald Gabriel réalisée dans le cadre des “Lundis du CReGED” intitulée: “Résilience du secteur financier : les éléments d’analyse”.
24 Janvier 2025 – Karibe Hotel
Bonjour tout le monde,
Je salue et remercie les membres de la presse qui ont répondu à l’invitation ce matin, dans le cadre de la présentation officielle, au grand public, de ce nouveau programme de Formation dans le domaine de la Technologie. Baptisé TIC-Haïti-BRH, vers le renforcement du capital humain, ce programme nous permettra de créer les meilleures conditions possibles de transmission d’un savoir auquel est lié un ensemble de savoir-faire connexes dans un domaine essentiel au progrès et au développement.
Je salue mes pairs du Conseil d’Administration qui ont embrassé l’idée de cette initiative jusqu’à la phase de sa mise en œuvre, sans oublier le Coordonnateur de l’Institut de Formation de la Banque Centrale (IFBC), Florient Jean Mari, qui va assurer le suivi de l’exécution du programme.
Je salue tous les recteurs, présidents et responsables d’universités qui ont concrétisé ce partenariat stratégique avec la BRH pour un renforcement des compétences numériques dans des secteurs clés de l’économie nationale : Dr Samuel Pierre, Patrick Attié, Jocelyn Val et Janin T. Jadotte, MERCI.
Je prends plaisir à saluer les étudiants, les internautes, tous les jeunes et les participants qui suivent en ligne notre communication publique de ce matin autour d’un projet qui peut et doit entraîner plusieurs autres comme alternatives sûres à des programmes humanitaires (désormais incertains).
Je voudrais, commencer par souligner deux points :
D’abord, le lancement de ce nouveau programme de formation coïncide, comme vous l’avez constaté, avec la célébration ce vendredi 24 janvier de la Journée internationale de l’éducation, une journée dédiée par l’UNESCO cette année à « l’intelligence artificielle », un domaine qui fait partie des champs d’intervention de ce programme de formation en partenariat avec quatre institutions universitaires, à savoir :
- la Faculté des Sciences (FDS) de l’Université d’Etat d’Haïti,
- l’Institut des sciences, des technologies et des études avancées d’Haïti (ISTEAH),
- l’Université de Technologie d’Haïti (UNITECH),
- l’École Supérieure d’Infotronique d’Haïti (ESIH).
Ensuite, le choix de la date du jour pour le lancement formel, n’est pas un hasard, mais le signal de l’engagement et de la responsabilité sociale de la BRH. Responsabilité qui se traduit par la mise en place d’un ensemble d’activités de production de connaissance et de diffusion du savoir, dans le prolongement d’une longue tradition de formation continue à travers une multiplicité de programmes et de partenariats. Je pourrais citer, de manière non exhaustive :
- La bourse de mobilité doctorale Anténor Firmin, en partenariat avec l’Ambassade de France, l’AUF, l’IRD,
- La bourse de Master II en partenariat avec l’ambassade de France, Campus France et la Fondation Sogebank,
- Le PERMAC : Programme Élargi de Renforcement du Marché de l’Audit et de la Comptabilité en partenariat avec INAGHEI et l’OCPA,
- Le programme de Maîtrise en Finance Publique et Audit interne lancé en octobre 2024 par la CORPUHA et l’UNAP et qui a accueilli 60 étudiants d’horizon divers,
- La contribution de la BRH au financement des diplômes HDR (Habilitation à la Direction de la Recherche scientifique),
- Le Financement de la Chaire de commercialisation des produits agricoles avec ISTEAH,
- Le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement (FRD-BRH).
Je préfère arrêter ici la liste, qui est évidemment beaucoup plus longue, pour vous exposer brièvement la genèse du programme de formation en technologie.
- Cela remonte à plus d’un an et demi d’échanges et de discussions avec le Président du Conseil de l’ISTEAH (GRAHN-Monde), le Dr Samuel Pierre, qui est avec nous en ligne depuis Montréal et qui nous a aidé à préparer cet évènement.
- Ces idées ont été par la suite discutées et renforcées avec d’autres acteurs du secteur universitaire à travers plusieurs séances de travail qui ont abouti à un partenariat plutôt stratégique.
Pour la Banque centrale, la mise en place de ce nouveau programme de formation, qui couvre 7 domaines de la technologie (l’audit informatique, la gestion de projet informatique, les réseaux, la cybersécurité, l’analyse de données, les bases de données et l’intelligence artificielle), s’inscrit dans une triple dimension :
- Le besoin de contribuer à réduire la fracture numérique, en renforçant la base des infrastructures technologiques qui n’est autre qu’une masse critique de capital humain outillé dans le domaine, (en référence au modèle de l’économiste néoclassique et prix nobel Robert Solow qui met l’emphase sur l’importance des progrès technologiques dans tout processus de croissance et de développement économique);
- Ensuite, les réflexions au niveau de la Banque centrale ont montré que la démarche d’assurer la stabilité financière, laquelle relève de notre mission, ne se limite pas au respect, par les institutions financières, des régulations et des normes prudentielles, mais aussi elle concerne l’existence de professionnels spécialisés capables, entre autres, :
- De renforcer la protection de notre espace numérique face aux risques cybernétiques,
- D’appliquer les bonnes pratiques de gestion informatique et des bases de données, ainsi que de l’efficacité des réseaux,
- De proposer des solutions technologiques innovantes et d’optimiser les systèmes d’opérations.
- Et enfin, la dernière dimension traduit une réponse aux besoins immédiats et imminents du secteur financier, dans un contexte caractérisé par la fuite de cerveaux, mais aussi par des enjeux et des opportunités offerts par les NTIC, notamment l’intelligence artificielle qui s’apprête à établir de nouvelles donnes dans le monde digital.
En renforçant les compétences numériques au sein de l’écosystème financier à travers ce programme d’études spécialisées, nous sommes convaincus d’être sur la voie du renforcement de la résilience du secteur face à des chocs éventuels. Cela permettra de de contribuer à améliorer l’employabilité des jeunes et de créer un environnement où le saut technologique sera un facteur déterminant pour des gains de productivité notamment au cours de la période post-crise.
Au nom de mes pairs du Conseil d’Administration de la BRH, je salue les efforts et la proactivité des institutions universitaires du pays, qui s’associent avec la BRH, en dépit d’un environnement adverse, en vue de doter le pays d’un bassin de capital humain spécialisé dans des domaines d’intérêt pour plusieurs secteurs de l’économie nationale, notamment le secteur financier.
Cependant tout cela est loin d’être une fin en soi. La prochaine étape sera de mettre en place une politique de rétention de ces cadres formés dans le pays. Et c’est là qu’intervient le rôle du secteur privé à l’exploitation de ces savoirs, pour compléter le modèle de triple hélice, dans une perspective de renforcement de la productivité et d’un retour à une croissance autoentretenue et durable.
Je termine mon intervention en réaffirmant le respect par la BRH des engagements pris à travers ce partenariat et en réitérant notre foi dans la poursuite de la formation du capital humain nécessaire à la croissance, tout en souhaitant du succès à cette première cohorte.
Merci.
Ronald Gabriel
Gouverneur
Cérémonie de clôture du programme de formation en économie pour journalistes
16 janvier 2025
Monsieur le Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH);
Madame, Messieurs les Membres du Conseil d’Administration de la BRH;
Mesdames, Messieurs les Directeurs et Cadres de la Banque de la République d’Haïti;
Mesdames, Messieurs les formateurs;
Mesdames, Messieurs les Responsables de médias;
Mesdames, Messieurs les journalistes de la presse (parlée, écrite, télévisée et en ligne);
Mesdames, Messieurs les journalistes ayant participé au programme de formation;
Distingués invités;
Mesdames, Messieurs;
- C’est un honneur pour moi de prendre la parole ce matin à cette cérémonie de clôture de la deuxième édition du programme de formation en économie au profit des journalistes dans le pays…et je remercie la BRH de m’avoir associé à cet événement.
- Je profite de l’occasion pour saluer l’initiative louable de la BRH pour la mise en œuvre de ce programme de formation en économie au bénéfice des journalistes dans le pays.Je souhaite que cette initiative perdure, afin que le pays puisse disposer d’une masse critique de journalistes bien formés dans les domaines économique et financier.
- Cette formation va sans doute aider à renforcer les capacités des journalistes dans leur connaissance, compréhension et interprétation des faits économiques et financiers, ce en vue de mieux informer le grand public sur l’actualité économique.
Mesdames, Messieurs,
- Comme vous le savez sans doute les médias ont un rôle important à jouer dans la société et notamment, en termes de facilitation de l’accès à l’information aux citoyens, de communication et de sensibilisation autour des programmes de développement par exemple ou encore le rôle de relais des citoyens et des sans voix auprès de qui de droit.
- Qu’il me soit permis aussi d’adresser mes vives félicitations aux journalistes participants, d’avoir suivi ce programme de formation présentiel sur une durée de six (6) mois dans un contexte sécuritaire difficile.
- Cette formation fournira aux journalistes participants des outils nécessaires afin de mieux jouer leur rôle dans la promotion du développement et de la bonne gouvernance en Haïti.
Mesdames Messieurs,
- A l’heure de l’omniprésence des réseaux sociaux et compte tenu du faible niveau d’éducation économique et financière de la population, des journalistes bien formés constituent un rempart contre la diffusion de la désinformation, de la mésinterprétation des décisions économiques et de politiques publiques.
- En ce sens, il convient de souligner que depuis plusieurs années, le Ministère de l’Économie et des Finances, dans un souci de transparence et de bonne gouvernance, met à la disposition du grand public via son site web des informations économiques et financières à travers des publications périodiques.
- J’exhorte les journalistes ayant bénéficié de cette formation à rester toujours professionnels dans le cadre de l’exercice de leur métier de journalisme. « Diffusez la bonne information et soyez des agents catalyseurs du développement, Soyez des agents d’appui à la bonne gouvernance.
- Je me réjouis de ce que le pays pourra compter sur ces professionnels de la presse, formés en économie, en vue de contribuer à la formation et à l’information du grand public sur les grands faits et problèmes économiques et financiers affectant l’économie nationale.
Mesdames, Messieurs les journalistes,
- Il ne me reste qu’à vous formuler, mes vœux de succès dans l’exercice de vos fonctions pour cette année 2025, tout en réitérant à tout un chacun et à la BRH en particulier l’engagement du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) à appuyer toute initiative visant à renforcer le capital humain dans le pays et à promouvoir une croissance économique soutenue, durable et inclusive.
Je vous remercie!
Discours en PDF
16 JANVIER 2025
Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances
Mme et Messieurs les collègues du Conseil d’Administration
Mesdames/Messieurs les patrons de médias
Monsieur le PDG du Group Croissance
Mesdames Messieurs les Cadres de la BRH
Mesdames Messieurs les Cadres du MEF
Mesdames Messieurs les récipiendaires
Chers parents et amis
Membres de la presse
Distingués invités,
Mesdames Messieurs,
C’est avec un plaisir immense et un sentiment de grande satisfaction que nous procédons ce matin, avec l’accompagnement du Ministre de l’Économie et des Finances, à la cérémonie de remise de certificats à des journalistes économiques. Cette cérémonie représente l’étape ultime consacrant la réussite de la 2e édition de la Formation en Économie destinée à des jeunes professionnels de la presse. Je me réjouis de pouvoir tenir cette activité, noble par sa nature et utile par sa finalité, dans une conjoncture qui laisse très peu d’espace à la diversification du contenu de l’offre médiatique.
Au nom du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti (BRH) et en mon nom propre, je tiens à féliciter les 24 récipiendaires de cette deuxième cohorte de jeunes professionnels issus d’environ une quinzaine de médias. Mes souhaits de succès à vous qui avez été triés sur le volet et qui avez bravé toutes les contraintes pour boucler plus de 130 heures de cours répartis en 44 séances sur une période de six (6) mois.
Permettez-moi de rappeler que cette initiative, lancée en 2017, à l’époque où je coordonnais les activités de l’Institut de Formation de la Banque Centrale, rentre dans le cadre de l’engagement de la BRH à contribuer au renforcement du capital humain et est le fruit de réflexions qui s’inscrivaient dans une double démarche :
- Il s’agissait, d’abord, d’enrichir les connaissances des journalistes dans le domaine de l’économie en créant un champ de compétence médiatique qui pouvait, sur une plus grande échelle, répondre au besoin de donner un contenu de formation publique à une activité d’information. Nous avons, dès le départ, vu dans cette démarche, un facteur important, non seulement dans la promotion de l’éducation économique et financière, mais aussi dans le renforcement des relations régulières des médias avec les décideurs de politiques publiques.
- Ensuite, dans un monde où la communication est devenue un outil qui facilite la compréhension des actions et décisions d’une banque centrale tout en améliorant l’efficacité de la politique monétaire, nous croyons que l’existence de jeunes journalistes formés en économie constitue un atout dans la quête de réduction de l’asymétrie de l’information et dans la formation des anticipations des acteurs économiques.
Mesdames Messieurs,
Chers récipiendaires,
La réussite de la 2e édition de la Formation en Économie destinée aux Journalistes est le résultat des travaux et sacrifices de toute une équipe dévouée et dynamique à la BRH, notamment à l’Institut de Formation de la Banque Centrale (IFBC) et à la Direction de Communication et des Affaires Publiques (DCAP), sous le leadership de mon collègue du Conseil, Florient Jean Mari, actuel Coordonnateur de l’IFBC. Je voudrais souligner les apports inconditionnels des directeurs et plusieurs membres de l’IFBC dont Jertho Petit, Michel Colbert, Frantz Exil, ainsi que ceux de la DCAP dont Danielle Menos, Rotchild François Junior, Esmeralda Milcé. Je vous dis à tous un grand merci.
Je remercie tous les formateurs internes et externes. Ils étaient plus d’une trentaine venant de la BRH, du Ministère de l’Économie et des Finances et du Group Croissance. A propos de cette dernière institution, je voudrais profiter pour rendre hommage à son Président-Directeur-Général Kesner Farel pour avoir fait école en inventant le journalisme économique en Haïti.
Nos remerciements vont également aux patrons de médias qui ont toujours compris le sens de cette initiative à laquelle le Conseil d’Administration de la BRH accorde beaucoup d’importance et qui se veut être un exercice fécond dans la limite de la mission confiée à la Banque centrale, et qui est de nature à promouvoir le relèvement qualitatif du niveau du dialogue dans notre communauté.
Dans un ordre plus conceptuel de considérations, je voudrais rappeler que la création, en 2017, de ce module de formation, est précédé d’un nombre important d’initiatives de formation académique et de formation continue depuis la création de l’IFBC en 1993 et dont un moment majeur aura été la mise en œuvre du Programme des Lauréats au cours de la deuxième moitié des années 1990.
Dans ce même ordre de considérations, il est utile de noter qu’un nombre non moins important d’initiatives de même nature a suivi la création de ce module de formation. Les plus proéminentes sont la création de la Direction de Communication conduite par le G. Adjoint Georges Henry fils et votre serviteur, et le lancement du fonds BRH pour la Recherche et le Développement soutenu par le MEF. C’est dire que la formation que vous, récipiendaires, avez bénéficié, fait partie d’un écosystème que la Banque Centrale se plait à élargir, malgré vents et marées.
Chers journalistes économiques,
Vous faites maintenant partie de cette première liste de brillants travailleurs de la presse qui ont été formés par la BRH au cours de la 1ère édition de 2017, dont Diego Charles et Hansy Mars pour lesquels nous avons une pensée spéciale ce matin.
Je vous invite donc à mettre à profit toutes les notions et les concepts que vous avez appris au cours de cette formation, à faire la différence dans l’exercice de votre profession, à donner une meilleure contribution dans la dissémination d’une information documentée et traitée avec la rigueur des faits et de la vérification tout en espérant que vous serez des références dans vos médias respectifs, lorsqu’il s’agira de traiter des questions économiques et financières.
Tout en vous renouvelant les félicitations du Conseil d’Administration, Je vous souhaite une bonne continuation.
Je vous remercie de votre attention.
16 JANVIER 2025
Monsieur le ministre de l’Économie et des Finances
Monsieur le Gouverneur,
Chers collègues du Conseil d’Administration,
Mesdames Messieurs les patrons de médias,
Mesdames Messieurs les formateurs,
Mesdames Messieurs les Cadres de la BRH et du MEF,
Mesdames Messieurs les journalistes-récipiendaires,
Distingués invités,
Membres de la presse,
Mesdames Messieurs,
En ma qualité de coordonnateur de l’Institut de Formation de la Banque centrale (IFBC), j’éprouve un grand plaisir à vous accueillir ce matin et je vous souhaite la plus cordiale bienvenue à cette cérémonie de clôture de la 2e édition de la Formation en économie à l’intention des journalistes, provenant de plusieurs médias de la capitale.
Lors de la cérémonie d’ouverture de cette formation le 18 juin 2024, j’avais pris trois engagements qui étaient en même temps trois promesses :
- La formation allait être de très haut niveau parce que les formateurs à la BRH sont des professionnels de très hauts niveaux, bien outillés, passionnés de la transmission de la connaissance. 22 semaines après, plus d’uns ont témoigné que j’avais raison. Si c’est vrai, je vous invite à les applaudir.
- La logistique et le management de la formation allaient créer un environnement qui favorise l’apprentissage. L’IFBC et la direction de la communication ont fait un travail inestimable. Les témoignages des participants m’ont donné encore raison. Je vous invite à les applaudir.
- Les journalistes sélectionnés ont les prérequis nécessaires pour être à la hauteur de la formation et produire les résultats escomptés. Les témoignages des formateurs m’ont encore donné raison. Dans une conjoncture très difficile, empreinte de contraintes et de défis, votre ténacité et votre résilience ont eu raison sur le découragement. Félicitations… Je vous invite à vous applaudir.
La réussite de cette formation, qui nous réunit tous ce matin, est imputable non seulement à la motivation des journalistes-participants, mais aussi et surtout aux travaux de planification et de préparation combien inestimables de toute une équipe conjointe dynamique de l’IFBC et de la Direction de la communication, sous le leadership du Conseil d’Administration dont j’ai l’honneur de faire partie, tout en gardant à l’esprit la mission qui nous est confiée à l’IFBC à savoir : travailler en vue d’une plus grande intégration de la Banque Centrale dans le processus de développement économique du pays par la formation, l’information et la recherche.
Il s’agit d’une grande satisfaction non seulement pour moi qui coordonne les activités de l’IFBC, mais aussi et surtout pour le Conseil d’Administration de la BRH qui accorde une importance capitale à la promotion du capital humain comme à la fois vecteur de croissance et également un facteur déterminant dans l’avancement des différents secteurs de la vie nationale, dont les médias qui font face de nos jours à de nombreux défis dans la production et le traitement d’informations spécialisées.
Sur ce, je voudrais adresser mes plus vifs remerciements à tous ceux et à toutes celles indistinctement qui ont contribué d’une façon ou d’une autre à la réussite de cette 2e édition de la Formation en Économie pour Journalistes :
- Merci à vous chers participants pour votre ponctualité, votre engagement et motivation tout au long de cette formation;
- Merci à nos brillants formateurs et présentateurs avisés qui ne se sont jamais lassés de répondre à des questions parfois pertinentes des participants;
- Je remercie et félicite mes collaborateurs de l’IFBC, de la Direction de Communication et des Affaires Publiques (DCAP), ainsi que les techniciens de l’Unité de Gestion des Bâtiments (UGB), ces derniers qui nous permettent de réaliser toute l’archivage électronique de cette 2e édition.
Mesdames Messieurs,
Je voudrais vous épargner de parler du bien fondé et de l’importance de cette initiative de la Banque centrale, que vous allez découvrir dans un instant dans l’intervention du Gouverneur, pour vous informer que l’étape finale de cette formation a donné lieu à la constitution de 8 groupes de 3 journalistes qui devaient se concentrer sur un travail intellectuel axé sur la recherche à travers des sujets différents en économie. Les 8 groupes constitués ont élaboré un document final sur le sujet choisi, suivi d’une présentation. J’ai été impressionné du rapport qui m’est parvenu sur la qualité des présentations des différents groupes, dont le meilleur sera honoré au cours de cette cérémonie, sur la base des résultats les plus remarquables obtenus à la fin de la formation.
Chers récipiendaires,
Le moment est venu pour vous inviter à faire bon usage des différentes notions qui vous ont été inculquées au cours de cette formation, à contribuer à la démystification non seulement du rôle de la BRH au sein du public, mais aussi d’un ensemble de thématiques économiques et à faire avancer les réflexions dans les médias sur les dossiers liés à l’économie réelle et aux finances publiques en particulier.
La BRH, de son côté, continuera d’aménager tous les efforts possibles en vue de maintenir sa capacité de résilience pour la tenue de la 3e cohorte de Formation en Économie pour Journalistes dans un avenir pas trop lointain.
Je vous souhaite toutes et tous du succès continu dans l’exercice de vos fonctions, tout en espérant une presse plus objective, dynamique au service de la relance de l’économie haïtienne.
Merci.
Jeudi 31 Octobre 2024
Monsieur le Président et les membres du CA de la CORPUHA
Gouverneur Jean Baden Dubois
Mesdames, Messieurs les recteurs et Représentants d’universités
Mesdames, Messieurs membres du corps professoral
Mesdames, Messieurs les nouveaux membres titulaires et d’honneur de la CORPUHA
Chers Récipiendaires,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d’abord remercier le président de la Conférence des Recteurs, Présidents d’Universités et Dirigeants d’Institutions d’Enseignement Supérieur Haïtiennes (CORPUHA), Dr Charles, de cette invitation spéciale qui a été faite à la Banque de la République d’Haïti, en tant que partenaire officiel, pour prendre part à cette cérémonie, une étape importante dans la mise en œuvre du programme de formation en Finance et Audit
J’adresse mes mots de félicitations à la CORPUHA pour cette initiative ainsi qu’aux lauréats, triés sur le volet à partir d’un concours rigoureux, en vue d’intégrer ce nouveau programme académique de 18 mois qui vise à apporter une réponse structurante à un déficit dans deux filières indispensables et stratégiques pour le fonctionnement et le développement de l’écosystème financier avec un financement intégral de la BRH pour la phase pilote de ce projet.
Mesdames, Messieurs,
Dans le contexte d’insuffisance de ressources financières pour adresser nos objectifs d’investissements nécessaires à la croissance, le capital humain se retrouve au centre de toute démarche de transformation socioéconomique du pays. En ce sens, une dépense allouée à la formation est un choix intertemporel intelligent et un investissement porteur de développement durable. C’est ce rationnel qui explique l’engagement de la Banque de la Banque de la République d’Haïti, à travers différents gouvernorats, à participer à des initiatives et entreprendre un ensemble d’actions inscrites dans une logique de projets complémentaires dans l’optique de renforcement des capacités. De la promotion de l’excellence académique par le financement de nombreux programmes de formation, à la multiplication des partenariats à cet effet avec différents universités et centres d’enseignement supérieur et d’organisations internationales, à la création du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement, promouvant la production de connaissance et la diffusion du savoir, favorisant la construction d’outils d’aide à la décision, nous sommes engagés à contribuer à la préparation des jeunes, des femmes et des hommes disposés à participer au processus de développement du pays. Aussi, en dépit d’un environnement adverse, la Banque de la République d’Haïti se réjouit d’avoir pu soutenir les efforts de la CORPUHA en vue d’offrir ce programme stratégique de formation de niveau Maîtrise en Finance et en Audit, un domaine tout à fait d’intérêt pour la BRH, dans sa quête de solidifier le reporting, la fiabilité des informations financières du système et l’alignement de ce dernier sur les meilleures pratiques. Conditions nécessaires pour l’approfondissement du marché financier et l’intégration régionale et internationale.
L’implication de la BRH dans une telle démarche s’inscrit également dans une dimension qui renvoie à la nécessité de contribuer au renforcement des institutions publiques et privées par la formation d’une masse critique de professionnels et cadres académiquement outillés, particulièrement dans un contexte de fuite de cerveau et d’une hausse du taux d’attrition dans les institutions et entreprises du pays.
Mesdames, Messieurs,
Cette démarche de promotion du capital humain, à travers la formation universitaire, est l’une des voies sûres pour libérer l’économie haïtienne de cette spirale de croissance molle, de cette trappe à des déséquilibres structurels pour la construction d’une société plus juste, stable et prospère.
En saluant le courage et les efforts des acteurs du secteur universitaire pour maintenir une certaine résilience face à ce continuum de crise, je renouvelle mes félicitations à la CORPUHA. Et je souhaite du succès à la première cohorte de ce nouveau programme de Master .
Merci.
Merci Monsieur le Président de séance.
Je veux commencer par saluer les pays récemment touchés par un conflit. Nos sympathies vont également à ceux qui ont subi les effets prolongés de multiples chocs climatiques. Estimés Collègues, comme vous, j’appuie cet appel à nos partenaires techniques et financiers pour attirer l’attention sur les difficultés croissantes de nos différents pays
En 2024, le niveau de pauvreté continue d’augmenter, affectant près de 700 millions de personnes à travers le monde, et impactant significativement les pays fragiles et en situation de conflit. Ainsi nous prévoyons déjà que certains pays ne seront pas en mesure d’atteindre la majorité des cibles inscrits dans les ODD à partir de 2030.
Les défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui nécessitent donc un renforcement de la coopération internationale, d’abord à l’interne au niveau des différentes instances de la Banque et du Fonds et ensuite avec les partenaires multilatéraux. Nous saluons donc l’approche du One World Bank Group. Des actions coordonnées sont attendues en vue de mitiger les risques pouvant découler de tout développement défavorable. Notre situation et celle de beaucoup d’entre nous méritent une approche différente et adaptée.
Le contexte haïtien est, comme vous le savez, ponctué de défis, nous éloignant encore plus des Objectifs de Développement Durable et inclusifs. Au cours de l’année 2024, les actes de violence résultant de conflits armés se sont intensifiés, et ont eu pour conséquence plus de 700 000 déplacés représentant environ 15 % de la population de l’Ouest et de l’Artibonite, dont majoritairement des femmes et des enfants, situation exacerbée par les dernières vagues de déportations massives pour lesquelles le pays n’était pas préparé. L’inflation reste élevée, l’insécurité alimentaire s’est accrue touchant plus de la moitié de la population haïtienne, et nous venons de conclure notre sixième année consécutive de croissance négative.
Il est donc difficile d’envisager une baisse de dons ou une augmentation d’espace fiscal dans une telle conjoncture. Les récentes mesures du FMI relatives aux charges et la reconstitution du PRGT sont autant d’instruments qui accompagnent les pays fragiles et que nous tenons à saluer. Nous souhaitons que les prochaines réformes ou décisions en discussion dont le renflouement de IDA21 et les transferts vers IDA tiennent compte des cicatrices de la crise multidimensionnelle charriée par la pandémie, exacerbées avec les retombées des conflits. J’en appelle à la solidarité des pays donateurs à l’IDA et au CCRT (Catastrophe Containment and Relief Trust) pour aider à maintenir l’accès à des ressources concessionnelles aux pays confrontés à des situations de fragilité et de conflit, et aux chocs climatiques.
Nous attendons les retombées positives de cette assemblée qui sera déterminante pour la poursuite efficace de la mission des institutions de Bretton Woods, pour que leur mandat s’aligne sur les nouveaux enjeux et permette d’assurer un avenir résilient de notre planète.
Merci
Madame la Directrice Générale,
Mesdames Messieurs les Gouverneurs du FMI et de la Banque Mondiale
Mme Georgiva, je joins ma voix à celle de mes collègues pour vous féliciter pour votre nouveau mandat, et également vous remercier pour l’appui que le Fonds apporte à nos pays. Je salue les récentes initiatives portant sur le PRGT[1], le CCRT[2], le RST[3] et les surcharges. Concernant le thème à l’ordre du jour, nous avons compris que les perspectives de croissance à moyen terme pour les Caraïbes reflètent un mélange d’optimisme et de prudence, compte tenu des opportunités et des défis auxquels la région est encore confrontée. Plusieurs facteurs joueront un rôle essentiel dans notre agilité à renforcer notre potentiel de croissance. Ces derniers renvoient à notre capacité à combler les écarts de compétences et à réduire nos vulnérabilités aux chocs externes ainsi qu’à nos réformes orientées vers l’accélération numérique.
Dans la Caraïbes, le tourisme demeure une pierre angulaire de nos économies. Toutefois, ce secteur doit s’adapter à l’évolution des préférences des consommateurs ainsi qu’à la nécessité d’adopter des pratiques innovantes et durables. En Haïti, nous devons non seulement faire face à ces enjeux mais aussi naviguer dans un contexte difficile. Ainsi, nous travaillons vers la mise en œuvre de politiques publiques adaptées aux défis, particulièrement à une diversification des sources de financement.
L’adaptation au changement climatique revêt également une grande importance pour les pays de la Caraïbe. Étant donné leur situation géographique, ces derniers sont, comme vous le savez, parmi les plus affectés par la hausse des événements météorologiques extrêmes. Les impacts de ces chocs se traduisent en pertes et dommages substantiels. Une attention soutenue doit donc être portée au financement de la résilience climatique dans nos pays
Parallèlement, la plupart de nos économies font collectivement face à des niveaux d’endettement élevés, ce qui réduit notre marge de manœuvre budgétaire pour les investissements dans les secteurs clés, porteurs de croissance. En Haïti, nous avons opté pour des sources de financement moins inflationnistes, amorçant ainsi la réduction de la dominance fiscale. Nous travaillons dans le sens du renforcement de la gouvernance et la transparence au sein de l’Administration publique tout en poursuivant l’amélioration de la mobilisation des ressources fiscales afin de parvenir à une stabilisation durable du cadre macroéconomique.
Par ailleurs, nous saluons les initiatives de nos partenaires techniques et financiers visant à mettre en place des instruments de financement plus adéquats, qui tiennent compte de l’hétérogénéité des pays de la région. Une autre réforme clé consisterait à adapter les programmes de formation aux mutations du marché de l’emploi, notamment en matière de compétences numériques et technologiques, afin de contribuer à la création d’une main-d’œuvre capable de soutenir la transformation structurelle de nos économies.
La transformation digitale s’est hissée parmi les principaux enjeux de politique publique à travers le monde et en particulier dans notre région, étant considérée comme un levier de croissance. Certains pays ont su tirer profit des technologies innovantes pour assurer leur transition vers les énergies vertes, témoignant du rôle prépondérant de la technologie dans les stratégies de réponse aux chocs et en tant que vecteur d’inclusion financière et de résilience économique.
En ce sens, l’essor des technologies disruptives a suscité beaucoup d’enthousiasme autour du potentiel de l’intelligence artificielle mais a également soulevé des préoccupations autour de ses implications pour les pays en développement. Nous avions pris connaissance de cette étude à 40% dans les pays émergents et à 26% dans les pays à faible revenu. Bon nombre de ces derniers ne disposent ni d’infrastructures, ni de main-d’œuvre suffisamment qualifiée pour exploiter les externalités positives de l’IA, ce qui risque d’élargir le gap entre ces différentes économies.
Mesdames, Messieurs, les chocs successifs de la dernière décennie nous ont appris que les mécanismes de réponse aux crises coordonnés à l’échelle régionale sont essentiels pour une gestion efficace des situations d’urgence, qu’elles soient sanitaires, environnementales ou économiques. Nous devons ensemble adresser les problématiques communes de façon à tirer profit des technologies émergentes, en vue d’amorcer la transformation économique structurelle qui deviendra le moteur de notre prospérité.
Merci.
[1] Poverty Reduction and Growth Trust
[2] Catastrophe Containment and Relief Trust
[3] Resilience and Sustainability Trust
30 août 2024
Madame la Ministre de l’Economie et des Finances
Chers collègues du Conseil d’Administration de la BRH
Madame la présidente de la commission de redressement de la BPH
Madame la présidente sortant du Conseil de la BPH
Mesdames Messieurs de la Haute Direction de la BRH
Mesdames Messieurs de la Haute Direction de la BPH
Distingués invités,
Mesdames Messieurs,
La Banque Populaire Haïtienne (BPH) est sur le point de connaitre un nouveau départ et de nouvelles directives dans le paysage financier, suite à la demande du Ministère de l’Economie et des Finances, sollicitant ainsi l’intervention de la Banque centrale en tant que régulateur pour procéder à la nomination d’une Commission de redressement à la BPH.
Cette commission assurera la gestion de la banque en attendant que l’État Haïtien prenne une décision stratégique sur le futur de ladite institution.
La commission est composée de :
Madame Margareth Benoit, Présidente
Monsieur John Michael Alexandre, Membre
Monsieur Evenson Alphonse, Membre
Mesdames, Messieurs,
La décision de la BRH d’intervenir à la BPH, s’est faite à la demande du MEF, mais s’inscrit également dans le cadre de ses prérogatives de Banque centrale de sauvegarder les intérêts des déposants et d’assurer la stabilité du système bancaire, des fonctions dont nous nous acquittons toujours dans le respect de la mission qui nous est confiée dans un environnement empreints de chocs et de défis multidimensionnels.
Ainsi, j’invite les membres de la commission de redressement à se mettre à la hauteur des défis de l’heure et d’assurer une gestion saine et prudente de la BPH en vue d’améliorer sa situation de sous-capitalisation, de préserver la confiance de ses employés ainsi que de sa clientèle et d’y implanter une culture d’entreprise bancaire moderne. La BRH s’attend à ce que vos actions et décisions soient toujours guidées par l’esprit d’équipe, le sens d’abnégation, tout en gardant à l’idée la performance collective, l’efficacité et l’efficience constantes dans les opérations pour un service de qualité à la clientèle et un partenariat productif avec toutes les parties prenantes.
Mesdames, Messieurs, Distingués invités,
La redynamisation de la situation de la BPH et la garantie de la continuité de son exploitation sont une nécessité urgente, dans un contexte où le taux d’improductif de cette banque est le plus élevé de tout le système. Le succès de cette démarche dépend fortement, d’une part, du professionnalisme, de la sérénité et du savoir-faire de la commission de redressement, et d’autre part, du choix stratégique que son actionnaire unique aura à faire.
Une bonne combinaison de ces éléments est essentielle pour assurer un retour de la BPH sur le sentier de la croissance et de la profitabilité, ce qui lui permettra de contribuer au financement de la relance de l’économie haïtienne.
Au nom du Conseil d’Administration de la BRH, j’adresse toutes mes félicitations aux membres de la commission de redressement à qui il incombe la responsabilité :
- d’effectuer un diagnostic institutionnel approfondi de la banque et produire des recommandations au conseil d’administration de la BRH dans un délai ne dépassant pas quatre-vingt-dix (90) jours;
- d’évaluer et déterminer le montant des fonds frais que l’État haïtien doit injecter pour la poursuite des opérations et la viabilisation du fonctionnement de la banque, le cas échéant;
- de prendre toutes les décisions et mesures nécessaires pour assainir la situation financière et de gestion de la banque dans le respect des mesures préventives émises par la BRH en attendant la décision de l’État haïtien par rapport à la situation de la BPH;
- de s’assurer du respect de toutes les injonctions de la BRH;
- de veiller à ce que les comités spécialisés requis par la réglementation en vigueur soient établis et fonctionnels;
- de veiller au respect des politiques et procédures en vigueur à la banque ;
- de s’assurer de la mise en place effective d’un environnement de contrôle ; et
- de s’assurer du suivi des recommandations des missions d’audit interne de la BPH ainsi que de celles des missions d’inspection générale de la BRH;
C’est aussi l’occasion pour moi de reconnaitre le travail accompli par les membres du Conseil d’Administration sortant sous le leadership de Madame Sandra Beauvil, qui ont permis jusqu’ici, malgré les grandes difficultés de la banque, de sauvegarder les intérêts de l’État haïtien et les avoirs des déposants alors qu’ils ont hérité d’une BPH déjà en situation de sous-capitalisation critique et sous régime de supervision spéciale.
Enfin, je formule mes vœux de succès aux membres de la commission avec l’espoir de parvenir à une banque mieux capitalisée, rentable et au service d’un système financier inclusif.
Merci de votre attention.
Ronald Gabriel
Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti
13 août 2024
Madame la Ministre de l’Économie et des Finances
Chers collègues du Conseil d’Administration de la BRH
Monsieur le président et membres du Conseil de Gestion de la BRH
Monsieur le membre sortant du Conseil de la BNC
Monsieur le Directeur Général du FDI
Monsieur le Directeur de Cabinet de la Ministre de l’Économie et des Finances
Mesdames, Messieurs de la Haute Direction de la BRH
Mesdames, Messieurs les Directeurs exécutifs délégués de la BNC
Mesdames, Messieurs de la Haute Direction et Membres du personnel de la BNC
Cette semaine est assez particulière dans l’histoire de l’institution qui vit un changement de gouvernance à l’aube de son 45e anniversaire de services à la collectivité en rappelant que la Banque Nationale de Crédit (BNC) est un symbole fort de la gouvernance publique dans un secteur où la compétence et l’expertise sont des exigences minimales.
Changement de gouvernance en effet suivant la décision du propriétaire de la BNC qui a sollicité le concours du régulateur du système financier pour mettre en place un organe de gestion aux fins de remplacer le Conseil d’Administration dysfonctionnel depuis plus d’un an, et ceci en attendant la nomination d’un Conseil d’Administration suivant les prescrits de la loi.
C’est ce qui explique la présence de la Ministre de l’Économie et des Finances et du Conseil d’Administration de la BRH aux fins de procéder à l’installation de l’Organe de gestion en question dénommé pour la circonstance “Conseil de gestion” qui est composé de :
- Monsieur Pierre André Agélus, Président du Conseil
- Mme Pascale Valembrun Désinor, Membre
- M. Evens Jérôme, Membre
Je voudrais saluer le travail accompli par le Conseil D’Administration sortant présidé par M. Pierre Louis aidé par le membre M. Bazile pendant la longue période de dysfonctionnement, et du coup souhaiter la bienvenue au Conseil de gestion qui assurera la gestion de la BNC de manière provisoire.
C’est une situation exceptionnelle qui requiert la collaboration de tous, cadres et personnels de l’institution à qui nous demandons d’apporter leur appui au Conseil de gestion de manière professionnelle et responsable en garantissant l’intégrité des informations internes
Au cours de sa mission le Conseil de Gestion devra, entre autres, :
- Travailler à l’amélioration de la qualité du portefeuille de la BNC dont le taux d’improductifs atteint 40% selon les données de mars 2024;
- S’assurer de la mise en œuvre des outils de contrôle de la gestion du cadre organisationnel notamment du système de contrôle interne;
- Respecter les recommandations de la mission d’inspection de la BRH de 2022 et s’assurer de la mise en oeuvre du plan d’actions adopté
- Veiller au bon fonctionnement du dispositif adéquat de maîtrise et de surveillance des risques.
- Veiller à la bonne marche de la 3e institution financière du pays, une banque systémique devant être gérée avec sérénité et leadership.
Madame Messieurs les membres du Conseil de Gestion, vos actions et décisions doivent être guidées par l’esprit d’équipe, le sens d’abnégation, le dynamisme, la performance, l’efficacité et l’efficience constantes pour un service de qualité aux clients de l’institution et un partenariat renforcé avec les ‘’parties prenantes’’.
Qu’il s’agisse de la performance managériale, du respect des normes prudentielles ou de la sauvegarde des intérêts des déposants, les actions entreprises et les mesures adoptées doivent apporter des solutions appropriées, tout en gardant à l’esprit la nécessité de garantir la confiance tant au niveau du propriétaire, des employés qu’au niveau de la clientèle de l’institution.
Je vous remercie !
Ronald Gabriel
Gouverneur de la BRH
Vendredi 5 juillet 2024
Monsieur le Directeur Adjoint de la Mission de l’USAID Haïti
Mesdames, Messieurs les représentants de MEDA
Mesdames, Messieurs les Panélistes
Mesdames, Messieurs les représentants du secteur financier
Mesdames, Messieurs les partenaires du projet USAID-Atteindre
Mesdames, Messieurs les participants
Mesdames, Messieurs,
Au nom du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti (BRH) et en mon nom propre, je remercie le projet USAID-Atteindre d’avoir associé la BRH à l’événement de ce matin. Je souhaite la bienvenue à chacun de vous sur cette plateforme qui nous rassemble toutes et tous pour la présentation de l’étude intitulée : « Évolution des IMF en Haïti : Analyse des impacts des crises multidimensionnelles et interventions stratégiques pour l’inclusion financière ».
Au cours de ces vingt dernières années, le secteur de la microfinance s’est révélé essentiel dans le pays, en offrant un levier puissant pour favoriser l’inclusion financière et réduire la pauvreté. Actuellement, seulement environ 11% de la population ont accès aux services bancaires formels tandis que 33% bénéficient des services des institutions de microfinance. Environ 20% des personnes recourent encore à des mécanismes informels pour leurs besoins de financement. Ces données soulignent l’importance de développer et de mieux réguler ce secteur pour répondre efficacement aux besoins financiers diversifiés de la population et faire augmenter l’inclusion financière dans le pays.
Ce secteur relevant actuellement de la surveillance de la BRH est divisé en deux groupes : d’une part, les Coopératives d’Épargne et de Crédit régies par la loi du 26 juin 2002 et supervisées par la BRH depuis cette époque, et d’autre part, les institutions de microfinance non mutualiste. Le décret du 5 juin 2020 portant organisation et fonctionnement des institutions de microfinance a étendu la réglementation et la supervision de la BRH à ce sous-secteur, renforçant ainsi le cadre réglementaire du secteur pour assurer la sécurité, la transparence et la croissance de ces institutions financières. De surcroit, dans le cadre de ses actions pour promouvoir l’inclusion financière, la BRH a publié en décembre 2020 la circulaire 121 portant sur le fonctionnement des fournisseurs de paiement électronique en tant qu’institution financière dotée d’une plateforme de paiement interopérable. Cette nouvelle catégorie de régulé dans l’écosystème financier haïtien est non seulement de nature à rendre plus efficace notre système de paiement mais constitue aussi un élément clé pour l’inclusion d’un nombre considérable de personnes financièrement exclues dans les milieux les plus reculés du pays.
La mise en place de ce cadre réglementaire inclusif est crucial pour stabiliser le secteur financier, encourager l’innovation et garantir un accès équitable aux services financiers pour tous. En soutenant le développement des Coopératives d’Epargne et de Crédit, des institutions de microfinance ainsi que des fournisseurs de service de paiement électronique, la Banque de la République d’Haïti s’assure de promouvoir l’inclusion financière en permettant à un plus grand nombre de personnes d’accéder aux ressources financières nécessaires pour améliorer leurs conditions de vie et stimuler le développement économique local.
Mesdames, Messieurs,
La microfinance, en contribuant à l’accès aux services financiers aux populations défavorisées et non bancarisées, joue un rôle vital en facilitant la création d’entreprises locales, en soutenant des activités génératrices de revenus, et en renforçant les capacités individuelles et communautaires. Elle offre une voie vers l’autonomie économique en mettant à la disposition des groupes cibles de l’inclusion financière des mécanismes de financement susceptibles de favoriser une plus grande réduction de la pauvreté.
Consciente de l’importance fondamentale de ce secteur, pour faciliter les activités de supervision des caisses populaires, en plus du bureau de la Direction de l’Inspection Générale des Caisses Populaires (DIGCP) siégeant à Port-au-Prince, la BRH dispose de deux autres antennes, l’une dans le département du Nord et l’autre dans le département du Sud, pour assurer une supervision de proximité. À la suite de la publication du décret du 5 juin 2020, la supervision des Institutions de microfinance est désormais sous la responsabilité de la Direction de la Supervision des Banques et autres Institutions Financières (DSBIF). En outre, dans le but de continuer à garantir une régulation et une supervision adéquate du secteur de la microfinance qui évolue dans un environnement global financièrement intégré et en constante mutation sur le plan de l’innovation technologique, la BRH est en train de renforcer la capacité de contrôle des deux directions susmentionnées à travers une assistance technique financée par la Banque Mondiale sur une période de trente (30) mois.
Nous profitons également de cette opportunité pour mentionner quelques évolutions significatives sur ces six dernières années :
Tout d’abord, en 2017, la Fédération des Caisses Populaires Le Levier a été admise à la chambre de compensation ce qui augmente sa capacité à traiter efficacement les transactions financières et à améliorer la fluidité des échanges monétaires pour ses membres.
Pour améliorer la qualité de leurs services, un programme d’appui à la modernisation des caisses populaires a été lancé en 2019. Ce programme vise à mettre en place des infrastructures et des technologies modernes qui facilitent l’accès aux services financiers, tout en renforçant la sécurité et la transparence des opérations.
En réponse aux défis économiques et aux périodes de crise, un fonds de soutien a été mise en place en 2020 pour aider les caisses populaires à maintenir leur stabilité financière et continuer à fournir des services essentiels à leurs membres surtout dans les moments difficiles comme ceux que nous vivons actuellement.
Dans le même esprit d’amélioration et de facilitation de l’accès aux services financiers, un soutien financier a été accordé à un ensemble de caisses populaires pour leur permettre d’installer des distributeurs automatiques de billets (DAB) au niveau de certains de leurs points de service. Cette action contribue non seulement à rendre les services financiers plus accessibles aux membres desdites caisses, mais aussi à réduire la dépendance aux mécanismes informels et à garantir la confiance dans le système financier formel.
Ces initiatives illustrent l’engagement continu de la BRH à favoriser la modernisation, à sécuriser les transactions et à permettre aux régulés d’étendre leurs services pour répondre aux besoins diversifiés de la population, tout en contribuant activement à la croissance économique et à l’inclusion financière.
Mesdames, Messieurs,
L’étude qui va être présentée aujourd’hui se concentre sur une analyse de l’état du secteur de la microfinance sur ces dix dernières années. Son objectif principal est d’examiner de manière rigoureuse les impacts concrets de la microfinance, d’identifier les défis actuels auxquels le secteur est confronté et de formuler des recommandations visant à l’amélioration de l’accès aux services financiers et appuyer des initiatives ciblées.
Malgré les avancées précédemment mentionnées, le secteur doit faire face à de nombreux freins qui requièrent un effort collectif continu. Dans un contexte où les défis économiques persistent et où les disparités sociales pour les groupes les moins fortunés et les micro-entrepreneurs se creusent de plus en plus, il est nécessaire de renforcer les mécanismes de soutien financier inclusifs. Cette étude représente une opportunité cruciale pour approfondir notre compréhension des dynamiques de ce secteur. Nous anticipons que les résultats fourniront des repères qui inspireront des initiatives concrètes en faveur de la consolidation des actions dans le secteur, du renforcement de l’efficacité des institutions de microfinance, de la promotion de l’innovation dans les solutions financières et de la réduction des inégalités.
Nous vous remercions de votre présence et de votre intérêt pour cette étude. Votre participation active aujourd’hui est essentielle pour enrichir les discussions, contribuer à l’élaboration de solutions tangibles pour le secteur financier, améliorer l’accès aux services financiers et concourir à une relance économique inclusive.
Merci et bonne participation !
26 juin 2024
- Allocution du Gouverneur Ronald Gabriel
- Présentation de crédit au secteur privé et perspectives pour 2025
Intervenant : Ludmilla Buteau Allien, Directrice
Direction Monnaie et Analyse Économique
14 Juin 2024
Monsieur le représentant de la Mission de l’USAID en Haïti, Monsieur David Hatch
Madame, Messieurs les Membres du Conseil d’Administration de la BRH
Monsieur le représentant du Développement Alternatif Inc (DAI)
Madame la représentante du projet Haïti Invest, Madame Nora Brown
Mme la modératrice, Mme Lacombe
Mesdames, Messieurs, les Panélistes
Mesdames Messieurs les représentants du secteur financier
Mesdames Messieurs les représentants du secteur des affaires
Mesdames Messieurs les représentants de la Société civile
Mesdames, Messieurs les partenaires du projet Haïti-Invest
Mesdames, Messieurs les participants en Ligne et en Présentiel
Mesdames, Messieurs de la presse parlée, écrite, télévisée et en ligne
Mesdames, Messieurs,
Au nom du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti que j’ai l’honneur de présider, ainsi qu’en mon nom propre, je tiens à exprimer notre profonde gratitude envers l’USAID pour l’invitation à prendre la parole lors de cet événement de clôture du projet Haïti-Invest. La BRH est fière, d’avoir eu le privilège de collaborer en tant que membre du Comité Consultatif du projet Haïti-Invest, aux côtés d’autres Institutions partenaires. Au cours des six dernières années du cycle de vie du projet (2018-2024), il a été étroitement suivi, non seulement par mes anciens collègues du Conseil d’Administration, mais aussi, par plusieurs cadres de la BRH, qui ont activement participé à de nombreuses activités, en présentiel ou en ligne, en Haïti et à l’étranger. Comme tout projet, celui-ci a suivi son cycle naturel, et aujourd’hui, nous sommes réunis pour célébrer ses nombreuses réalisations.
Mesdames, Messieurs,
Le projet Haïti-Invest vise, faut-il le rappeler, à stimuler les investissements privés en Haïti en utilisant un modèle de rémunération basé sur la performance. Son but est de faciliter l’investissement dans les Petites et Moyennes Entreprises (PME) en comblant le fossé entre les besoins des entreprises et l’offre de financement. Il a soutenu des PME (s) dans différents secteurs tels que la fabrication, la consommation de produits locaux, les énergies renouvelables et la finance, entre autres.
Nous sommes ravis de partager avec vous les progrès réalisés à date dans le cadre du projet. Nous retenons qu’environ 1087 emplois ont été créés, une vingtaine d’entreprises ont été touchées et plus de 31 millions de dollars de financement ont été mobilisés.
Les objectifs du projet Haïti-Invest complètent harmonieusement ceux des programmes pro-croissance établis par la Banque de la République d’Haïti. Aujourd’hui, au terme de ce projet, je tiens à adresser mes plus vives félicitations à tous ceux qui ont contribué à la fois, au financement, à l’assistance technique et au succès de ce projet, malgré les défis que vous avez tous rencontrés.
Au cours des dernières années, la Banque de la République d’Haïti (BRH) a mis en place plusieurs initiatives avec un accent particulier sur le soutien financier et technique aux Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME). Souffrez que je partage avec vous quelques exemples de ces réalisations.
En partenariat avec les institutions financières, la BRH a, dès 2010, lancé un mécanisme de financement pour faciliter les projets de reconstruction, puis a introduit divers programmes incitatifs dans le cadre de son agenda monétaire, notamment les “programmes pro-croissance”. Parmi les initiatives liées à ce programme, nous citons, entre autres, le programme de logement ; Le Programme de Promotion de Développement d’Immobiliers (PPDI) ; Le programme d’Incitation aux zones franches industrielles ; Le programme de crédit en faveur du secteur agricole. Ce dernier est établi selon les directives de la circulaire 113, dont l’objectif est de stimuler la relance de l’agriculture et de promouvoir le développement de l’agro-industrie.
En 2020, un accord a été signé, entre la BRH et le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) pour confier la gestion d’un fonds de garantie de crédit partielle pour les petites et moyennes entreprises agricoles ainsi que les sociétés d’exportation au Fonds de développement industriel (FDI).
En 2022, un autre mécanisme de garantie partielle ciblant les entreprises dirigées par des femmes a été lancé. Il devait permettre l’accès au crédit à plus de 4 000 entreprises dirigées par des femmes au cours des trois premières années du fonds, soit 1000 au cours de la première année et 3 000 au cours des deux années suivantes.
Il faut signaler qu’un mécanisme de moratoire est mis en place par la BRH pour alléger les flux de trésorerie des entrepreneurs pendant les périodes de crise. Même de portée limitée, ce dispositif permet aux entrepreneurs d’engager des discussions avec leurs partenaires commerciaux en vue d’envisager des arrangements financiers permettant un étalement soutenable de leurs dettes.
Récemment, nous avons lancé d’importantes initiatives visant à réduire l’informalité, à promouvoir la bonne gouvernance dans la création d’un pôle d’entreprises, et à faciliter l’inclusion financière. Parmi celles-ci, le programme Booster PME, en partenariat avec la Coopération Suisse, joue un rôle central. De plus, notre collaboration étroite avec des acteurs clés tels que l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l’Ambassade de Suisse en Haïti et la Fondation Sogebank dans le cadre du programme Réseau Solidaire d’Accompagnement à la Création d’Entreprises (RéSACE) renforce notre engagement envers ces objectifs.
Compte tenu de l’importance des PME dans la création d’emplois et la croissance économique du pays, ainsi que de la nécessité d’un environnement stable et de données fiables pour améliorer nos stratégies, la BRH attend avec impatience un climat plus serein pour évaluer les impacts de la crise sur ces activités.
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis à un moment crucial du développement économique du pays, confrontés à des défis majeurs tels que l’insécurité, une croissance économique stagnante, la fuite des talents et des inégalités sociales prononcées. La dernière enquête menée par la BRH sur le système financier révèle une perte de plus de 626 employés et cadres de direction. Ces résultats soulignent l’importance cruciale des ressources humaines dans notre secteur, en tant qu’actif essentiel à la stabilité financière, aux côtés d’autres ressources.
Nous reconnaissons la nécessité d’efforts supplémentaires pour renforcer la résilience du secteur financier. C’est pourquoi nous nous engageons à poursuivre nos actions visant à maintenir la transparence et l’efficacité de notre système financier, tout en intensifiant notre soutien aux initiatives permettant aux entreprises de croître et de prospérer.
Nous saluons avec emphase l’implication de l’USAID dans la collecte des données fiables pour faire avancer l’inclusion financière en Haïti. Après le partenariat fructueux avec DAI en 2018, qui a donné lieu à la réalisation du FinScope des ménages et à la mise en place de la cartographie de l’inclusion financière, nous avons signé un protocole d’accord en 2021 visant à soutenir des initiatives liées à l’inclusion financière et à l’éducation des entrepreneurs de l’écosystème, dans le cadre du projet Atteindre, mis en œuvre par MEDA. Comme résultat direct de cette collaboration, la BRH est actuellement en pourparlers avec les autres parties prenantes concernées en vue de présenter publiquement les résultats de l’enquête FinScope MPME dans un avenir proche.
Mesdames, Messieurs,
Le projet Haïti Invest avait pour objectifs de proposer des solutions innovantes à des problèmes qui étaient autrefois importants mais qui sont désormais cruciaux. De nombreuses entreprises de l’écosystème, qui sont l’épine dorsale de notre économie, ont été contraintes de cesser leurs activités. Aujourd’hui plus que jamais, bon nombre d’entre d’elles font face à d’importants obstacles tels qu’un accès restreint aux ressources financières, un cadre réglementaire complexe, des problèmes de gouvernance, une compétition accrue et un rythme soutenu de changement technologique. Des défis qui entravent la capacité de toute entreprise à saisir pleinement les opportunités de croissance et de développement.
Pour terminer mes propos, je vous dirai que la Banque centrale demeure résolument engagée à créer des conditions de stabilité financière et à soutenir l’écosystème entrepreneurial, un levier essentiel pour la création de richesse et une croissance plus inclusive dans le pays. Nous saluons déjà les efforts de nos partenaires internationaux qui nous aident à relever ces défis, permettant à nos milliers d’entrepreneurs de continuer à espérer, à rêver grand et à entreprendre davantage.
Mobilisons ensemble le potentiel de nos Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) pour construire une économie haïtienne prospère et résiliente !
Je vous remercie et je souhaite à toutes et à tous une très bonne participation !
Ronald Gabriel
Gouverneur
La Banque Centrale de la République d’Haïti par mon organe accueille favorablement cette opportunité offerte par ONU femmes pour faire la promotion de la femme haïtienne à un moment crucial de la vie nationale. Nous voulons absolument profiter de cette fenêtre pour mettre en relief le courage et la résilience des femmes haïtiennes très fortement affectées par la crise sécuritaire et sociopolitique qui sévit actuellement dans le pays.
la Banque de la République d’Haïti, à travers une assistance technique fournie par des experts locaux compétents, a appuyé des femmes entrepreneures par la mise en place d’un programme appelé Booster PME.
Le programme Booster PME, qui est un sous projet du programme de mise en place d’un cadre national pour le renforcement du financement agricole en Haïti (CNFA), vise essentiellement à accompagner les femmes en termes de financement, de formation en éducation financière, en entrepreneuriat ainsi qu’à la mise en place d’un fonds de garantie partielle de crédit.
A travers le programme Booster PME, la BRH cherche à renforcer l’autonomisation et la capacité de résilience des PME dans l’objectif de favoriser la profitabilité et la durabilité des entreprises dirigées par des femmes. A terme, l’ensemble des activités du programme vise à contribuer à l’augmentation des revenus et de la sécurité alimentaire des femmes ainsi qu’à la croissance économique du pays.
Dans un premier temps, la BRH avec le support de la Coopération Suisse en Haïti a lancé en 2021 le programme Booster PME I qui a connu un grand succès. Sur une base de données de plus de 1,700 applications, 98 entreprises (des starts up) localisées dans les différents départements du pays ont été sélectionnées pour participer au programme d’encadrement pour une période de six mois et ont bénéficié d’une subvention allant de 4,000 dollars américains (les 12 premiers) et de 2500 dollars pour les 86 autres restantes.
En septembre 2022, à la suite du succès dégagés par le Booster PME I et considérant la demande croissante de participation des starts up au programme, BRH et Coopération Suisse en Haïti ont accepté de financer le Programme Booster PME II qui a pour objectif d’appuyer techniquement et financièrement 85 entreprises dirigées par des femmes. Madame Yvrose Joseph va vous faire un résumé succinct du Booster PME II et sera avec vous pour les questions.
Il faut noter que présentement, le programme Booster PME touche à sa fin. L’engagement de la Coopération Suisse en Haïti arrive à terme. A cet effet, la BRH via le programme CNFA cherche d’autres partenaires internationaux pour le financement d’un programme Booster PME III dont l’objectif principal sera de :
- Financer directement 150 à 200 entreprises dirigées par des femmes dans tous les départements du pays tout en répondant au besoin et à la demande croissante des start up;
- Mettre en place des mécanismes de mitigation des risques de contrepartie en vue d’augmenter l’offre de crédit aux femmes entrepreneures.
De manière spécifique, la BRH souhaite également :
- Travailler avec diverses institutions financières bancaires et non-bancaires pour une augmentation moyenne de 15% l’an sur une période de trois (3) ans, de l’offre de crédit aux entreprises dirigées par les femmes ;
- Permettre à 400 entreprises dirigées par des femmes d’avoir accès au crédit dès la première année; et pour finir
- Permettre à 1600 entreprises dirigées par des femmes d’avoir accès au crédit les deux années suivantes.
Nous espérons que de nouveaux bailleurs de fonds répondrons favorablement à notre demande combien nécessaire et importante pour le développement social des femmes haïtiennes.
Merci
Karibe Convention center – 17 Février 2024
Monsieur le Représentant du Ministre de la Planification et de la Coopération Externe ;
Monsieur le Directeur Général du CTPEA ;
Monsieur Narcisse Fièvre, Premier Directeur du CTPEA
Monsieur le Directeur Général du Budget du Ministère de l’Économie et des Finances
Mesdames, Messieurs les membres du Corps Professoral ;
Mesdames, Messieurs les membres du personnel Administratif ;
Mesdames, Messieurs les Anciens du CTPEA
Mesdames, Messieurs les membres de la Commission Organisatrice du 40e anniversaire du CTPEA ;
Mesdames, Messieurs
Je fais partie de la deuxième promotion du CTPEA qui fête aujourd’hui ses quarante ans d’existence. Il va donc sans dire que j’éprouve une joie immense à partager avec vous ce moment exquis, qui me vaut l’honneur, de vous adresser ces propos. Cependant, Il y a de ces émotions qui ne s’expriment mieux que dans l’absence des mots qu’on cherche comme celles qui existent dans la présence de générations multiples au sein d’une grande famille réunie à l’occasion d’un hommage solennel à l’alma mater.
Je voudrais remercier la Commission Organisatrice des festivités du 40e ainsi que l’Administration du CTPEA de m’avoir fait ce double honneur de m’accueillir comme invité d’honneur à cette cérémonie et de me décerner cette plaque dont le symbolisme renvoie à une responsabilité et un engagement à représenter le centre avec dignité, fierté et professionnalisme. Mes remerciements spéciaux vont à tous ceux qui, à un titre ou à un autre, ont donné de leur temps, de leur énergie et de leur savoir-faire pour maintenir bien vivante cette institution supérieure de formation née du besoin d’alimenter en ressources humaines hautement qualifiées le système de planification socio-économique du pays. Ces remerciements vont particulièrement aux actuels responsables du Centre, dont le Directeur Général Monsieur Tristan, qui, dans les conditions difficiles des dernières années, ont su déployer l’effort nécessaire pour reloger, administrer le CTPEA et garantir la transmission du savoir avec le même label de qualité qui caractérise la vie académique de l’institution depuis son inauguration.
C’est le moment pour moi d’adresser un hommage solennel aux visionnaires qui ont créé le CTPEA et qui en ont imprimé une solide tradition de gestion de qualité. C’est d’ailleurs la force de cette tradition qui a permis à l’institution de surmonter intact ses propres crises d’adaptation et de maintenir, contre vents et marées, le cap des objectifs fixés dans son acte constitutif, durant quatre décennies de vicissitudes d’un environnement social traversé par un continuum de crises.Qu’il me soit permis de citer les noms de :
- Claude Veil, le ministre de la Planification à l’époque de la création du Centre qui, pour l’avoir créé, a développé des rapports de proximité avec l’institution.
- Narcisse Fièvre, le premier Directeur du Centre qui, de concert avec d’autres contributeurs, dont le feu Professeur Philippe Rouzier du PNUD, a porté aux fonds baptismaux le Dossier du CTPEA.
Dans un registre moins formel, il me semble opportun de rappeler aux bons souvenirs des tout premiers enseignants dont je ne citerai pas les noms de peur de ne pas être exhaustif, et d’un personnage fétiche que je nommerai avec joie et respect : Monsieur Toussaint, le comptable-payeur. Toussaint n’était pas que ça. C’était pour chacun, le personnage paternel sans être paternaliste. Il écoutait et prodiguait conseil sans être moraliste à outrance. Et puis, il nous faisait gratuit et sans rechigner les photocopies des bouquins nécessaires à notre formation. J’en connais qui ont constitué toute une bibliothèque grâce aux largesses de Monsieur Toussaint. Mais le moment le plus payant de nos rapports avec le comptable-payeur, et pour cause, c’était la fin du mois quand il nous apportait les émoluments auxquels on avait doit en tant que fonctionnaire-stagiaire.
Oui, on avait des émoluments à l’époque. Cela représentait beaucoup pour la quiétude d’esprit des étudiants et a permis des arbitrages qui n’eurent pas été possible sans ce petit rendez-vous de fin de mois. Grace à cet émolument, j’ai un ami de la première promotion qui avait fait le choix de laisser un emploi d’aide-comptable à la BNDAI pour devenir étudiant à plein temps au CTPEA tout en continuant les études de Sciences Economiques qu’il suivait le soir a la Faculté de Droit et des Sciences Economiques. Par la suite, des étudiants d’autres promotions ont jumelé les activités académiques qu’ils entreprenaient au Centre avec celles d’autres facultés. C’est dire que le vécu du CTPEA a beaucoup à apprendre aux décideurs dans le cadre de politiques de développement du capital humain.
Mesdames, Messieurs, chers camarades
J’emprunte de Alain Dompierre cette citation simple mais qui sied bien les considérations que charrient la suite de mes propos. « Les bons souvenirs ne meurent jamais. Il reste assez de temps pour en créer d’autres ». Et pour en créer d’autres, vous êtes là à paver la voie aux générations d’étudiants à venir. Vous avez su créer les conditions pour consigner ces souvenirs sur une base permanente. Vous avez réalisé ce que les premières générations du CTPEA n’ont pas su faire : mettre en place l’Association Alumni du CTPEA (AACTPEA).
Après quatre décennies de formation de cadres dans les domaines de l’Economie quantitative, de la Planification et de la Statistique, le CTPEA a accumulé un patrimoine important qui lui confère une place de choix dans l’univers de la formation supérieure en Haïti. La richesse de ce patrimoine est liée à l’énorme intangible que représentent les réussites, à l’étranger comme en Haïti, dans les domaines académique et professionnel, la plupart des centaines de cadres issus de cette matrice commune, notre alma mater, le CTPEA.
C’est pour cela que j’exhorte l’association à se rapprocher davantage des organes de gestion de l’institution et ces derniers à s’ouvrir avec encore plus d’emphase à ce champ de coopération qui devra ouvrir les meilleurs augures à cette institution que nous revendiquons, certes comme étant la nôtre, mais que nous revendiquons sans exclusivité puisqu’il s’agit in fine d’un patrimoine national. A l’ère de la prépondérance progressive de l’économie du savoir, à l’ère des avancées perceptibles de l’intelligence artificielle, le CTPEA a besoin de s’accrocher au rêve originel de grandeur qui a inspiré sa création. Il a besoin également de renforcer son ancrage institutionnel, pour s’inscrire résolument dans la modernité, des acquis de connaissances nouvelles, et contribuer de façon majeure à raccourcir le temps qu’il prendra à note pays pour se placer sur une orbite de développement intégral.
Dans cette optique, le CTPEA a une responsabilité majeure par rapport à une double problématique de démarche académique et praticienne :
(1) Le retour progressif de la planification comme outil stratégique dans les grandes économies qui se préparent aux défis de la transition notamment écologique. Il s’agit évidemment d’une démarche qui s’adapte à la réalité du siècle présent et qui devrait se démarquer suffisamment de la norme des schémas coercitifs en vigueur à l’époque des trente glorieuses.
(2) Le besoin de former en nombre suffisant les cadres qui devront conduire l’effort de mise en cohérence d’un cadre de politiques publiques volontaristes. Un champ de mise en œuvre que seul peut garantir un niveau suffisant de planification stratégique dans un environnement macroéconomique qui adresse explicitement les priorités sectorielles de production et qui laisse le moins de latitude aux effets indésirables des échecs de marché.
C’est à cette aune que devront se mesurer les succès futurs du Centre de Techniques de Planification et d’Économie Appliquée. L’effort institutionnel, qui devra le préparer à cette noble aventure, passe par une plus grande ouverture à des champs de coopération qui touchent, les milieux universitaires locaux et étrangers, les institutions étatiques et para étatiques, les institutions à but non lucratif et les entreprises du secteur privé.
Dans ce contexte, je voudrais rappeler l’engagement de la Banque de la République d’Haïti dans la formation du capital humain, cruciale dans tout processus de croissance et de développement ;et dont les liens avec des rendements positifs sur les plans microéconomique et macroéconomique ont été mis en évidence par de nombreux chercheurs dont Gary Baker. Cet engagement se matérialise à travers, notamment,
- La Bourse BRH-Groupe d’Amitié Haïti-France qui soutient des étudiants de très bon niveau désirant poursuivre une formation universitaire de niveau Master 2
- La bourse de mobilité doctorale Anténor Firmin, qui est une initiative conjointe de l’Ambassade de France en Haïti, de l’Agence universitaire de la Francophonie et de la Banque de la République d’Haïti ;
- Le programme « Économie pour journalistes », dont la 2eédition est programmée pour la fin de ce 2e trimestre. L’objectif étant de renforcer les capacités des journalistes économiques dans la diffusion des informations économiques et financières dans la perspective de relever le niveau du dialogue et du débat économique dans le pays et d’aider les agents à former de meilleures anticipations.
- Les partenariats avec plusieurs universités et centres de formation du pays et de l’étranger. En ce sens, des échanges sont initiés avec le Directeur Général du CTPEA en vue de mettre en place un programme de partenariat dans le domaine de la formation académique et de la recherche.
Mesdames, Messieurs, chers camarades,
Je termine ici mes propos en vous renouvelant mes remerciements et en vous souhaitant un joyeux quarantième.
Merci
*CTPEA : Centre de Techniques de Planification et d’Économie Appliquée
Visionnez le discours complet via le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=ASmlmOhGcNk&ab_channel=BanqueCentraleHaitiBRH
Hôtel Villa Thérèse – 26 octobre 2023
Bonjour tout le monde,
Permettez-moi de saluer le Recteur de l’UEH,
le doyen de la Faculté des Sciences, ainsi que les professeurs, sans oublier les membres de la Communauté scientifique en présentiel et en ligne.
Chers participants, chers internautes
Mesdames, Messieurs,
J’éprouve un immense plaisir à prendre part ce matin à la journée de restitution sur les variations des événements climatiques extrêmes. Cette activité concerne un domaine transversal à la soutenabilité des progrès économiques et sociaux et la Banque de la République d’Haïti est fière d’avoir contribué, avec le support de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) à sa mise en place à travers le Fonds BRH pour la recherche et le développement.
Je me réjouis de voir l’université s’engager de plus en plus à jouer un rôle proactif dans l’établissement d’un cadre conceptuel de réflexion scientifique. Au niveau des activités que nous finançons avec l’aide de nos partenaires, nous priorisons les réflexions axées sur des problèmes de nature publique dont la compréhension ouvre la voie à la prise de décisions éclairées contribuant ainsi à favoriser un processus de développement intégré et inclusif.
Dans cette optique, je profite non seulement pour saluer et féliciter les membres de l’équipe du projet CLIMEXHA (Anticiper les évènements climatiques extrêmes sur Haïti pour un développement durable) dirigée par Dr Dominique Boisson de l’Unité de Recherche en Géoscience, sous la houlette de la Faculté des sciences de l’UEH, mais aussi pour les remercier de l’invitation qui me vaut l’honneur de prendre la parole aujourd’hui. CLIMEXHA’’ figure parmi la première cohorte de projets retenus par le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement. La mise en place de ce fonds représente un pas important dans le renforcement du partenariat prometteur entre le secteur public, l’université et le secteur privé, tel que le conçoit le model à trois hélices, Ce dernier secteur étant le point de chute dans l’application des activités de réflexion et de recherche qui visent la transformation de notre espace économique et social.
L’exercice qui nous réunit ce matin est de première importance parce qu’il renvoie à une prise de conscience portée par une démarche scientifique sur les enjeux et défis liés aux événements climatiques extrêmes, dans un pays fortement vulnérable aux catastrophes naturelles. L’autre facteur encourageant est que le projet CLIMEXHA est conduit par un secteur clé qu’est l’université, dont la vocation de recherche se retrouve souvent handicapée par manque de disponibilité de financement local. En ce sens, la BRH se réjouit de voir qu’environ 42% des projets financés par le FRD-BRH, viennent directement d’institutions de la communauté universitaire.
Mesdames, Messieurs
Chers participants,
Vous savez aussi bien que moi que la République d’Haïti est fortement exposée à des phénomènes climatiques hydrologiques et bio-géographiques particuliers. Ces événements se manifestent notamment par l’irrégularité et la violence des pluies ainsi que par le régime torrentiel des rivières, accompagné des dégâts que cause le déboisement.
En effet, entre 1986 et 2016, le pays a connu plus d’une trentaine d’événements hydro climatiques dans plusieurs régions du pays, dont les plus dévastateurs ont été, à titre de rappel : l’ouragan Gordon en 1994, le cyclone Georges en 1998, le cyclone Jeanne en 2004, les ouragans Gustav et Hanna en 2008, l’ouragan Isaac en 2012 et l’ouragan Mathew en 2016.
Sachant que les événements hydro climatiques extrêmes et d’autres types de catastrophes naturelles peuvent occasionner des dommages terribles sur l’économie et la population en général, la BRH et ses partenaires, le Ministère de l’Économie et des Finances et la BID dans le cadre du FRD, ont décidé, cette année encore, de retenir les changements climatiques comme un domaine prioritaire dans l’actuelle session de soumission de projets de recherche.
Mesdames Messieurs,
Les banques centrales, à l’appel du Fonds monétaire international, se retrouve aujourd’hui interpellée dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Malgré la très faible contribution haïtienne à ce phénomène par rapport à la moyenne mondiale, la BRH continue de jouer sa partition, à travers le financement de travaux de recherche dans le domaine, car les conséquences dramatiques des changements climatiques deviennent de plus en plus visibles sur l’économie haïtienne.
En fait, des études ont montré que les changements climatiques compromettent la stabilité des prix qui est la mission première de toute banque centrale, par, au moins, trois moyens:
- D’abord les conséquences des changements climatiques sont de nature à perturber la transmission des mesures de politique monétaire aux conditions de financement appliquées aux ménages et aux entreprises, et donc à la consommation et à l’investissement.
- Ensuite, les changements climatiques sont susceptibles de réduire davantage la marge de manœuvre de la politique monétaire conventionnelle en diminuant le taux d’intérêt réel d’équilibre, qui maintient une certaine adéquation entre l’épargne et l’investissement.
- Enfin, les changements climatiques et les mesures d’atténuation de leurs effets peuvent avoir une incidence directe sur la dynamique de l’inflation.
Ces éléments, entre autres, justifient l’intérêt de la BRH à cette activité qui nous rassemble tous ce matin.
Mesdames, Messieurs
Chers participants,
Je terminerai mes propos en formulant le vœu que le projet CLIMEXHA arrive à son terme et suscite des initiatives responsables de politiques d’adaption et de mitigation des risques liés aux événements hydro climatiques, dont le plus couteux, le cyclone Matthew, était de l’ordre de 2.8 milliards de dollar en 2016.
Il est aussi souhaitable, sinon nécessaire, que d’autres études viennent amplifier les réflexions sur les meilleures pratiques dans ce domaine. Il y en a au moins deux qu’on peut promouvoir sur un horizon rapproché : le changement de comportement au sein de la population et le transfert de certains risques économiques par le développement d’outils et de produits financiers appropriés.
La BRH continuera à financer des initiatives de recherche jugées d’un grand intérêt pour la société, à travers le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement et elle maintient plus que jamais son engagement à supporter tous les projets visant à renforcer les démarches techniques et scientifiques pour un retour de l’économie au chantier d’une croissance soutenue et durable.
Je vous remercie de votre attention

Mesdames/Messieurs
Une cérémonie d’investiture est généralement empreinte d’un cachet particulier. Dans les institutions pérennes où le socle de la tradition et le creuset de la culture institutionnelle sont mis au service de la modernité, elle constitue un moment de suture et de raffermissement qui transcende le symbolisme de l’alternance.
La cérémonie d’aujourd’hui est de ce cachet-là. Elle est l’occasion pour moi d’exprimer le sentiment qui anime le banquier central que je n’ai cessé d’être depuis trente-trois ans. C’est d’ailleurs cet état d’esprit qui prévaut en ce moment précis où je prends l’immense plaisir à co-accueillir les distingués invités que vous êtes. J’ai donc l’insigne honneur de souhaiter à toutes et à tous la bienvenue dans l’enceinte du Centre de Convention Antonio André de la Banque de la République d’Haïti.
Mes salutations spéciales vont aux représentants des grands corps de l’Etat ; d’abord au représentant du Chef du Gouvernement ; ensuite aux autres membres du cabinet ministériel dont le titulaire du Ministère de l’Economie et des Finances, partenaire institutionnel de choix de la Banque Centrale, aux membres du Haut Conseil de la Transition. Ces salutations vont également aux représentants du Corps diplomatique et à ceux des institutions bilatérales et multilatérales de coopération externe, aux cadres de la BRH et du Ministère de l’Economie et des Finances.
Je me réjouis de la présence des membres du secteur financier, en particulier ceux des banques commerciales, partenaires privilégiés, dans notre mission d’assurer la stabilité du système financier et dont le rôle majeur d’institutions créatrices de monnaie en fait les chaînons d’une coopération plus large qui tient au mandat premier de toute Banque Centrale : la conduite de la politique monétaire.
Je ne terminerai pas cette tournée sans saluer la présence des membres du secteur privé des affaires, les représentants de la Presse, ceux de la société civile et des représentants du secteur universitaire avec lequel nous tissons des rapports particuliers dans le cadre de l’intérêt renouvelé que nous accordons à l’amélioration du capital humain et à la promotion des activités de recherche et de développement.
Mesdames, Messieurs
Je suis particulièrement honoré de la confiance que le Premier Ministre, son Excellence le docteur Ariel Henry, place en moi en me nommant à la tête du nouveau Conseil d’Administration de la Banque Centrale dans un contexte national de difficultés socio-économiques majeures et un environnement international d’une très grande complexité. Je prends donc la liberté d’associer, mes collègues du nouveau Conseil, aux chaleureux remerciements que je lui adresse pour cette marque de confiance qu’il nous reviendra de mériter dans l’exercice de notre mandat.
C’est l’occasion pour moi de saluer le travail réalisé par le Conseil sortant dans la mise en place d’un agenda riche en initiatives. Agenda auquel j’ai apporté mes humbles contributions sous le leadership du Gouverneur Dubois qui a marqué son passage au sein de l’institution. Pour le nouveau Conseil, la réalisation d’objectifs majeurs dans le cadre de cette nouvelle affectation est à la portée de nos ambitions. Notre action sera de contribuer à la promotion d’un cadre macroéconomique et financier stable qui renvoie à ce tableau d’ensemble :
- La maitrise de l’inflation sans contraindre la croissance et l’emploi.
- La réhabilitation et la dynamisation de l’appareil productif pour soutenir l’effort d’une croissance auto-entretenue.
- La diversification sectorielle des activités productrices par la promotion de filières à forte potentialité et la création, entre elles, de passerelles d’échanges pour favoriser des poches de croissance endogène.
- Le support soutenu aux activités d’exportation en accord avec le développement des filières à forte potentialité.
- L’utilisation de la fiscalité comme outil d’incitation à la production de biens échangeables propres à réduire le poids des importations, toujours en accord avec les filières à forte potentialité.
- La promotion d’un cadre budgétaire viable dans un environnement riche en activités de production et d’échanges pour créer les meilleures conditions de réussite des réformes de nature budgétaire et fiscale.
- La libération des contraintes, de nature notamment budgétaire, à l’efficacité de la politique monétaire et du crédit comme l’un des prérequis de développement d’un secteur financier intégré aux secteurs économique et social.
Mesdames/ messieurs
La situation réelle du pays est loin de se rapporter à un cercle vertueux. Toutefois, en misant sur la résolution des défis sécuritaires, les dernières corrections enregistrées sur le marché des changes permettent d’augurer un environnement économique plus propice à la reprise des activités de production et d’échanges. Il s’agit de renforcer ces acquis en amplifiant les dispositions propres à améliorer sur une base continue l’indice de confiance des agents économiques.
Il est impératif de poser ce décor dans un contexte international lui-même préoccupant, quel que soit l’angle d’approche considéré. Si l’on s’en tient à des considérations essentiellement économiques, il s’agit d’une démarche importante tenant compte du degré d’ouverture de l’économie haïtienne. Une manifestation majeure de cet état de chose est la transmission actuelle d’une inflation mondiale forte et persistante, n’ayant de précédent que celle des années 1970 que les deux crises pétrolières de cette décennie ont mis à nu.
Mesdames, Messieurs,
La vision de politique du Conseil que je suis appelé à présider est empreinte d’une flexibilité qui tienne compte de deux ordres de contingences :
- Celles liées à l’évolution des donnes sociale, économique et politique en Haïti. Elles sont évidemment fondamentales pour notre agenda.
- Celles liées aux développements qui interviendront dans l’environnement international. Elles renvoient à des considérations d’appoint dans la mise en œuvre de notre agenda.
Les variantes qu’introduiront ces facteurs d’adaptation dans la conduite de nos politiques ne devraient pas changer l’ossature de notre agenda. Il s’agit donc au départ de consolider le cadre d’interventions en matière de conduite de la politique monétaire, d’arrimer avec encore plus d’efficacité et plus de résilience l’important effort technologique des dernières années aux différentes fonctions de l’institution et d’harmoniser davantage les développements opérés dans les différents domaines de gestion interne de l’institution.
En matière de conduite de la politique monétaire, l’emphase sera mise sur la recherche de meilleures conditions d’efficacité des outils d’intervention de la Banque Centrale. Qu’il s’agit des taux de réserves obligatoire, de taux directeurs, des opérations de SWAP, des interventions de rectification sur les marchés, notamment de change ; l’analyse des coûts d’opportunité des mesures afférentes aura un poids plus important dans les procédures qui conduisent aux prises de décision tenant compte du degré de sérénité que l’évolution de l’environnement sécuritaire nous permettra de vivre.
Sous un autre registre, nous continuerons à agir sur la capacité de persuasion morale de l’autorité monétaire par une attitude proactive dans la gestion de nos rapports avec nos partenaires institutionnels privilégiés. Cependant, le cap d’une vision de moyen/long terme de la politique monétaire ne sera pas mis en veilleuse. Il dépendra du niveau de confiance qu’affichera l’environnement des affaires pour renforcer notre politique d’accompagnement des activités privés d’investissement qui a vu la mise en place d’un cadre favorable au financement de secteurs clés qui couvrent l’immobilier, l’agriculture, le tourisme, les zones franches et les entreprises d’exportations.
Dans l’hypothèse d’une amélioration de l’environnement socio-économique, la Banque de la République d’Haïti se tient déjà prête à mettre en œuvre les mesures qu’il faut pour inciter ses partenaires concernés du système financier à embrasser un effort soutenu de financement des Petites et Moyennes Entreprises et embarquer les autres institutions concernées dans l’accompagnement technique de ces entités. La Stratégie Nationale d’Inclusion Financière sera appelée à compléter ces dispositifs. Elle viendra ajouter une dimension de proximité socio-économique à cette démarche, pavant la voie à un impact social plus large de la gestion monétaire dans le cadre d’une politique financière au service du développement.
Dans une perspective institutionnelle plus spécifique au mandat de la BRH, l’aboutissement du projet de mise en place d’un marché financier est une priorité majeure pour le Nouveau Conseil. Fort heureusement, les modules qui préparent à la mise en œuvre des activités sont déjà assez avancées. Je veux citer : le plan directeur de marché, le cadre organisationnel, le chantier de formation des ressources humaines spécialisées, le cadre de règlementation et l’environnement légal. La phase de fonctionnement du marché monétaire est un objectif réalisable sur un horizon rapproché. Nous avons l’avantage de compter sur un système bancaire techniquement prêt et stratégiquement motivé ainsi que sur la mobilisation du Trésor public dans l’émission de bons et d’obligations de l’Etat.
La mise en œuvre de ces différents aspects dans la gestion de la politique monétaire sera favorisée par le développement encore plus poussé de compétences institutionnelles en matière notamment de ressources humaines et de capacités technologiques. La promotion du Capital humain a toujours été une ligne de force dans l’action d’insertion de notre institution dans le panorama socio-économique. Ce domaine, nous a toujours semblé être la voie d’action la plus proche de notre mandat de Banque Centrale. Bien sûr, les premières retombées ont bénéficié à l’amélioration substantielle des compétences de nos cadres. Nous continuerons évidemment sur cette lancée.
L’accent cependant sera mis surtout sur le besoin d’accroitre la productivité de ressources professionnellement bien formées. On procédera dans un premier temps à une meilleure adéquation entre l’efficacité recherchée dans les différents domaines techniques et administratifs de gestion et l’allocation des ressources dédiées à la formation par un ciblage systématique des spécialisations. Cette démarche ne devrait pas exclure la promotion d’une forte polyvalence qui devra servir à une meilleure intégration des fonctions de gestion au sein de l’institution.
Cet effort qualitatif additionnel dans la gestion des ressources humaines devrait permettre une meilleure utilisation de capacités technologiques en rodage continuel. Et c’est à cette jonction que se dégageront les potentiels de productivité latente. Dès lors, nous espérons voir un bénéfice plus prononcé de l’effort technologique dans l’interface de l’institution avec l’environnement économique et financier. Il devrait s’en suivre également le maintien, ou mieux encore, l’augmentation du respect que jouit la Banque de la République d’Haïti auprès de ses paires. Autant d’acquis qui alimenteront une contribution de plus en plus forte de la Banque Centrale à cette croissance économique soutenue qui nous fait tant défaut, un défi à la gestion duquel j’invite les directeurs et les membres du personnel à apporter leur expertise
Sur le plan interne, nous allons concevoir une politique de rétention de nos cadres et travailler avec les instances concernées sur les contraintes du périmètre de la banque et de ses voies d’accès.
Mesdames, Messieurs,
Les propos que je viens de vous tenir suggèrent un optimisme réaliste et expriment l’engagement de la Banque de la République d’Haïti à se doter des moyens d’une contribution majeure au renouveau que nous voulons imprimer à notre société.
Je vous remercie de votre attention.
Port-au-Prince , le 09 Octobre 2023

Monsieur le Ministre des Finances
Madame, messieurs les membres du Conseil sortant,
Madame, messieurs les membres du Conseil entrant
Mesdames, messieurs les représentants des institutions financières
Chères collaboratrices, chers collaborateurs
Chers confrères,
Aujourd’hui, alors que mon mandat à la tête de la Banque Centrale d’Haïti arrive à son terme et j’exprime toute ma gratitude au monde Divin avec tous les esprits, les génies et les égrégores d’Haïti.
Je pars la tête haute avec la satisfaction du devoir accompli…Et c’est le sentiment de beaucoup de personnes qui mon côtoyé de très près. J’ai reçu un message d’un ami qui se trouve jusqu’en France que je voudrais vous lire :
“Pars avec le sentiment du devoir accompli. Si tous les secteurs s’alliaient à tes efforts, le pays aurait déjà connu un nouveau souffle sur le plan économique et financier. Moi, je suis plus que fier de tout ce que tu as pu accomplir. T’es un citoyen du monde, l’Univers t’attend aujourd’hui. Profites en pour te reposer un peu, car tu en as besoin.”
“Je tiens tout d’abord à te dire à quel point je suis fier de tout ce que tu as accompli au cours de ta brillante carrière. Ta dévotion infatigable envers le bien commun, ton dévouement sans faille et ton leadership exemplaire ont été une source d’inspiration pour de nombreuses personnes. Ton impact sur notre société ne peut pas être sous-estimé.”
Pourquoi, j’ai estimé important de partager ces bouts de texte avec vous, c’est pour vous rappeler chers nouveaux membres du Conseil, un conseil que j’ai reçu très jeune lors de mon premier job : si vous pouvez vous asseoir sur cette chaise aujourd’hui, c’est parce que quelqu’un était assis dessus n’est plus là. Il n’y a rien de plus certain qu’un jour tu ne seras pas assis dessus, fais-en sorte que ton passage compte pour ton institution et pour le monde entier. Ce sera là mon seul conseil au nouveau Conseil d’Administration.
Aujourd’hui, je clôture officiellement un chapitre de ma vie professionnelle de 5 années de banques commerciales et de 28 ans de banquier central.
Lorsque j’ai pris mes fonctions de Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, j’étais parfaitement conscient des défis auxquels notre nation était confrontée.
Haïti, malgré ses richesses culturelles, humaines et naturelles, fait face à des défis économiques et sociaux immenses. La stabilité de notre monnaie, la gourde, est un défi permanent. L’influence des marchés informels, la pauvreté extrême et la dépendance de notre Banque Centrale sont des réalités qui ont façonné chaque décision prise pendant mon mandat.
Mesdames et Messieurs,
Il n’est un secret pour personne que notre Banque Centrale, tout comme le pays lui-même, opère dans un contexte unique. La dépendance externe nous a souvent limités dans notre capacité à mettre en œuvre des politiques indépendantes et autonomes. Mais je tiens à souligner que, malgré ces défis, nous avons travaillé sans relâche pour protéger la valeur de notre monnaie, pour renforcer nos réserves et pour promouvoir des réformes destinées à améliorer la vie quotidienne de nos concitoyens.
- Stratégie Nationale d’inclusion financière
- Plan National d’Education Financière (PNEF)
- La loi sur les institutions de Microfinance
- La nouvelle loi sur le marché des Changes
- La loi sur le Blanchiment d’Argent
- PRONAP
- L’agenda monétaire pour la croissance et l’emploi
- Plus d’une quarantaine de circulaires
- Partenariat avec OCPAH
- Fonds pour la Recherche et le développement
- Partenariat avec les Universités publiques régionales
- Projet en cours :
- La Construction des nouveaux bâtiments
- L’élargissement des bons du trésor
- La monnaie digitale de la banque centrale
- La nouvelle plateforme du marché des changes.
En ce qui concerne notre participation dans la Natcom, cette compagnie a commencé à payer des dividendes dès la première année de mon mandat, et à date nous avons accumulé plus de 40 millions de dollars de dividende, ce qui fait que notre investissement a été totalement récupéré à travers les dividendes.
Je tiens à remercier chaque membre du personnel de la Banque Centrale, du personnel de soutien jusqu’aux directeurs. Votre dévouement et votre passion ont été la colonne vertébrale de nos efforts pour naviguer dans ces eaux difficiles. Ensemble, nous avons pris des décisions courageuses, même lorsque la critique était forte, car nous croyions en une Haïti meilleure et plus prospère.
Oui, nous avons rencontré des obstacles. Mais à chaque fois, nous avons cherché à tirer des leçons, à ajuster notre cap et à avancer.
À la population haïtienne, je souhaite dire ceci : votre résilience, votre foi et votre esprit indomptable sont une source d’inspiration pour moi. Malgré les adversités, vous continuez à vous battre pour un avenir meilleur, pour vos enfants, pour votre patrie. Je vous demande de garder espoir, de croire en notre capacité collective à surmonter les défis et de rester engagés dans la construction d’un Haïti meilleur.
À mon successeur, je dis : prenez le relais avec détermination. Écoutez tous les secteurs, travaillez main dans la main avec tous les acteurs, cherchez constamment à innover et ne perdez jamais de vue notre mission sacrée.
En quittant ce poste, je reste haïtien dans l’âme, toujours engagé à servir notre nation, d’une manière ou d’une autre.
A vous employés de la banque centrale, au peuple Haïtien, je veux que vous sachiez que mon engagement a toujours été, est et restera le même : Mon engagement de transformer Haïti en une terre de prospérité INCLUSIVE.
Que Dieu bénisse Haïti et guide nos pas vers la prospérité et la paix.
Avec toute ma gratitude et mon amour pour Haïti,
Je vous dis merci.

Messieurs, Mesdames les Ministres,
Messieurs les représentants du Haut Conseil de Transition (HCT)
Madame, Messieurs, les membres du Conseil d’Administration sortant de la
Banque de la République d’Haïti (BRH),
Madame, Messieurs, les membres du Conseil d’Administration entrant de la
Banque de la République d’Haïti (BRH),
Mesdames, Messieurs les représentants de l’Association Professionnelle des
Banques (APB)
Mesdames, Messieurs les représentants des institutions financières
Messieurs les représentants du Conseil d’Administration de la Banque Nationale
de Crédit (BNC)
Mesdames, Messieurs les représentants des Partenaires Techniques et Financiers
Mesdames Messieurs les Hauts cadres de la Fonction Publique et de la Banque de
la République d’Haïti,
Mesdames, Messieurs les représentants de la presse
Distingués invités,
Mesdames, Messieurs
Au nom du Premier Ministre, Son Excellence Mr. Ariel Henry et en en mon nom
propre, en tant que Président d’Honneur du Conseil d’Administration de la Banque
de la République d’Haïti, j’ai l’insigne honneur de procéder ce matin à l’installation
du nouveau Conseil d’Administration de la BRH. D’entrée de jeu je tiens à féliciter le
Gouverneur et les autres membres sortant du Conseil d’Administration de la BRH
pour les travaux réalisés au cours de leur mandat et plus particulièrement, ces
dernières années, durant lesquelles les défis confrontés furent d’une ampleur sans
précédent. Je voudrais explicitement honorer de mes propos, la longue et
fructueuse carrière de Monsieur Jean Baden Dubois au sein de l’Institution. D’abord
pour avoir conduit, avec maestria, depuis 1994, les avancées technologiques de la
BRH en tant que Directeur de la DIT, ensuite pour sa longue tenure au sein du
Conseil d’Administration, du poste de Directeur Général à celui de Gouverneur.
En effet, la Banque de la République d’Haïti est au cœur de l’écosystème
économique et financier. Elle joue un rôle primordial dans l’atteinte des objectifs de
stabilité macro-économique et de promotion socio-économique poursuivis par le
Gouvernement. Avec l’intensification des chocs internes et externes, doigté, agilité,
vision adaptée et modernisée, s’imposent plus que jamais dans la gestion des
politiques monétaires, financières et de change. Nous sommes confiants que sous
le leadership du nouveau Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, M.
Ronald Gabriel, avec l’appui de ses collègues du nouveau Conseil d’Administration,
la Banque Centrale continuera à renforcer sa capacité à contribuer avec efficacité
aux réponses de l’Etat Haïtien aux défis confrontés par notre économie et notre
population.
Madame Messieurs, les membres du nouveau Conseil,
Pour avoir tous été fonctionnaires de carrière à la Banque Centrale ou à
l’administration publique, je suis sûr que vous êtes tous au courant des défis qui
vous attendent et le gouvernement compte beaucoup sur vous pour contribuer à
les lever. En effet, le pays fait face depuis quelques années déjà à une contraction
économique, une inflation a deux chiffres depuis 2015, une instabilité chronique
du taux de chômage en dépit des efforts des autorités budgétaires pour maitriser
le financement monétaire, la surliquidité du système bancaire alors que l’économie
haïtienne est sous-financée, pour ne citer que cela. Face à cette situation de
fragilité, nous ne vous demandons pas de faire des miracles, mais nous souhaitons
vivement que la Banque Centrale puisse renforcer son rôle dans le maintien de la
stabilité des prix, l’établissement d’un système de paiement efficace et fiable, la
surveillance et le bon fonctionnement du système bancaire et financier, et ceci avec
impartialité.
L’impressionnante formation académique du Gouverneur Gabriel, son long et
illustre parcours au sein de l’institution augurent de la pleine réalisation de cette
attente. Il a fait carrière et gravi les échelons administratifs pour devenir
l’économiste en chef de la Banque Centrale puis, membre du Conseil et Directeur
General peu après. Un parcours qui nous porte à être confiants en sa capacité
d’assumer ses nouvelles fonctions avec brio. M. Gabriel est bien connu pour son
attachement aux principes d’intégrité, d’équité et d’obligation de rendement. Nous
sommes donc convaincus qu’il ne ménagera pas ses efforts pour que la Banque
Centrale en étroite collaboration avec le Ministère de l’Economie et des Finances
(ainsi que le Gouvernement tout entier) joue pleinement et efficacement son rôle
dans le maintien de la stabilité macro-économique, la promotion de la croissance
économique et l’allègement des difficultés socio-économiques de la population.
Madame, Messieurs les autres membres du Conseil,
En acceptant ce poste, je suis convaincu que vous êtes conscients des enjeux et des
espoirs qui sont placés en vous pour ne pas décevoir la population ainsi que le
gouvernement pour la confiance placée en vous.
Nous enjoignons donc les autres membres du Conseil d’Administration, au mieux
de vos capacités, et chacun en ce qui le concerne à contribuer à l’agenda de travail
qui sera retenu par le Gouverneur. Je présume que la réalisation des objectifs fixés
dans le cadre de cet agenda passera par le renforcement d’une culture d’application
assidue au travail en dépit de la conjoncture que nous reconnaissons être très
difficile. L’une des conditions de succès de cette entreprise est le traitement
équitable des cadres avec qui ils auront à travailler.
Au niveau du Gouvernement, nous considérons prioritaires les axes de politique
suivants :
- Premièrement, la poursuite de l’objectif d’une inflation modérée et par
ricochet d’un taux de change stable reflétant l’équilibre réel du marché. Nous
sommes conscients de l’impact des facteurs exogènes sur lesquels la BRH a
généralement très peu d’emprise tels l’augmentation des prix internationaux
mais nous devons travailler ensemble pour s’assurer de jouer sur tous les
tableaux et de toucher au moindre facteur et à la plus petite variable qui
pourraient contenir le coût du panier de la ménagère et/ou empêcher une
contraction additionnelle de l’activité économique.
- Deuxièmement, le maintien d’un système financier stable et par voie de
conséquence, un système de paiement fluide. Cet objectif primordial pour le
banquier central et pour les décideurs économiques en général est une
condition nécessaire au financement non inflationniste de l’activité
économique. Il réduit également les coûts de friction d’une économie déjà
en proie à une mobilité insuffisante des facteurs et des biens. - Troisièmement, l’intensification des efforts d’inclusion financière et de
modernisation du système financier. Cet aspect de la gestion économique
renvoie en priorité aux prérogatives de l’Autorité monétaire mais charrie des
implications pour l’ensemble des politiques publiques si l’on s’en tient aux
externalités positives qu’il permet de dégager. La modernisation du système
financier va de pair avec l’inclusion financière et le développement de ce
binôme est la voie royale pour l’intégration harmonieuse des sphères
monétaire et réelle de l’économie. C’est aussi le créneau idéal dans la
recherche d’un impact social optimal des politiques de nature financière. Le
développement actuel, par la BRH, des activités de mise en place d’une
gourde digitale vient compléter un domaine de politiques publiques larges
de conséquences positives pour l’ensemble de la société. Vous comprenez
donc pourquoi j’ai pris le temps de m’appesantir là-dessus, renouvelant ainsi
l’engagement du Gouvernement à réaliser des progrès continus dans ce
domaine.
Ainsi donc, nous comptons sur vous, Gouverneur Gabriel et vos collègues du Conseil
d’Administration pour atteindre ces objectifs. De notre côté, au niveau du Ministère
de l’Economie et des Finances nous nous engageons à vous épauler
particulièrement en poursuivant les efforts de limitation du recours au financement
monétaire comme c’est déjà le cas au regard des dernières statistiques disponibles.
Nous encourageons donc les initiatives de la BRH visant l’augmentation de
l’inclusion financière et nous nous mettons du côté de l’institution en accélérant la
mise en œuvre des mesures de renforcement et de modernisation de la
gouvernance publique pour accompagner les efforts de la Banque Centrale dans sa
marche vers un marché financier haïtien plus adapté aux besoins de notre
économie et aux exigences des marchés internationaux.
Dans l’immédiat, comme vous le savez, une efficiente collaboration entre la BRH et
le Ministère de l’Economie et des Finances est requise pour la réussite du
programme-relais (SMP) récemment conclu avec le FMI qui devrait faciliter nos
efforts de maintien de la stabilité macroéconomique et le renforcement de nos
institutions. Nous aurons aussi à poursuivre avec l’appui du Ministère de la Justice
les reformes visant une meilleure transparence dans les transactions financières et
décourager les flux liés au blanchiment d’argent et autres transactions illicites.
Finalement même avec les meilleures politiques, la réussite des programmes et
projets peut être mise en péril si elles ne sont pas comprises par la population et
ne se concrétisent pas, même à terme, par un mieux-être palpable pour la
population. Nous vous invitons donc, de concert avec le Gouvernement, à renforcer
la communication sur les politiques, les mesures et leurs retombées. C’est une
condition essentielle pour accroitre la transparence des marchés et éviter que
l’asymétrie de l’information ne vienne augmenter les situations de rentes indues
aux dépends de la grande majorité des agents économiques.
Mesdames,Messieurs
Je voudrais terminer mes propos en renouvelant au Conseil sortant les
remerciements du Gouvernement et en souhaitant du succès au nouveau
Gouverneur et à ses pairs du nouveau conseil d’administration.
Merci

Bonsoir à tous,
Ces deux journées ont été pour nous au FRD, l’occasion d’engager une conversation ouverte, publique avec une équipe plus large et passionnée d’acteurs de changement ; Conversation qui nous permet d’avancer dans la contribution á un relèvement du niveau de dialogue dans notre communauté, à la promotion d’un autre narratif, plus inspirant, plus utile et donc plus prometteur. Je voudrais remercier chacun de vous pour la profondeur et la qualité des échanges, pour votre participation active et votre présence jusqu’au dernier moment de cet évènement. Ce qui témoigne de l’intérêt et du caractère utilitaire de cette initiative.
Les différentes sessions et les travaux de recherche ont permis de dégager des perspectives et des chantiers incontournables au progrès socio-économique et environnemental. Le contenu substantiel des présentations, la richesse des discussions, la transversalité et la complémentarité des projets préparent bien la voie à une meilleure compréhension des phénomènes de notre quotidien, et à la construction avertie d’outils d’aide à la décision permettant des solutions durables.
Vous avez pu évaluer avec nous ,hier et aujourd’hui, à travers les premiers éléments de résultats, l’ancrage des projets par rapport aux besoins de notre communauté. Pendant ces deux journées, il a été mis en évidence l’existence d’une source intarissable de solutions concrètes, exploitables et faisables à nos problèmes de déficit de production nationale, de médicaments ou de besoin de renforcement de la résilience aux changements climatiques. C’est la recherche scientifique.
Ces sessions ont été aussi un témoignage de la volonté des hommes et des femmes scientifiques haïtiens à mettre à contribution leur savoir et leur savoir-faire au service de l’innovation et du développement économique et social du pays. La passion et l’intérêt qui ont animé les échanges sont les mêmes qui portent l’équipe du FRD à poursuivre à bien sa mission. Nous ressortons de ces deux journées, davantage déterminés à renforcer le FRD.
Les Statistiques présentées par le professeur Samuel Pierre nous rappellent l’ampleur de la perte systématique, la déperdition de nos talents de nos diplômés. Nous les exportons pour être plus précis. Il faut mettre en place des mécanismes et créer des conditions pour les retenir. Permettez-moi de profiter de cet espace pour faire un appel à l’engagement des citoyennes et citoyens sur le caractère inclusif et participatif du développement. En ce sens, le Fonds BRH pour la recherche et le Développement est un bien public qui souhaite, comme je l’ai dit hier, contribuer à la production du savoir, à la diffusion de connaissance. Mais, il revient aux acteurs nationaux, de tous les secteurs de la société de s’engager à exploiter les investissements consentis dans la formation du capital humain par le soutien à la recherche scientifique et à l’innovation. Il faudra aussi réfléchir sur l’exploitation optimale des résultats de ces travaux, sans préjudice évidemment des questions liées au brevet, au droit de propriété, à la rentabilisation par les chercheurs des projets de recherche. Ceci est une autre conversation que le FRD compte ouvrir avec les chercheurs.
Au nom du Conseil d’Administration de la BRH et du FRD, et en mon nom propre, je vous remercie et je vous invite à vous joindre à nous dans cette démarche de renforcement de la relève scientifique. Ce serait selon, notre ami du Grahn, une action stratégique, visant à mettre pays sur la carte internationale, dans la catégorie de ceux pour lesquels la R&D constitue LA base pour la transformation et le progrès économique.
Je ne saurais terminer mes propos sans prendre le temps de remercier toute l’équipe qui travaillé avec professionnalisme pour que cette première édition des “Journées scientifiques” soit un succès. La direction de la Communication de la BRH, les collaborateurs du FRD, les modérateurs, la Maitresse de Cérémonie, les équipes techniques et logistiques.
A vous qui avez fait le déplacement, les internautes qui ont suivi à distance, nos présentateurs en présentiel et en ligne, les médias qui ont fait écho à cette activité, je vous remercie pour votre support et votre participation.
Je vous donne rendez -vous á la prochaine Édition

Monsieur le Gouverneur,
Madame, Messieurs les Membres du Conseil d’Administration,
Mesdames, Messieurs les Chercheurs,
Distingués invités,
Bonjour. La journée d’hier témoigne, s’il en était besoin, que le FRD était attendu de tous. Les différents exposés qui ont eu lieu à cette occasion, confirment une fois de plus que la production scientifique est incontournable dans la voie menant au progrès durable.
La mission du FRD participe à cette démarche. Ce fonds se veut être un instrument pour promouvoir et appuyer la recherche appliquée, promouvoir et développer la recherche scientifique dans le monde universitaire. La thématique, par exemple, de renforcement du capital humain et de l’élargissement de la communauté scientifique vise à faire montre tant pour l’État que pour le secteur privé, de la nécessité de sortir de la culture de la navigation à vue, et d’asseoir le processus de prise de décision à partir des données quantitatives ou qualitatives observées.
C’est la voie inexorable vers une gouvernance efficiente, avec des retombées positives sur la productivité, la croissance et un standard de vie décent du citoyen. La journée d’hier a été éloquente en ce sens. Le Dr. Samuel Pierre nous a gratifiés d’une démonstration savante, mais combien instructive en partageant avec nous ses expériences de térrain, en s’inspirant de ses réflexions profondes et fécondes. Une preuve qu’en tant que chercheur, il ne vit pas dans un monde abstrait. Quant aux premiers résultats du secteur agro-industriel dans les filières céréales et protéagineuses, Gaël Pressoir de l’Université Quisqueya, nous a fait vivre en direct ses expériences réussies, les écueils rencontrés, les obstacles surmontés. Il a partagé avec nous sa compréhension du marché intérieur et international, particulièrement sur le plan de la concurrence à laquelle devront faire face nos produits locaux. Ces résultats ont aiguisé notre intérêt pour la suite de cet évènement pour lequel j’ai l’honneur de prononcer ce matin les propos d’ouverture.
De plus, nous avons compris à travers nos débats, l’importance de la recherche scientifique qui est incontournable pour le développement économique et durable d’un pays comme vont nous le rappeler les présentateurs du Comité Scientifique sous peu.
Je profite de cette occasion pour remercier, tant en mon nom propre, qu’au nom du FRD et du Conseil d’Administration tous ceux qui ont répondu à l’invitation des deux journées scientifiques. Votre présence, en qualité de présentateur ou participant et ce dans un environnement difficile et incertain, témoigne de votre foi envers la pensée scientifique, la recherche et l’innovation.
A ceux qui ont fait le déplacement ce matin, permettez que je vous souhaite la bienvenue à notre deuxième journée scientifique. L’agenda du jour s’articule autour de l’importance de la recherche scientifique, de l’identification des vertus antalgiques de plantes médicinales, de la cartographie des ressources naturelles du Nord ; et des résultats sur l’hétérogénéité de la demande touristique dans les communes à forte attractivité du Nord et du Sud.
Distingués invités, chers présentateurs, collègues de la BRH, permettez-moi d’ouvrir formellement cette deuxième journée d’échanges autour de la recherche, autour de la science. Je vous souhaite une audition attentive, des débats enrichissants et des recommandations qui perceront à travers cette bulle de pessimisme qui plane sur notre pays.
Bonne participation active à tous !
Georges Henry.

Monsieur le Gouverneur de la BRH
Monsieur le Vice- Gouverneur
Monsieur le Directeur Général
Monsieur les Recteurs des Universités
Mesdames, Messieurs de la Presse, distingués invités
Je remercie le Gouverneur, le Vice- Gouverneur, le Directeur Général et les organisateurs de ces assises scientifiques d’y avoir associé la communauté universitaire, la CORPUHA.
Je vous dirai rapidement que la CORPUHA est la Conférence des Recteurs, Présidents d’Universités et Dirigeants d’Institutions d’Enseignement Supérieur Haïtiennes. Elle regroupe des institutions d’enseignement supérieur publiques et non publiques. Elle bénéficie de la personnalité juridique par arrêté présidentiel en date du 17 décembre 2017. Elle est une organisation à buts non lucratifs dont la mission fondamentale consiste à promouvoir le secteur de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique.
Pour l’année 2023-2024, elle entend encourager les institutions membres à créer des laboratoires de recherche et à mutualiser en ce sens leurs efforts. Elle travaille à mettre en place un dispositif intra, inter universitaire de formation doctorale .C’est un projet d’envergure en chantier.
La CORPUHA s’attend à l’accompagnement actif de ses projets par des partenaires d’importance comme la BRH, l’AUF et par d’autres institutions.
La CORPUHA, se réjouit, par mon organe, de participer à ces assises.
Elles visent ,ces assises, à mieux faire connaitre les activités du Fonds BRH comme espace de convocation des universitaires, des chercheurs et à solliciter l’attention des décideurs politiques quant aux bénéfices de la recherche organisée en matière de questionnement approfondi des problèmes de la Nation et des réponses documentées susceptibles d’alimenter la formulation de politiques publiques éclairées. Le secteur des affaires devrait pouvoir y trouver un intérêt certain en ce qui à trait aux brulantes préoccupations de compétition nationale et internationale, liée à des besoins d’innovation structurelle, promotionnelle, de marché et de développement technologique dans le monde modulé par l’économie de la connaissance, l’économie du savoir.
Il me semble que la création de ce Fonds et cette première édition de 2 journées scientifiques répondent à ce besoin, assez bien compris par l’importance du nombre des projets soumis, que la production et la diffusion systématiquement organisée des savoirs savants,des techniques et technologies sont incontournables en ce 21ème siècle. Et, par conséquent, le monde universitaire, creuset privilégié de la production de connaissances, devrait être un partenaire choyé et soutenu par l’Etat, par des donateurs éclairés et par le secteur des affaires si tant est vrai que ce dernier souhaite bien participer aux changements pour une Haïti nouvelle et prospère.
Pour dépasser une sous-traitance endémique, peu créative, peu innovante, pour créer de la richesse nationale, créer du travail, soutenir les jeunes entrepreneurs, pour s’affranchir de tutelles alimentaires et pharmaceutiques, pour nourrir sainement la population pour un système de santé de dignité pour tous, et aujourd’hui pour rétablir l’Etat, la puissance publique, pour assurer la sécurité des vies et des biens, pour récréer des liens sociaux par une saine distribution de la justice et par une pratique institutionnalisée de médiation sociale, communautaire, susceptible de restaurer la confiance et de faciliter le vivre-ensemble citoyen …
Pour toutes ces raisons, il est important de soutenir les efforts des chercheurs, d’appuyer le développement dans les universités.
L’appui à la recherche et au développement des universités pourrait se décliner en amont et en aval c’est-à-dire en soutenant la formation de nouveaux et jeunes chercheurs, capables d’alimenter le personnel scientifique des universités, et, par un effet multiplicateur, assurer en permanence une relève scientifique et académique de qualité. Il s’agit de soutenir au pays des programmes de doctorat, de post-doctorat, voire certains masters de recherche.
Il s’agirait, de manière concomitante, d’aborder le deuxième aspect en encourageant le développement de la recherche par des financements accordés à des projets selon des thématiques d’intérêt général ciblées, adressées à tous les secteurs de recherche confondus. C’est le cas du Fonds BRH.
C’est un pas intéressant en direction des seniors même si les jeunes en formation, peuvent y trouver matière à apprentissage, mais pas nécessairement dans une finalité d’accomplissement académique de chercheur. Il est aussi vrai que la BRH participe déjà avec l’AUF à soutenir certains doctorants.
On ne peut pas tout demander à la BRH, mais par la respectabilité de son statut et de ses initiatives innovantes, la BRH peut valablement encourager des partenaires à aider les universités haïtiennes à former, en grande partie, sur place, les chercheurs dont le pays à besoin.
Mais il y a aussi lieu de rester attentifs à toutes les formes de coopération internationale en veillant à favoriser le renforcement académique structurel de nos jeunes universités.
Les préoccupations, les besoins, les sensibilités et les savoirs du Sud sont parfois sous-tendus par des regards idéologisés de rapport Nord/Sud de certains partenaires qui tendent à invisibiliser des institutions du Sud et à les amener à s’enfermer dans des formalisations épistémologiques qui ne favoriseraient guère une expression plurielle des savoirs,des savoir-faire et des cultures.
Récemment, des attitudes et des choix gratifiants pour la santé, face à la pandémie de la Covid 19 de certaines populations du Sud ,montrent bien tout l’intérêt qu’il convient d’accorder à une expression plurielle de la science comme mode d’appropriation, de codification, de modélisation et de transposition renouvelée des savoirs et savoir-faire.
En ce sens, dans un monde actuel en pleine mutation des polarisations traditionnelles, économiques, politiques, stratégiques et technologiques, il y a lieu d’interpeller les épistémologies du sud comme une voie d’ouverture et de renforcement de la Science.
Je vous invite donc à l’ouverture, à la création, à l’innovation.
Le travail de renforcement de la recherche universitaire en Haïti, Mesdames, Messieurs, est complexe et ardu. Il me parait cependant encourageant le jalon posé par la BRH, suivront d’autres probablement.
En conclusion, le maitre-mot est celui de Max Weber : « Comment être à la hauteur du quotidien ? ». Et, Alfred Schutz a dit dans le chercheur et le quotidien (1997,2008) « Le monde de la vie quotidienne est la scène et l’objet de nos actions et interactions, il nous faut le dominer (le connaitre) et le transformer afin de réaliser les buts que nous poursuivons».
Mettons-nous à la tâche ici et maintenant.
Toutes mes félicitations à la BRH, félicitations aux chercheurs qui ont présenté un projet accepté ou pas.
Bonne journée de travail. Merci de votre attention.
Discours du Dr Jean Elie Larrieux, Professeur des Universités
Représentant de la Conférence des Recteurs (CORPUHA)
Recteur de l’IUSE-CREFI
Membre du Comité Consultatif du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement
Port-au-Prince, 26 Mai 2023.

La banque de la République d’Haïti procède aujourd’hui à un exercice à portée multiple pour le développement. Je voudrais en expliciter trois en raison de leur forte capacité de transformation sociale :
1) La production de la pensée scientifique élevée au rang d’espace organisé de réflexion et de découverte.
2) La promotion de l’action de développement par une appropriation plus éclairée des domaines technologiques qui concourent à la réalisation des activités de production et d’échanges.
3) L’émergence d’un environnement institutionnel fécond, capable de couver les rapports entre le secteur public, le secteur privé et l’université vers des niveaux de réalisation sociale plus proche de l’optimum.
L’activité « Recherche et Développement » revêt bien les caractéristiques de ce levier. Et c’est fort de cette considération que je voudrais partager avec vous la fierté que je ressens à prendre la parole dans le cadre de cette première édition des journées scientifiques à titre de Directeur Exécutif du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement.
Je remercie le Ministre Boisvert d’élever la participation du Ministère de l’économie et des Finances au plus haut niveau de représentation. Sa présence parmi nous est le gage d’une coopération fructueuse et renforce la présence du MEF comme l’un des deux partenaires privilégiés dans le financement du FRD-BRH et comme institution membre du Comité Consultatif. L’autre partenaire de financement est la Banque Interaméricaine de Développement. J’en profite pour saluer la présence en ligne de Mme J. Lotti, Représentan la BID et à qui je prie de transmettre nos remerciements à cette institution qui n’a pas marchandé un niveau de coopération qui va jusqu’à la participation au Conseil scientifique du Fonds.
Je salue mes pairs du Conseil d’Aministration de la BRH, des dévoués à la cause, qui jouent le rôle de Conseil d’administration du Fonds
Je salue également la présence virtuelle de Dr Samuel Pierre avec qui nous avions beaucoup échangé au cours de la période de gestation du projet ; la présence physique de Dr … Larieux qui siège au Comité Consultatif à titre de représentant de l’Université d’état d’Haïti, celle de Mme Martine Deverson qui y siège en tant que représentante du Secteur Privé et celle de M. Romel Troissou qui y siège à titre de représentant du Ministère de l’Économie et des Finances. J’adresse une salutation spéciale au Professeur Charles Cadet qui est membre actif du Conseil scientifique dès le début des activités du Fonds, à Dr Ludovic Comeau junior et à Dr Katheleen Dorsainvil pour avoir mis leurs compétences au service du Fonds pendant leur tenure au Conseil Scientifique. En tant que Directeur exécutif du Fonds, je ne tarie point d’éloges envers les membres passés et actuels de ce Conseil pour leurs contributions d’autant plus appréciées qu’il s’agit de travaux réalisés sous le sceau d’un total bénévolat
Le principe du bénévolat s’étend à l’ensemble des cadres qui ont travaillé dès 2020 à l’existence du Fonds et qui travaillent aujourd’hui encore à l’amélioration de son fonctionnement. C’est l’occasion pour moi de remercier de vive voix ces collaborateurs pour leur sens de responsabilité et du travail bien fait. Ils y mettent une disponibilité et un soin qui sont proches du perfectionnisme, de la passion. Au sein de la Direction Exécutive du Fonds, nous nous plions tous, et je dis bien NOUS, à la pertinence des arguments comme critère ultime de décision. On y parvient sur la base d’échanges toujours opportuns, lors de réunions virtuelles qui mobilisent jusqu’à trois heures ou plus de notre temps utile, souvent jusqu’à des heures vraiment tardives. On me pardonnera donc si je dis chapeau à NOUS tous chers collaborateurs.
La mise en place du FRD-BRH fait partie de ce processus toujours renouvelé de modernisation institutionnelle qui atteindra certainement un jour un stade élevé de maturation mais qui continuera au rythme des changements de paradigmes et de cycles technologiques. Changements que rend compte si bien la vision du progrès telle qu’inscrite dans la « destruction créatrice » de Schumpeter. Pourtant, la BRH n‘en est pas le bénéficiaire ultime. Le Fonds est donc une contribution institutionnelle à un domaine qui a le potentiel d’amplifier l’action de développement et de raccourcir les cheminements qui conduisent à la réalisation des objectifs inscrits dans le cadre de cette action.
A cette fin, la BRH tient fondamentalement compte du caractère utile des réflexions produites dans le cadre de projets de recherche financés en y associant prioritairement le contenu utilitaire qui sied au besoin de transformation économique et sociale de notre pays. Nous espérons voir des résultats concrets qui pourraient, bien sûr, bénéficier des politiques inscrites dans le cadre de notre mandat de banque centrale. Mais notre satisfaction serait incomplète, pour mieux dire, notre insatisfaction serait grande si les succès du Fonds ne servent d’émulation à la promotion d’un domaine incontournable au développement d’un pays qui a la dotation patrimoniale suffisante et la force démographique nécessaire, pour ne citer que ces acquis, à l’éclosion d’activités créatrice de richesse et d’émancipation humaine.
La mise en place du Fonds BRH pour la Recherche et le développement va donc bien au-delà d’une logique interne de développement institutionnel. Nous y voyons une appropriation utile de cette expérience pour forger des cadres de politique publiques et de promotion d’activités entrepreneuriales à la mesure d’ambitions nouvelles. Nous y voyons également un espace d’expérimentation du principe de la triple hélice qui promeut un lieu de synergie entre l’Etat, l’Université et le secteur privé dans l’action de production, de croissance, de développement. Nous y voyons finalement un champ novateur d’activités de production et d’échanges dans un contexte où l’économie de la connaissance donne, par exemple, le même droit de citer au savoir-faire de la médecine traditionnelle du milieu rural qu’aux promesses faramineuses des champs d’application de la physique quantique.
Cette initiative participe de la volonté de la BRH, sans ambition de substitution ou de suppléance, de contribuer au relèvement du niveau du dialogue dans la communauté et est en cohérence avec nos contributions dans la formation du capital humain dans différents programmes post gradués avec notamment, l’Ambassade de France et l’AUF, la Fondation Sogebank à travers ce partenariat, que ce soit dans les bourses de Master ou de mobilité doctorale Anténor Firmin, avec l’UNDH, la Faculté des Sciences, l’Université Quisqueya, l’ISTEAH. Bien sûr, Il y a des réflexions à faire et des actions à entreprendre pour le renforcement des capacités locales en matière de formation post graduée, d’une part, et sur des mécanismes à mettre en place pour la rétention de nos diplômés, d’autre part.
La société haïtienne a raté la première et la deuxième révolution industrielle. On peut toujours se prévaloir d’avoir évité la mécanisation humaine que présente si bien Charlie Chaplin dans « Les Temps Modernes ». Mais rien ne pourra justifier de rater les promesses de l’économie du savoir là où des scientifiques pointus parlent aux forêts et changent l’humeur des plantes à l’aide de modulations hertziennes au même titre que le médecin traditionnel qui mobilise les vertus d’une feuille aux propriétés médicinales connues en s’adressant à la plante mère.
Ces considérations sur des expérimentations de plus en plus ouvertes dans les domaines du savoir et du « faire », suggèrent de ne plus voir dans la R&D une activité exclusive de pays riches ou de grandes puissances. Il faut éviter aussi de la considérer comme l’aboutissement d’un processus vertueux de développement socio-économique. Il faut y voir au contraire un domaine de politiques publiques volontaristes et un domaine d’initiatives privés dont la nécessité incombe autant à l’université qu’au secteur des affaires. La nouvelle donne est que le prisme cartésien n’est plus la norme en matière de réflexion et d’action scientifique.

Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale,
Madame, Messieurs, du Conseil d’Administration de la Banque Centrale,
Honorables membres de la Direction Exécutive du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement (FRD-BRH),
Chers membres du Conseil Scientifique et du Comite Consultatif du FRD-BRH,
Mesdames, Messieurs de la Communauté Scientifique,
Distingués membres de la Presse,
Chers invités,
J’éprouve un immense plaisir en prenant la parole ce matin, au nom du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), à cette première édition de « Journées Scientifiques du FRD-BRH ». Lancé en février 2020, ce Fonds a vu le jour dans un contexte de crise sanitaire mondiale, soit à environ un mois du début des confinements en Haïti à la suite de la découverte du premier cas de la pandémie Covid-19 en Haïti.
Malgré le contexte difficile dans lequel il a pris naissance, le FRD-BRH a fait son chemin et a porté des fruits. En effet, dans un pays où près de la moitié de la population fait face à une situation sanitaire et socio-économique très précaire avec une inflation à deux (2) chiffres depuis l’année 2015, d’aucuns pourraient penser que la seule priorité devrait être la satisfaction des besoins primaires. Or, agir de la sorte reviendrait à voir les choses trop simplistes. Aussi, nous avons fait le choix d’agir sur le court-terme en implémentant des programmes sociaux susceptibles de mitiger les impacts de la crise aigüe impactant le bien-être de nos concitoyens, mais aussi nous avons choisi d’investir dans l’avenir en nous associant au Fonds BRH pour la Recherche et le Développement (FRD-BRH) en tant que partenaire financier. Il s’agit d’un arbitrage assez difficile, mais nécessaire.
Après trente-neuf (39) mois d’activités, nous voici rassemblés en cette enceinte pour partager avec le grand public et la communauté des chercheurs les présentations de la plupart des résultats de recherche. Ainsi nous rendons un hommage bien mérité aux différentes structures de gouvernance du Fonds qui n’ont ménagé aucun effort afin de rendre possible l’événement de ce matin. Cet effort est d’autant plus appréciable qu’à travers le professionnalisme exprimé dans la sélection des projets de recherche reçus et traités dans des domaines divers.
Cette première édition offre la possibilité à tout un chacun de réagir et de discuter sur des thématiques touchant l’agriculture, l’environnement, les Ressources naturelles et les médecines traditionnelles. Ce sera l’occasion pour les membres des équipes de recherche de présenter non seulement les résultats des recherches achevées, mais aussi les résultats préliminaires des recherches en cours. A travers cette plateforme, il ne fait aucun doute qu’il y a une opportunité d’intégrer la communauté des chercheurs et celle des administrations publiques et privées de manière à bénéficier mutuellement des connaissances des uns et des autres et aussi de mieux orienter les actions des administrations pour améliorer le bien-être de tous.
La contribution du MEF dans le « basket fund » du FRD-BRH traduit la volonté du gouvernement d’investir dans la durabilité et représente, du coup, un pari sur l’avenir. Le pays est confronté à pas mal de problèmes qui méritent des solutions complètes et définitives. C’est pourquoi nous avons identifié un ensemble de problématiques devant faire l’objet d’analyse et d’études appropriées et dont les recommandations sont attendues sous forme de plan d’actions opérationnelles tenant compte des contraintes socio-politiques de mise en œuvre. Nous encourageons, a cet effet, des projets dans d’autres domaines tels que : l’urbanisme, les infrastructures, les énergies, l’économie verte, l’économie bleue… afin de créer cette masse critique en alliant compétences et connaissances.
Permettez-moi au nom du MEF d’adresser mes plus vives félicitations à ces bénéficiaires et les encourager à inscrire leurs différents projets dans une logique de continuité en vue d’approfondir les résultats et les confronter aux évolutions futures du contexte socio-économique, politique et environnemental du pays. Nous espérons que la disponibilité des résultats et des méthodologies qui les soutiennent permettra de répliquer ces études, selon le cas, dans d’autres domaines, dans d’autres régions du pays et/ou une généralisation à l’échelle national.
Je formule le vœu que ces séries de recherches appliquées donnent la possibilité aux décideurs politiques et aux chefs d’entreprise de disposer d’outils réels et adaptés visant à accroître la productivité et promouvoir une croissance inclusive et durable en Haïti. Je crois, entre autres, que le FRD- BRH pourra servir de levier et d’espace de promotion pour les scientifiques haïtiens qui ont une représentativité très limitée dans les services techniques des organisations régionales. Car, il est inconcevable que notre pays fasse partie des grandes organisations internationales alors que les opportunités pour évoluer en tant que cadre technique et professionnel dans ces institutions sont assez rares. C’est en ce sens que je félicite, d’une façon spéciale, les chercheurs qui se sont regroupés pour mieux conduire les recherches appliquées. Et j’imagine la fierté du Conseil scientifique à pouvoir sélectionner des projets qui, non seulement ont une valeur ajoutée avérée pour les communautés, mais aussi qui traduisent l’esprit d’équipe et de collaboration dans la communauté scientifique haïtienne.
Je voudrais aussi, avant de terminer mes propos, profiter de cette occasion pour encourager des partenaires privés et internationaux à rejoindre la BRH, la BID et le MEF dans cette louable initiative visant à frayer le chemin à notre génération, à la prochaine et à celle qui suivra ! Sur ce, Mesdames, Mes demoiselles et Messieurs, Je vous souhaite une bonne participation à ces deux journées.
Merci !

Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances
Madame, Messieurs les membres du Conseil d’Administration de la BRH
Mesdames, Messieurs les représentants d’institutions internationales, des universités et d’institutions financières bancaires et non bancaires,
Mesdames, Messieurs les Directeurs et Cadres actifs de la BRH et du MEF,
Chers membres de la presse, chers internautes,
Chers étudiants,
Distingués invités,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec une grande fierté et une immense émotion que je vous accueille aujourd’hui pour l’ouverture de la toute première édition des Journées Scientifiques du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement en Haïti. Ce moment marque un jalon important dans notre engagement commun envers le progrès scientifique et l’innovation, et il symbolise notre conviction que la recherche et le développement sont des moteurs essentiels du développement de notre pays.
Le (FRD) Fonds BRH pour la recherche et le Developpement a été conçu avec une vision précise : celle de favoriser l’innovation scientifique et technologique en Haïti, de soutenir nos chercheurs et innovateurs locaux, et de propulser notre pays vers un avenir où la science et la technologie jouent un rôle prépondérant dans notre développement social, économique et environnemental.
En organisant ces Journées Scientifiques, nous souhaitons créer un espace de dialogue, d’échange et de collaboration où les idées nouvelles peuvent germer, où les découvertes peuvent être partagées, et où nous pouvons tous ensemble envisager l’avenir de la science et de l’innovation en Haïti.
Au cours de ces deux prochains jours, nous aurons l’occasion d’écouter des présentations passionnantes, de participer à des débats stimulants, et de découvrir les dernières avancées de la recherche et du développement dans différents domaines. J’espère que chacun d’entre vous y trouvera une source d’inspiration, de motivation et d’enthousiasme.
En reconnaissant le travail de tous les centres et laboratoires de recherche, ainsi que des universités, j’aimerais encourager vivement tous les responsables et chercheurs ici présents, ainsi que ceux qui nous rejoignent à distance, à incorporer davantage la recherche dans leurs activités académiques et universitaires. En effet, nos défis économiques, sociaux et environnementaux ne peuvent être relevés que par des réponses innovantes et durables, issues d’une réflexion méthodique et rigoureuse.
Mesdames Messieurs, chers participants,
Durant ces deux jours dédiés à la science, la BRH vous convie à découvrir les premiers résultats issus des cinq projets de recherche soutenus par le FRD-BRH à travers sa première cohorte. De plus, au fil de ces deux journées, vous aurez l’opportunité d’assister à la présentation de deux des sept projets de recherche sélectionnés pour la deuxième cohorte, qui vient tout juste d’être finalisée.
J’aimerais insister sur le fait que les progrès accomplis par le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement n’auraient pas été réalisables sans l’énergie et la détermination de l’équipe de la Direction Exécutive du Fonds. Leur rigueur, leur professionnalisme et leur engagement depuis la création du Fonds sont des éléments que je tiens à saluer et à applaudir.
Je tiens à souligner avant de conclure que le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement accueille avec enthousiasme la coopération internationale, régionale et locale que ce soit sur le plan financier ou technique.
Je souhaite donc inviter les chercheurs bénéficiaires à employer de manière judicieuse et efficace les ressources du Fonds. L’objectif est que les conclusions de leurs recherches bénéficient à l’ensemble de la communauté, tout en contribuant à l’élargissement des connaissances et à l’avancement de l’état de l’art sur les enjeux auxquels notre société et notre monde sont confrontés.
Mais ces journées sont aussi l’occasion pour nous tous de réfléchir à notre rôle dans la promotion de la recherche et du développement en Haïti.
Comment pouvons-nous, en tant que chercheurs, entrepreneurs, décideurs politiques, ou simplement en tant que citoyens, contribuer à faire d’Haïti un pays où l’innovation scientifique et technologique est encouragée, soutenue et reconnue ?
Comment développer la recherche et l’innovation à impacts socioéconomiques? S’il est vrai qu’il est essentiel de mettre en place des politiques et des initiatives qui favorisent l’alignement entre la recherche, l’innovation et les besoins de la société, il y a des mesures a prendre pour rapprocher le monde de la Recherche et le monde des Affaires.
Fait : En tant que membre du Conseil Economique et Social de l’AUF, j’ai passe tout le weekend a evaluer 31 projets de recherche, venus des quatre coins du monde de la francophonie, sur un theme fondamental : comment developper de la recherche et de l’innovation a impacts socioeconomiques? Les soummissions venaient de professeurs d’universites, de doctorants, de Centre de Recherche..etc..
Comment rapprocher ces deux mondes : Celui de la Recherce et le Monde Economique? Certains puristes, professeurs d’universites peuvent penser que c’est denaturer la recherche si l’on regarde le conte economique, certains hommes d’affaires pourraient, que c’est une perte de temps si je ne peux pas exploiter les resultats de cette recherce dans l’immediat..etc..
Le temps de la recherche et le temps de l’economie n’ont pas le meme rythme : le premier est sur des temps longs, tandis que le second est sur des temps courts, en attente de retour sur investissement, de solutions immediates en cas de crise, ou d’urgence, bref a impact immediat..
C’est avec ces questions à l’esprit, et avec l’enthousiasme de ce qui nous attend, que je déclare officiellement ouvertes les premières Journées Scientifiques du Fonds BRH pour la Recherche et le Développement en Haïti.
Mesdames Messieurs,
Bonne participation à tous et à toutes.
Que Dieu nous bénisse tous et que Dieu bénisse Haïti.
Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances,
Monsieur le Ministre du Commerce et de l’Industrie,
Chers collègues du Conseil d’Administration de la BRH,
Monsieur le Président du Conseil d’Administration de la BNC,
Monsieur le Président de l’APB,
Messieurs les présidents des Conseils d’Administration des Banques commerciales,
Mesdames, Messieurs de la haute Direction de la BRH,
Mesdames, Messieurs les Directeurs et représentants d’institutions financières bancaires et non bancaires,
Mesdames, Messieurs les membres du secteur privé des affaires, [Association des Ingénieurs et Architectes Haïtiens, Notaires, Développeurs Immobiliers…]
Mesdames, Messieurs de la presse parlée, écrite, télévisée et en ligne,
Distingués invités,
Mesdames, Messieurs,
La Banque de la République d’Haïti est heureuse ce soir de vous compter parmi ses invités, en vue de lancer un programme phare sur lequel, elle travaille depuis plus de deux ans au bénéfice du secteur du logement et dans une perspective de relance de l’économie nationale, notamment au cours de la période post-covid.
Il s’agit du Programme baptisé « 10-10-20 », qui est une modulation des programmes existants et visant à promouvoir à la fois la qualité des logements et le développement immobilier en Haïti.
En effet, l’intérêt de la BRH au secteur du logement et au développement de l’immobilier en Haïti remonte au lendemain du tremblement de terre de janvier 2010. A cette époque, il fallait que la Banque centrale joue sa partition dans la promotion de l’augmentation du crédit au logement, pour permettre aux ménages haïtiens d’accéder à des résidences à des prix abordables et d’atténuer ainsi les effets de l’insuffisance de logement dans le pays, mais aussi pour booster la croissance économique à travers des investissements dans le secteur immobilier.
C’est dans ce contexte qu’au départ, et d’un commun accord avec la Banque Nationale de Crédit (BNC), la BRH a lancé en septembre 2010 un programme d’incitation au logement intitulé « Kay Pam». Ce programme allait s’étendre au fur et à mesure à presque tous les établissements bancaires, vu les besoins pressants à l’époque dans le secteur de la construction du logement.
Cependant, force est de constater que 4 ans plus tard, après une évaluation du programme Kay Pam, les résultats escomptés dans la croissance des logements résidentiels n’étaient pas alors au rendez-vous, en raison d’un ensemble de contraintes.
Ainsi, pour remédier à cette problématique, la BRH a lancé en mai 2017 un autre programme dénommé « Programme de Promotion de Développement d’Immobiliers (PPDI) ». Ce programme offre aux promoteurs immobiliers la possibilité de trouver un financement plus facilement, pour la construction à grande échelle d’immeubles ou de villages résidentiels.
En dépit de l’existence de ces deux programmes, Kay Pam et PPDI, le secteur du logement n’a pas pu prendre son essor, et l’une des principales causes évoquées par les institutions financières de la place, en dehors des problèmes de titre de propriété, est que les ménages ciblés par les programmes ont des difficultés à se procurer de la mise de fonds (down payment). En fait, selon les pratiques actuelles les demandeurs de crédit au logement doivent disposer généralement de 30% de la valeur du bien immobilier comme mise de fonds, sans compter des frais additionnels élevés (enregistrement, service de notaire, etc.) associés à l’acquisition dudit bien, des frais qui peuvent atteindre jusqu’à même 25% du coût total. [Un travail sérieux est à faire dans d’autres juridictions.]
Cette situation avait automatiquement interpellé la BRH et une équipe technique a été rapidement mise sur pied, sous la houlette du Conseil d’Administration, en vue de produire des réflexions devant aider à adresser ces contraintes, afin que les programmes puissent répondre aux objectifs initialement fixés.
L’idée centrale était donc de trouver une solution permettant à l’acquéreur de logement d’avoir le moins de fonds à apporter à la banque, tout en mitigeant les risques de crédit encourus par les institutions financières.
C’est ainsi que, du choc des idées et des réflexions, a jailli ce « programme 10-10-20 » qui va faciliter l’acquisition de la première résidence aux particuliers et aux ménages haïtiens par la réduction de l’apport de fonds de l’acquéreur. Dans le cadre de ce programme, la notion de première résidence se réfère à l’acquisition par un particulier ou un ménage d’un logement pour la toute première fois.
Maintenant, qu’est-ce qu’on entend donc par le ‘’Programme 10- 10- 20’’ ?
- le premier 10 correspond à la mise de fonds (down payment) de l’emprunteur qui sera de 10 % de la valeur du logement ;
- le second 10 correspond lui-même au taux d’intérêt fixe de 10 % que l’emprunteur aura à payer sur la durée du prêt ;
- et le 20, c’est la maturité (ou la durée) du prêt au logement sur 20 ans.
Au cours de cette cérémonie, de hauts cadres de la BRH vont vous entretenir en détails sur les fondements de ce « programme 10-10-20 », les avantages et les mécanismes liés à l’implémentation de celui-ci.
Toutefois, qu’il me soit permis de souligner qu’à travers la mise en place de ce nouveau mécanisme de financement, la Banque de la République d’Haïti poursuit un ensemble d’objectifs très ambitieux, à savoir :
- Permettre aux ménages ou individus du pays de se procurer d’une première résidence décente au coût abordable ;
- Inciter le développement immobilier en copropriété dans l’économie haïtienne ;
- Inciter plus d’investisseurs au développement immobilier avec des promoteurs immobiliers ; et
- Augmenter de 150,000 à 200,000 la quantité d’unité de logements adéquats dans le pays au cours des dix prochaines années.
Je dois aussi souligner que, sur la base des principes d’opérationnalisation de ce programme, il demeure entendu qu’il est de la responsabilité des institutions financières d’effectuer leur devoir de diligence, en vue d’identifier les primo-accédants au logement dans le cadre du « programme 10 10 20 ». Le Bureau d’information sur le crédit est une place de choix pour commencer.
Mesdames, Messieurs,
Chers invités,
Il n’est pas sans savoir qu’Haïti fait face à un déficit de logement qui remonte à plus d’un siècle, et, ce problème s’est empiré avec le tremblement de terre de 2010.
En effet, le nombre de maisons résidentielles détruites en 2010 a été estimé à 250 000 dont 80% appartenaient aux foyers à faibles revenus et ils n’étaient pas non plus conformes aux normes de construction. De plus, le nombre de nouvelles maisons nécessaires dans les années à venir pour faire face à la croissance démographique et au déficit de logements décents impliquent la construction ou le renforcement d’au moins 50 000 maisons par an jusqu’en 2025, si l’on veut croire un ensemble d’études réalisées respectivement par la Commission présidentielle sur la compétitivité, l’USAID et par la Banque Mondiale.
C’est dans ce contexte qu’intervenait un ensemble d’actions et de mesures de la BRH au cours des années qui suivent le puissant séisme de janvier 2010, avec des résultats mitigés et qui ont suscité la mise en place du Programme 10 10 20.
Les mesures portant, par exemple, sur l’exonération de réserves obligatoires sur les ressources captées par le système bancaire pour financer le logement ont permis à ce dernier d’atteindre un portefeuille de crédit au logement avoisinant les 6.7 Milliards de gourdes au 30 septembre 2019.
A cette même date, le financement de la BRH en faveur des banques participant au Programme ‘’Kay Pam’’ avait totalisé plus de 5 Milliards de gourdes. En dépit de tous ces efforts, on est reste très loin et même trop loin de la demande annuelle de 4,500 à 5,000 unités de logement venant de la classe moyenne.
Il convient de noter que les contre-performances enregistrées dans le secteur du logement après le tremblement de terre n’était pas imputable seulement au montant plancher de mise de fonds requis par les banques pour les prêts au logement dans le cadre des programmes de la BRH.
Ceci étant dit, la BRH a identifié d’autres contraintes d’ordre structurel, légal et institutionnel empêchant ainsi le développement de ce secteur dans le pays.
Parmi ces contraintes, je peux peut citer :
- L’absence de cadastre. En fait, il est souvent difficile d’établir l’identité du propriétaire des terrains, ce qui constitue un blocage à l’investissement et limite la demande de crédit ;
- La multiplicité de coûts administratifs et fiscaux (frais d’hypothèque, de notaire, etc.), ce qui rend l’acquisition d’une maison de plus en plus difficile pour un ménage ;
- L’inadéquation du cadre légal, où la désuétude des lois d’urbanisme (1937 et 1961) empêche la réalisation d‘importants projets d’investissement.
Mesdames, Messieurs,
Distingués invités,
A l’heure de la nécessité de produire des réflexions très poussées sur la relance véritable de l’économie nationale, qui risque de connaître 4 années consécutives de contraction, Il convient de rappeler que l’Investissement est une composante clé du Produit Intérieur Brut (PIB), en regardant l’équation de celui-ci par l’approche de la production.
Ceci étant dit, investir dans la construction de logement et dans l’immobilier en Haïti peut générer un triple impact :
- D’abord, vivre dans un logement décent peut non seulement améliorer le bien-être, mais aussi contribuer à l’augmentation de la productivité d’un individu ou d’un professionnel dans son environnement de travail. Et nous savons le lien existant entre la productivité du travail et la croissance des entreprises, avec des retombées positives sur l’économie.
- Ensuite, toute activité de construction de logement ou de développement immobilier est automatiquement génératrice d’emplois, à la fois direct et indirect, un élément fondamental dans toute démarche de réduction de la pauvreté dans un pays.
- Et en dernier lieu, des investissements massifs dans le secteur du logement ou dans des projets immobiliers peuvent contribuer à remédier à ces déficits de croissance que connait l’économie haïtienne depuis quelques années.
Aussi, dois-je reconnaitre que la réussite de tous ces investissements et les attirer vers l’économie dépendent d’un climat plus favorable et plus sécuritaire.
Mesdames, Messieurs,
Je ne saurai terminer mon intervention sans remercier mes pairs du Conseil d’Administration qui ont embrassé ce « programme 10 10 20 » et font de cette initiative l’un des projets prioritaires de la BRH pour l’année 2022.
Qu’il me soit permis aussi d’adresser mes remerciements à toute l’équipe de la BRH qui a apporté leur vive contribution à la mise en place dudit programme, aux banques et autres institutions financières de dépôt qui ont et qui auront accepté de parapher avec la BRH les protocoles d’accord pour l’implémentation du « Programme 10 10 20 » ,
Banque Nationale de Crédit, Unibank, Sogebank, Capital Bank, BUH, BPH…en attendant de signer avec d’autres instituions financières.
Et à vous tous et toutes qui avez répondu favorablement à l’invitation de la BRH pour assister à cette cérémonie ce soir.
On entend souvent dire que Haïti est trop riche pour être pauvre. Si cette conception est vraie alors le problème est d’une autre nature. Ainsi, il faudrait mettre en cause la capacité? à rêver des hommes et des femmes qui ont habité? et dirigé Haïti pendant très longtemps et questionner du coup leur capacité? à faire atterrir ces rêves.
La plus belle femme comme la plus belle société? du monde ne peut donc donner plus que ce qu’elle possède et si tout ce qu’elle possède se noie dans une mentalité? de pauvreté?, alors, notre situation actuelle a un fond d’explication.
Johny Joseph, faisant référence à l’ouvrage de Daron Acemoglu, professeur d’économie à MIT et Siméon Johnson « Why Nations Fail » écrit : « …. Les institutions économiques et politiques sont soit extractives, dans le sens qu’elles sont uniquement disponibles ou mobilisables pour un nombre restreint de la population, ce qui leur permet d’être mieux resauté et leurs biens plus fongibles que la grande majorité? qui se paupérisent dans l’extralégal… ». Plus loin, il continue pour dire que
« Ces pauvres…. Sont d’abord pauvres en droit, pauvres en transaction, en réseau et en information. »
Faisons-en sorte que cela change chers amis…
En dépit de cette conjoncture difficile, la Banque centrale continuera sur cette même lancée, sur cette voie d’innovation et de modernité, tout en restant attachée à la vision exprimée dans le Plan Stratégique Globale 2022-2024.
Merci.
Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances
Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle
Madame, Messieurs les Membres du Conseil d’Administration de la BRH
Mesdames, Messieurs nos partenaires locaux et internationaux,
Mesdames, Messieurs les représentants du secteur financier.
Mesdames, Messieurs les représentants de la société civile.
Mesdames, Messieurs Cadres des Ministères partenaires de l’atelier,
Mesdames, Messieurs Cadres de la fonction publique,
Mesdames, Messieurs Cadres du secteur privé des affaires
Mesdames Messieurs Cadres de la BRH,
Mesdames, Messieurs, chers invités,
La presse Parlée, écrite et télévisée
Mesdames Messieurs
Mesdames, Messieurs,
Je me réjouis aujourd’hui, que nous soyons, enfin, arrivés, à ce moment combien important, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord Tripartite signé, en juin 2020, entre Aflatoun International, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), et la Banque de la République d’Haïti (BRH), sous l’impulsion du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), qui assure la présidence du Comité de Coordination et de Suivi de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière.
Aussi, c’est avec grand plaisir, au nom du Conseil d’Administration de la BRH, que je voudrais, souhaiter, à chacun de vous, ici présent, ou en ligne, la plus cordiale bienvenue à cet évènement.
Je vous remercie, tous, d’avoir répondu, positivement à notre invitation pour prendre part à cet Atelier National d’Orientation et d’Intégration de l’Éducation Sociale et Financière dans les Curricula d’Enseignement scolaire en Haïti.
Je profite de cette tribune pour remercier, encore une fois, le Ministre de l’Économie et des Finances, Monsieur Michel Patrick Boisvert, le Président du Comité de Coordination et de Suivi de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, pour son implication et sa bonne collaboration dans la réalisation de toutes les activités susceptibles de contribuer au bon déploiement, à la fois de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière et du Plan National d’Éducation Financière malgré ses nombreux engagements.
A notre partenaire international Aflatoun au nom de mes pairs du Conseil de la Banque de la République, je vous remercie de votre grande sollicitude d’avoir accepté de nous accompagner dans le processus d’Intégration de l’Éducation Sociale et Financière dans les Curricula d’Enseignement en Haïti. Malgré les nombreuses perturbations que le pays a connues, vous êtes resté solidaire en attendant que le moment soit propice à la réalisation des activités. Mesdames, Messieurs les représentants de l’Aflatoun International, merci d’être avec nous, virtuellement, ce matin, non pas par choix, mais en raison de la situation sécuritaire du pays.
Ministre Manigat, chapo ! Vous avez vu naître le PNEF, en 2020, accompagné l’équipe de la BRH pour la signature de l’accord tripartite et participé personnellement à presque tous les événements promotionnels du Plan National d’Éducation Financière.
Sur simple invitation, l’année dernière, au mois de mai 2021, vous avez fait le déplacement jusqu’au Cap, pendant 3 jours, pour soutenir techniquement la réalisation de la foire des femmes entrepreneures.
À l’aube des vacances scolaires d’été 2022, nous voici, encore une fois, dans le cadre de la mise en œuvre du PNEF, réunis pour définir ensemble, des orientations nouvelles, de l’intégration des contenus pédagogiques sur l’économie et la finance, dans le curriculum scolaire, pour une éducation plus complète de nos enfants qui doivent être prêts pour affronter les nombreux défis de notre époque et s’engager dans la prospérité de notre pays tout en étant des citoyens responsables.
Mr le Ministre, votre constance, votre sens de suite dans la gestion des affaires de l’État, votre leadership et votre engagement personnel ont été plus que nécessaires, pour que le pays puisse connaître cet événement qui nous rassemble, tous, ce matin
Mesdames et Messieurs,
La construction du citoyen de demain a besoin de pierres de tout acabit bien taillées et solides, à savoir une multitude de compétences dans des champs de plus en plus divers touchant, non seulement, la formation formelle classique, mais aussi, les enjeux environnementaux, technologiques, économiques et bien sûr financiers.
A travers les efforts déjà engagés et ceux que la BRH aura à fournir, dans le cadre de l’accord entre Aflatoun et le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, en vue de l’’intégration de l’éducation sociale et financière dans les curricula de l’enseignement, la Banque de la République d’Haïti, s’est dite prête pour apporter toute sa contribution à l’aboutissement d’une démarche aussi noble.
Point n’est besoin de mentionner que l’engagement de la BRH, en ce qui a trait à l’inclusion financière ne date pas d’hier. Ses nombreuses responsabilités, en la matière, sont définies dans le Document de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière lancé, publiquement, en 2015 dont l’un des piliers est bien l’éducation financière et la protection du consommateur.
Dans une vision de banque centrale moderne et efficiente, le domaine 6 du Plan Stratégique Global (PSG) de la BRH est consacré à l’inclusion financière. Un objectif précis y est intégré : « L’apport de la BRH est constaté dans l’élargissement de l’accès aux produits et services financiers et dans leur utilisation adéquate. ». Le déploiement et l’appropriation du Plan National d’Éducation Financière (PNEF, Haïti 2020-2025), faut-il encore se rappeler, représentent un appoint d’une importance décisive pour la réalisation des objectifs visés.
Mesdames, Messieurs
Sur le plan mondial, 67% d’adultes ne comprennent pas les principes de base en finance. En Haïti, selon les enquêtes Finscope 2018, environ 53% des adultes estiment avoir besoin de plus d’informations sur leurs finances personnelles. De plus, 51% des adultes déclarent avoir besoin d’éducation financière pour mieux épargner, contre 50% pour mieux investir. Le niveau d’exclusion financière est estimé à 46%, mais seulement 11% de la population détiendraient un compte en banque. Vous conviendrez avec moi qu’il s’agit d’une situation critique qu’il faut adresser, au plus vite, par des mesures de politiques publiques concertées.
L’éducation financière du public devient un impératif. Considérant l’expertise des Banques centrales dans ce domaine, il est tout à fait normal qu’elles s’allient aux Ministères d’Éducation Formelle de leur pays respectif pour pallier ce problème. De manière plus générale, l’engagement des Banques centrales dans le domaine vise, entre autres, l’inclusion financière, la compréhension du grand public de leur rôle pour une meilleure adhésion également à leurs mesures de politique monétaire.
Dans cette perspective, une vingtaine (environ 22) Banques centrales des pays francophones comme le Canada, la Belgique, la France, la Suisse, le Maroc, les pays de l’Afrique de l’Ouest, Haïti etc., ont créé, en mai 2019, un groupe de travail sur l’éducation économique et financière. La dernière réunion vient d’avoir lieu, au Maroc, la semaine dernière, les 25 et 26 mai 2022, afin d’évaluer les réalisations accomplies et faire un bilan et dégager des perspectives pour l’avenir.
Mesdames, Messieurs,
Aujourd’hui, encore, nous voulons continuer à travailler de concert avec d’autres acteurs clés de l’écosystème national et international, des acteurs publics ou privés, la communauté des praticiens en éducation financière, pour porter ce projet encore plus haut et arriver à bon port. Comme je l’ai dit auparavant, il faut un ensemble de mesures de politique publique concertées entre les différentes sphères de l’administration publique et privée pour y arriver, car l’éducation financière et économique est l’affaire de tout le monde.
La réussite de ce projet dépend non seulement de la coopération nationale, mais aussi de l’assistance technique issue de la coopération internationale, d’où la participation des représentants de Aflatoun à l’atelier de ce matin. Aflatoun est une firme internationale spécialisée dans l’élaboration de curriculum d’éducation financière. Leur expérience n’est plus à démontrer dans le domaine où elle contribue à éduquer plus de 5,6 millions d’enfants par année à travers plus 167 mille professeurs formés en ce sens et répartis dans 102 pays.
Aussi, à travers cet atelier, nous voulons consolider les bases de collaboration concrète initiées avec le MENFP lors de l’élaboration du PNEF, où, le Ministère, à travers l’Ex Ministre Agénor et son Cabinet, a été l’une des parties prenantes dans la définition des stratégies à adopter pour l’éducation des jeunes en milieu scolaire et universitaire.
Ce matin, les remerciements du Conseil d’Administration de la BRH vont spécialement à ceux qui, ont initié ce projet avec nous. Aussi, à tous ceux qui ont pris la relève avec autant de professionnalisme, pour que ce rêve puisse, aujourd’hui, devenir une réalité, nous les félicitons et les remercions. Que cette bonne collaboration puisse continuer tout au long de la mise en œuvre du PNEF et pour d’autres projets d’intérêt national.
Mesdames, Messieurs,
Cette thématique d’éducation économique et financière est sans nul doute l’un des points les plus importants pour notre pays. Les 5 jours que nous allons passer ensemble à discuter, nous former et discuter de la marche à suivre pour la formation des bénéficiaires finaux revêtent d’une grande importance pour l’ensemble du pays.
Nous nous réjouissons de voir que cet espace va faciliter les discussions, entre les cadres du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), les représentants du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), les représentants du Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), les acteurs du système financier, des firmes d’appui, des représentants de la Société Civile, des représentants d’ONG nationales et internationales impliquées dans l’éducation, sur l’outillage le plus adéquat en vue de faciliter la prolifération de techniques d’enseignement dans ces deux filières tant compliquées qu’importantes. Vos efforts doivent contribuer à la formation d’une nouvelle génération de jeunes haïtiens dotée, de plus en plus de bonnes habitudes financières.
Je m’adresse maintenant à vous les Jeunes !
Selon les données fournies, par les Nations Unies, en 2021, vous êtes l’un des plus grands segments de la population haïtienne. Vous êtes donc dans notre ligne de mire, car plus de la moitié de la population haïtienne, aujourd’hui, sont des jeunes de moins de 21 ans. Vous sensibiliser à la gestion de vos finances personnelles, aux notions fondamentales de l’économie, c’est travailler pour un pays plus équitable, c’est aussi contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable car un enfant bien éduqué financièrement, aujourd’hui, sera un citoyen plus averti financièrement dans le futur.
Chers participants de cet atelier, continuons à œuvrer ensemble, non seulement, pour atteindre les objectifs de la semaine, mais aussi, saisir la meilleure approche pour l’intégration de la thématique tenant compte de la réalité économique et financière du pays, ce qui devra assurer la pérennité de l’écosystème de formation qui sera mis en place pour ce groupe cible du PNEF : Nos jeunes en milieu scolaire !
Le succès de cette initiative dépend du professionnalisme, de la bonne volonté et le sens du patriotisme de chacun de nous ! Continuons d’inspirer les autres, continuons d’œuvrer positivement, pour l’éducation complète des plus jeunes. Nos actions dans le présent concourent à construire ensemble le pays dans lequel nous espérons tous de vivre.
Que Dieu continue de bénir nos jeunes ! Que Dieu continue de bénir Haïti ! E ke nou kontinye bay Ayiti jaret poul leve kanpe !
Jean Baden Dubois
Karibe, 30 mai 2022.
Groupe de Travail des Banques Centrales Francophones sur l’Education Economique et Financière du Public : Bilan et Suites
Rabat, le 26 mai 2022
Table ronde 5
Modérateur :
Monsieur Jean Baden Dubois,
Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH)
Au nom de la Banque de la République d’Haïti et en mon nom propre, je remercie la Bank Al-Maghrib de m’avoir invité à la 26ème édition de la Conférence des Gouverneurs des Banques Centrales des pays francophones ainsi que la Banque de France pour son rôle important dans l’organisation de cet événement.
Je tiens particulièrement à remercier l’équipe organisatrice de m’avoir choisi comme Modérateur d’un panel aussi important dans notre stratégie d’ensemble sur le Groupe de travail des Banques centrales francophones sur l’éducation économique et financière du public à travers le bilan et perspectives.
Sans nul doute, les travaux de ce groupe ne commencent pas d’aujourd’hui, ils remontent plutôt à la 25ème réunion des gouverneurs francophones du 23 au 25 mai 2019 à Bordeaux où la décision a été prise en faveur de la création d’un groupe de travail commun sur l’éducation économique et financière du public.
Depuis lors, les travaux du groupe francophone sur l’éducation financière se sont organisés uniquement à distance en raison de la pandémie du Covid 19. Avec la participation de 22 banques centrales et institutions en charge de l’éducation financière représentant 34 pays, ce groupe de travail est co-présidé par la Banque Nationale de Belgique et la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest alors que son secrétariat est assuré par la Banque de France.
A ce stade, plusieurs travaux ont été réalisés, et je profite de l’occasion pour saluer la détermination et l’assiduité des représentants et représentantes de chacune de nos institutions. De ces travaux, un état des lieux a été réalisé à partir d’un questionnaire administré et rempli par les différentes institutions membres. Ce processus a donné lieu à l’élaboration d’un rapport de synthèse aboutissant à 15 recommandations.
Dix (10) de ces recommandations sont en ligne avec les principes de l’OCDE et s’adressent à chaque membre du groupe. Les cinq (5) autres recommandations reposent sur des actions communes aux banques centrales et aux institutions membres du groupe.
Pour le moment, deux recommandations d’actions communes aux membres du groupe sont en cours de réalisation. Il s’agit de :
- recommandation n°1 : visant la création et le maintien d’un réseau de correspondants permanents des banques centrales francophones en matière d’éducation économique et financière ;
- recommandation n°2 : portant sur le développement d’une plateforme d’échanges ou base de données entre banques centrales/opérateurs nationaux pour une mise en commun de l’ensemble des ressources éducatives communes en français.
Partage de l’expérience de la BRH en matière d’éducation financière :
En ce qui a trait à Haïti, depuis 2015, le pays s’est doté d’un Document de Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (DSNIF). Cette Stratégie vise à permettre à la grande majorité de la population d’avoir accès à des produits et services financiers formels pouvant améliorer leur niveau de vie, et aux micros, petites et moyennes entreprises, de trouver le financement nécessaire pour se développer et s’accroître.
Le Document de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière poursuit cinq (5) objectifs et cinq (5) piliers. L’« éducation financière et la protection du consommateur » constitue un des cinq piliers de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF). En 2018, une enquête nationale de mi-parcours (Finscope, Haïti 2018), permettant de mettre en évidence les progrès réalisés en matière d’inclusion financière, en Haïti, a été entreprise sur la population des (15 ans et +). Selon les conclusions de cette enquête nationale de ménages, soixante-treize (73) % des enquêtés n’épargnent pas ; soixante-onze (71) % d’entre eux sont régulièrement en manque d’argent car ils n’ont pas assez de revenus ; vingt-cinq (25) % ont toujours des difficultés financières ; cinquante et un (51) % n’ont pas d’argent après les dépenses de subsistance et quatre-vingt sept (87) % n’empruntent pas car ils ne veulent pas s’endetter. Il en ressort des résultats, bien que 54 % des enquêtées soient formellement incluses, 11 % seulement de la population ont un compte bancaire et 33% le sont à travers une institution de microfinance ou une coopérative d’épargne et de crédit.
Un Comité de Pilotage multi-acteurs a été mis en place, afin de travailler sur des réponses structurelles aux problématiques soulevées par l’étude. Présidé par la BRH à travers son Unité d’Inclusion Financière (UIF), le Comité est formé en autres, des représentants du Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), de l’Association des Professionnelles des Banques (APB), de l’Association Nationale des Institutions de Microfinance (ANIMH), du secteur des télécoms, du secteur des ONG, du secteur des Coopératives d’Epargne et de Crédit, de l’Université, de la Société Civile, de l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Information (IHSI). Les réflexions sur l’amélioration des relations entre les prêteurs et les emprunteurs et surtout ceux à faible revenu ont conduit à l’élaboration du Plan National d’Education Financière (PNEF) en collaboration avec l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI).
Ainsi, l’élaboration du Plan National d’Éducation Financière (PNEF) constitue une réponse du Gouvernement haïtien répondant à plus de 53% de la population des (15 ans et +) de l’enquête qui ont exprimé la volonté d’accéder à l’éducation financière. En termes de méthodologie, pour faire suite aux réflexions du Comité, la BRH a procédé à la réalisation d’un inventaire de la communauté des praticiens en éducation financière. Cela a été un moyen de cerner l’existant pour pouvoir construire un modèle d’éducation financière plus réaliste. De plus, des interviews ont été choisies comme outil de travail de manière à collecter des informations sur les activités des praticiens en éducation financière et évaluer leurs impacts.
L’étape suivante a consisté en des travaux de recherche sur les bonnes pratiques et les directives émises par les organisations internationales telles que la Banque Mondiale, l’OCDE etc. Aussi, cela a été l’occasion de collecter des informations sur les leçons apprises. Le chemin parcouru par les membres de l’Alliance pour l’Inclusion tels la Banque Marocaine, la Banque Centrale du Pérou ont été mis à contribution. Un document est finalement élaboré, validé par le comité de pilotage et lancé en juin 2020, pour une durée de cinq (5) ans.
Le Plan National d’Éducation Financière (PNEF, Haïti 2020-2025) se veut de répondre à quatre (4) objectifs fondamentaux :
- Développer les compétences financières de la population et renforcer les institutions clé qui promeuvent l’inclusion financière ;
- Améliorer l’alphabétisation financière, c’est-à-dire la connaissance de la population sur les produits, services, concepts et risques financiers ;
- Entretenir et élargir une communauté de professionnels en éducation financière bien informée, proactive et collaborative, guidée par des principes pratiques et éthiques, afin de promouvoir une éducation financière objective et efficace ; et
- Responsabiliser les consommateurs des produits et services financiers vis-à-vis de leurs droits et obligations.
Le PNEF comporte six (6) axes stratégiques. Tout comme la SNIF, le PNEF met un accent particulier sur des groupes cibles : les agriculteurs, les femmes, les jeunes, les travailleurs migrants et leur famille, les personnes vivant dans les zones rurales et micro-entrepreneurs. Un ensemble d’indicateurs sont prédéfinis en fonction des objectifs qui sont établis.
Le Plan se veut :
- d’offrir un cadre permettant d’apporter des solutions concrètes aux principaux enjeux soulevés par les enquêtes FinScope;
- de mieux coordonner les pratiques d’éducation financière dans le pays et;
- rendre les jeunes des écoles et des universités, les ménages, les entrepreneurs de tous secteurs et les consommateurs financiers haïtiens plus sensibles aux risques et aux opportunités financières. Les femmes constituent une composante transversale à tous ces groupes.
Un plan d’action et une stratégie de communication sont mis en place de façon à faciliter le déploiement du plan sur le terrain. Des partenariats avec des organismes internationaux sont établis de façon à faciliter plus de synergies dans les actions sur le terrain. La diffusion des informations se fait à travers des conférences, des fora et des ateliers ciblant des groupes cibles (jeunes, entrepreneurs, femmes etc.) et des thématiques spécifiques telles que l’utilisation adéquate des produits et des services financiers ainsi que d’autres concepts économiques et financiers, en collaboration avec les différents acteurs de l’écosystème financiers.
Dans le cadre de la mise en œuvre du PNEF, un atelier de validation est programmé pour la fin du mois de Mai 2022 sur l’intégration des modules de l’éducation financière au niveau des écoles et des Universités dans le curriculum établi par le MENFP. Récemment comme résultat d’un protocole d’accord signé entre la Coopération Suisse et la BRH, dans le Cadre du projet Cadre National de Financement Agricole (CNFA), quatre-vingt-quinze (95) petites et moyennes entreprises (MPME), de chiffres d’affaires compris entre 150,000 gourdes et 2 millions de gourdes, ont été encadrées par quatre (4) firmes privées spécialisées dans l’entrepreneuriat recrutées par la BRH. L’accompagnement a consisté en une formation en éducation économique et financière et la mise en place d’un plan d’affaires.
Dans une perspective de renforcement de la capacité de la communauté, et de façon à préparer l’évaluation mi-parcours, un inventaire plus systématique et un mapping des acteurs d’accompagnement seront réalisés de façon à collecter des informations plus élaborées sur les méthodologies utilisées et leur zone d’intervention. Une évaluation de mi-parcours est prévue à la 3ème année d’activités afin d’ajuster les stratégies établies.
Bien qu’il reste encore du chemin à parcourir, un ensemble d’activités ayant lien avec les cinq (5) piliers de la Stratégie est déjà réalisé. Nous citons, entre autres : La mise en place du Processeur National de Paiement (PRONAP), les travaux liés à la mise en place du projet Bitkob, la réalisation de la Cartographie d’inclusion financière, le concept « Lista » (un support digital à l’éducation financière[1]. Ce sont autant de travaux d’infrastructures financières qui doivent contribuer au renforcement de l’inclusion financière en Haïti.
A côté des efforts du Gouvernement haïtien, des partenaires internationaux comme la Banque Mondiale (BM), l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), la Fondation Capital, l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI), la Coopération Suisse, la Coopération Canadienne sont autant de partenaires internationaux qui nous accompagnent dans le parcours. Nous comptons profiter de l’expérience de chacun de vous membre du groupe des Banques Centrales francophones sur l’éducation économique et financière du public pour pouvoir mieux appréhender la problématique de l’éducation financière qui nous réunit tous, encore une fois ce matin.
[1] Testé sur le terrain par Fondation Capitale sur 500 clients de l’Association pour la Coopération et la Micro Entreprise (ACME)
Conformément à sa mission, la Banque Centrale est une institution qui encourage la stabilité monétaire et financière. Cependant, cette stabilité ne sera pas possible si elle ne s’accompagne pas de la promotion de la croissance et de la création d’emploi dans l’économie. En ce sens, la BRH a déjà initié un ensemble de partenariats avec d’autres institutions publiques, privées et internationales pour le renforcement de l’écosystème entrepreneurial en Haïti.
Car elle sait que la meilleure façon de rendre sa contribution effective par rapport aux grands défis socio-économiques est de trouver une synergie entre les différents acteurs concernés.
Pour la BRH, l’inclusion financière des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) constitue un enjeu majeur dans la création d’emplois et la croissance économique. Les différentes interventions de la Banque Centrale en faveur du secteur vont au-delà de la règlementation des institutions financières. Dans le cadre de son agenda monetaire pour la croissance et l’emploi, programme pro-croissance, elle a entrepris un ensemble de mesures visant à réduire le déficit en inclusion financière des MPME(s) des secteurs productifs. Ces mesures consistent, en autres, en :
- Un soutien à l’offre de crédits institutionnels à travers des institutions financières (banques commerciales, institutions financières de développement, etc.) ;
- La mise en place de fonds de garantie de crédits en partenariat avec des institutions publiques et privées ;
- L’instauration de taux d’intérêts fixes [6 % à 7 % dans le cadre de la filière de l’agrobusiness).
Les graphes, ci-dessous, présentent la situation financière dans les institutions financières concernées par ces mesures.
TOTAL Décaissements : HTG 674, 548, 400,00

Graphe 4- Décaissement exécutés dans le cadre de la circulaire 113 | Agriculture [octobre 2020 à date]

Graphe 5- Solde des prêts au secteur agricole par les banques sur la base d’exonération de réserves obligatoires (circulaire 108) [septembre 2018 à septembre 2020] | par établissement bancaire

Graphe 6- Solde des prêts au secteur agricole par les banques sur la base d’exonération de réserves obligatoires (circulaire 108) [septembre 2018 à septembre 2020]

Graphe 7- Financement BRH aux institutions financières dans le cadre de la circulaire 113 [montants décaissés jusqu’au 30 septembre 2020]

Graphe 8- Financement BRH aux institutions financières dans le cadre du programme “Facilité de Crédit aux entreprises exportatrices [montants décaissés à date]
Faciliter des interactions entre l’offre et la demande pour une plus grande inclusion financière !
En juillet 2020, suite à la présentation publique du Plan National d’Éducation Financière (PNEF), la BRH a lancé un concours en faveur des jeunes entrepreneurs. Environ 1700 jeunes ont répondu positivement en soumettant des concepts d’affaires. L’objectif poursuivi par une telle initiative « BOOSTER PME » est d’aider les entrepreneurs à transformer leurs idées de projet en entreprises légalement constituées. Aussi, elle vise à offrir à ces jeunes une formation et un accompagnement (coaching), de manière à leur permettre d’améliorer leurs compétences en matière d’économie, en comptabilité, en entreprenariat des affaires et en éducation financière avant de les orienter vers le système financier. Une fois, l’encadrement à la formalisation terminée, les consultants les ont aidés à ouvrir un compte bancaire au nom de l’entreprise dans une banque commerciale ou une Coopérative d’Épargne et de Crédit (CEC) régulée. Une allocation ponctuelle a ete versée sur leur compte, afin de garantir le démarrage des activités de leur entreprise. Une première cohorte de 97 entreprises a intégré l’écosystème entrepreneurial.

Figure 1-BRH : Renforcer l’écosystème des MPMEs
De plus, suite à un partenariat avec la Coopération Suisse, plus de 50 jeunes entreprises ont été soutenues et grâce à ce même financement, la BRH a appuyé la mise en place d’un accélérateur d’entreprises dont le promoteur est la firme COMPASS. Il vise, de façon structurelle, à encadrer un certain nombre d’entreprises et ceci de façon récurrente annuellement. Une première (1ère) cohorte de vingt (20) entreprises a été sélectionnée pour l’année 2021. Ce groupe est aussi bénéficiaire de la subvention de la Coopération Suisse dans le cadre du projet Cadre National de Financement Agricole (CNFA).
Des dates plus proches de nous !
En mai 2021, un accent particulier a été mis sur le travail des entreprises rurales et particulièrement celles dirigées par des femmes. Le support des « madan Sara » a été mis à l’honneur à travers différentes activités. Une foire artisanale, réunissant plus d’une trentaine d’entrepreneurs femmes et mettant en exergue les différentes filières et les créneaux d’activités où elles sont impliquées, a été parallèlement organisée pour la promotion et la vente de leurs produits. Plusieurs institutions financières ont été invitées à cet événement.
C’est aussi, un moyen pour la BRH de mettre l’offre en relation avec la demande la plus lointaine.
En ce mois de février 2022, la Banque de la République d’Haïti (BRH) s’est, une fois de plus, engagée, à côté d’autres acteurs internationaux à la mise en place de mécanismes financiers permanents, de façon à aider plus de femmes à avoir accès, adéquatement, aux produits et services financiers en lançant le Fonds de Garantie Partiel (FGPEF) comme principal levier financier pour plus de crédits aux entreprises dirigées par les femmes.
Cette facilité constitue une nouvelle fenêtre de financement qui sera greffée sur le mécanisme de garantie partiel déjà disponible au Fonds de Développement Industriel (FDI) pour les autres types d’entreprises.
Environ 4000 entreprises dirigées par des femmes sont ciblées. Les premières interventions doivent démarrer dans les 3 départements touchés par le tremblement de terre du mois d’août 2021 de manière à faciliter plus de synergies avec les autres actions visant à la relance économique dans ces départements.
Mesdames et Messieurs, l’adhesion de la BRH à cet événement de ce matin, vous prouve que l’inclusion financière ne saura se réaliser sans l’intégration financière de tout un chacun (hommes, femmes, jeunes, universitaires, professionnels…etc..). Dans une approche conceptuelle centrée sur le développement de l’humain en général.
Avec, le Ministere de l’Education Nationale et la coordination des Recteurs des Universites Publiques en Region, nous avons eu notre premiere reunion en vue de doter, avec l’accompagnement de l’AUF, les Universités Publiques Régionales de Campus Numerique Francophone et de Centre d’employabilite.
Mesdames, Messieurs, au centre de vos idées d’entreprises qui vont devenir des entreprises innovantes le capital humain a été nécessaire pour booster la créativité, vos capacités d’innovation et plus d’efficacité pour que vos projets d’entreprises soient retenus dans le cadre de ce financement.
Mes félicitations aux initiateurs de ce grand projet !
Nous savons tous, combien il est difficile d’avoir des données fiables et récentes (définition standard, nombre d’entreprises, quantité de prêts, profils, situation de crédit etc.) sur le secteur MPMEs en Haïti. En effet, cette situation constitue un vrai obstacle à l’inclusion des entrepreneurs. Ces difficultés ont été amplifiées avec la crise sanitaire du COVID 2019 et les récents tremblements de terre que nous avons connus.
Dans la recherche de solution à ce problème d’asymétrie d’informations sur le secteur, après la réalisation des enquêtes nationales sur les ménages (FinScope des ménages en 2018), dans le cadre du partenariat pour le renforcement de l’écosystème entrepreneurial, avec l’USAID, les efforts se concentrent actuellement sur la constitution d’une base de données fiable sur le secteur des MPME (s), à partir d’une enquête nationale dite FinScope MPME.
Aussi, la BRH travaille à la mise place d’une plateforme capable de faciliter les demandes et l’analyse des crédits en temps réel, grâce à l’intelligence artificielle, dans le secteur.
De telles initiatives doivent à la longue favoriser de meilleures prises de décisions dans les évaluations de crédits en faveur des entreprises et des actions de politiques publiques très ciblées.
De plus, l’agrément accordé aux établissements de microcrédit et aux institutions de microfinance ainsi que l’appui à la modernisation de certaines caisses populaires en milieu rural devront faciliter une offre de credit régulé plus importante disponible pour les entrepreneurs.
Pour boucler la boucle, le projet de la gourde digitale et la circulaire 121 sur les Fintech devraient faciliter une accélération de la transformation numérique d’un certain nombre de MPMES en vue d’une plus grande exploitation des possibilités offertes par la mondialisation.
Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances,
Mesdames, Messieurs les Ministres
Messieurs les Secrétaires d’État
Messieurs les Sénateurs
Monsieur le Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti
Madame, Messieurs les Membres du Conseil d’Administration de la BRH
Mesdames, Messieurs les Membres du Corps Diplomatique
Mesdames, Messieurs les Représentants des Institutions Financières
Mesdames, Messieurs les Partenaires Internationaux
Mesdames, Messieurs les Directeurs et Cadres actifs de la BRH
Mesdames, Messieurs du Secteur des Médias
Mesdames, Messieurs,
Chers compatriotes,
Permettez-moi d’entrée de jeu, de présenter mes félicitations au Gouverneur et au Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti, pour l’élaboration d’un Plan Stratégique Global visant l’horizon 2024. J’apprécie à leur juste valeur les efforts déployés par toutes celles et tous ceux qui ont contribué à ce travail méthodique et bien pensé. Concevoir des plans stratégiques devrait être une démarche adoptée par toutes nos administrations, Ceci est encore plus nécessaire, dans un contexte difficile comme celui que connait notre pays. Et quand ces plans sont des œuvres d’excellente facture semblable à celui qui va nous être présenté aujourd’hui, nous pouvons être certains que l’impact sera bénéfique pour notre société et pour notre économie.
Je me réjouis qu’une telle initiative ait été prise par la BRH, car la lourde responsabilité qui m’incombe d’assurer le bon fonctionnement de nos administrations, fait de leur renforcement une des objectifs du gouvernement. Pendant la période intérimaire, nous voulons faire œuvre qui vaille, en initiant des pratiques nouvelles, en traçant des sillons qui nous l’espérons seront suivis et améliorer par les prochains élus qui auront à diriger le pays dans les années à venir. Les valeurs et missions des institutions constituant l’administration publique, trouvent tout leur sens autour d’un rôle fondamental, à savoir celui de fournir des services adéquats à la population. Je le répète souvent l’État a des obligations en vers les citoyennes et les citoyens. Il doit les assumer et faire l’impossible pour satisfaire de façon cohérente les attentes de nos compatriotes.
On dit que l’exemple doit venir d’en haut. En fait, bâtir une administration publique qui remplit pleinement sa mission de fournisseur de services, constitue un pas déterminant vers la refondation de notre nation. Si nous parvenons à introduire durablement des bonnes pratiques d’une administration publique renforcée et performante, cela devrait impacter positivement d’autres sphères de la vie nationale.
De manière pragmatique, la mise en place d’une gouvernance efficace au sein de l’administration publique, passe d’abord par un processus de remise en question constante et sans complaisance de nos pratiques. Si nous voulons que les choses changent dans notre pays, nous devons analyser la situation actuelle et planifier les stratégies qui rendront possible les changements que nous souhaitons. Aujourd’hui, la BRH donne le ton en présentant en grande pompe son Plan Stratégique Global, fruit d’un processus de débats productifs et de réflexions concertées. Cette démarche doit service d’exemple pour tous les segments de l’administration publique haïtienne qui doit être guidée par un souci d’efficacité, de modernité, d’honnêteté et par une volonté de rendre des comptes.
Mesdames, Messieurs,
C’est une bonne chose que la Banque Centrale se mette au diapason d’un contexte international marqué par de profondes mutations. Nous sommes aujourd’hui à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, et on parle avec raison de révolution numérique. Ces avancées technologiques ne seront pas sans conséquence sur le mode d’organisation de notre société, et vont impacter la performance de l’économie. Le rapport des sociétés avec la monnaie change ; les institutions n’ont d’autre alternative que de s’adapter ou de disparaitre. Si l’on porte un regard sur ce qui se passe chez nous, on se rend également compte que nous ne faisons pas exception à cette règle de changements qui frappent le monde, même s’il faut admettre que les jeunes sont les principaux moteurs et véhicules de ces transformations.
Dans ce contexte d’évolution constante qui s’opère à un rythme effréné, les défis se multiplient, rendant la tâche des institutions encore plus difficile. D’où la nécessité, pour une institution comme la BRH, de s’adapter à l’environnement qui se renouvelle, et pourquoi pas se positionner en avant-garde. Des actions doivent être initiées dans cette perspective ; et quoi de plus fondamental que d’inscrire ces actions dans la logique stratégique d’un cadre clairement défini, en vue de l’atteinte d’objectifs précis ? D’où l’importance de ce Plan Stratégique Global. En ce qui concerne son contenu, mes discussions avec les autorités monétaires m’ont révélé – et l’intervention du Gouverneur vient de le confirmer – qu’à travers ce plan stratégique, la BRH a circonscrit ses actions dans un ensemble logique de domaines d’intervention, pour lesquels une série de tâches sont planifiées, en vue d’atteindre des résultats précis, et le tout
.
Dès lors, la BRH devra compter sur son capital humain, ainsi que sur le concours d’autres institutions faisant partie de tout l’écosystème national pour réussir son pari. Rappelons que sans des institutions fortes, les solutions à nos différents problèmes de société peineront à se matérialiser. Consciente de l’ampleur des difficultés d’aujourd’hui et de leurs implications pour les générations futures, je veux au nom du gouvernement lancer un appel pour une mise en commun de nos talents afin d’œuvrer ensemble à l’amélioration de conditions de vie de millions de nos compatriotes.
Comme le dit un proverbe oriental : « Les temps difficiles produisent les hommes forts, les hommes forts engendrent les temps de prospérité et de stabilité ». En ces temps difficiles, monttons-nous à la hauteur de la tâche qui nous incombe de redresser la barre. Il s’agit là d’un appel à toutes les Haïtiennes et tous les Haïtiens d’ici et d’ailleurs désireux d’apporter leurs pierres à la construction d’un État haïtien stable et prospère.
Mesdames, Messieurs
Je ne veux pas terminer mon propos sans rappeler à tous et à chacun que la Covid-19 est toujours présente et continue à faire des victimes dans notre pays et dans le monde. Faites-vous vacciner et respectez les mesures barrières.
A la veille de la nouvelle année, je formule pour vous, pour vos proches et surtout pour notre pays des vœux de Paix, de Sécurité, de Stabilité et de Fraternité. Puisse l’année 2022 être bien meilleure que celle qui se termine et constituer le point de départ de la reconstruction de nos institutions démocratiques et de normalisation de la vie en société. C’est notre devoir à tous d’y contribuer dans nos sphères d’activité et d’influence. Cette année sera ce que nous aurons planifié qu’elle soit.
Je vous remercie.
Son Excellence, Monsieur le Premier Ministre
Honorable President du Senat,
Mesdames, Messieurs les Membres du Gouvernement
Honorables Sénateurs de la République
Messieurs les Représentants du Pouvoir Judiciaire
Monsieur les Secrétaires Généraux de la Présidence, de la Primature et du Conseil des Ministres
Monsieur le Directeur de Cabinet du Premier Ministre
Madame, Monsieur les Membres du Conseil d’Administration de la BRH,
Mesdames Messieurs les Membres du Corps diplomatique
Mesdames, Messieurs les hauts fonctionnaires de l’Administration Publique
Mesdames Messieurs les Membres du secteur des Affaires,
Mesdames Messieur de la Presse ecrite, parlee, televisee et en ligne..
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
La Banque de la République d’Haïti est très heureuse de vous accueillir ce matin et elle tient à vous adresser ses sincères remerciements d’avoir répondu à cette importante invitation, celle de la présentation d’un travail inédit à la Banque centrale, à savoir le Plan Stratégique Global 2021-2024.
Qu’il me soit permis de remercier de façon particulière, au nom du Conseil d’Administration de la BRH et en mon nom propre, le Premier Ministre, Son Excellence Monsieur Ariel Henry qui nous a honorés de sa présence, tout en exprimant une marque d’intérêt à l’événement du jour.
En effet, après plusieurs années de réflexions, de discussions et de multiples efforts à la Banque centrale, le Conseil d’Administration se réjouit ce matin d’exposer, à ses partenaires immédiats et aux parties prenantes, une œuvre sans précédent dans laquelle nous avons chacun un intérêt, car la politique monétaire est l’une des grandes composantes de la politique économique du pays, laquelle influence nos actions de tous les jours en fonction du cadre macroéconomique.
Lancé en mars 2016, à l’orée de la célébration des quarante ans d’existence de la Banque de la République d’Haïti (17 août 2017), ce Plan Stratégique Global (PSG) de la BRH est le fruit d’un long processus de travail et de brainstorming sur les nouvelles orientations à prodiguer à la Banque centrale, pour la période 2021-2024, en vue de permettre à l’institution non seulement de renforcer sa proactivité dans ses efforts visant à atteindre la stabilisation macroéconomique, mais aussi de définir les moyens stratégiques vers une meilleure harmonisation entre la politique monétaire et la politique budgétaire.
Ces nouvelles orientations sont manifestées à travers un ensemble de domaines clés, d’objectifs ciblés, de résultats attendus et d’activités à réaliser, et, de plus, elles s’inscrivent dans une démarche de ‘’forward looking’’, c’est-à-dire de regarder les actions de la BRH à l’avenir, dans un environnement de mutations et de crises, tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Je dois souligner que, conformément à l’Agenda de l’activité, quelques hauts cadres de la Banque, membres de l’équipe travaillant sur la Planification Stratégique de la BRH, vont vous présenter respectivement les domaines qui ont été retenus par le Conseil d’Administration.
Mesdames Messieurs,
La présentation du Plan Stratégique Global 2024 qui nous réunit ce matin s’est articulée autour d’une vision ambitieuse, formulée par le Conseil d’Administration, à savoir : une banque centrale moderne et efficiente, assumant son rôle dans la stabilité des prix et le développement du système financier, déterminée à encourager la croissance des secteurs réels de l’économie dans l’optique d’une Haïti centrée sur l’inclusion, surtout financière.
Cette vision se fonde non seulement sur l’esprit de la loi du 17 août 1979 créant la Banque centrale et lui conférant une mission fondamentale, mais aussi, elle se base sur un agenda auquel le Conseil d’Administration attache beaucoup d’importance, à savoir l’Agenda monétaire pour la croissance et l’emploi.
En parlant de mission de la BRH, il est tout aussi crucial pour moi de souligner que la modernité et l’efficience, que charrie notre vision pour la banque centrale, sont en parfaite harmonie avec la mission fondamentale de l’institution que lui confère la loi et qui se matérialise à travers quatre fonctions principales, à savoir :
- Défendre la valeur interne et externe de notre monnaie, en conduisant une politique monétaire basée sur la stabilité des prix ;
- Assurer l’efficacité, le développement et l’intégrité du système de paiements, en négociant avec les partenaires immédiats et en mettant à profit les progrès technologiques ;
- Assurer la stabilité du système financier, en supervisant le fonctionnement des banques et en les soumettant à des normes prudentielles ;
- Agir comme banquier, caissier et agent fiscal de l’Etat, en tenant le compte courant de toutes les institutions et collectivités publiques.
Mesdames Messieurs,
Distingués invités,
Ce travail que nous vous présentons ce matin indique le cheminement envisagé à la BRH pour la période 2021-2024, dans un esprit de franche collaboration avec les partenaires publics et privés, tant au sein du pays qu’à l’échelle internationale.
C’est dans cet ordre d’idées, qu’il existe un autre élément d’ancrage, aux principes codifiés dans ce Plan Stratégique, qui amène la BRH à vous rencontrer ce matin. Il s’agit d’un ensemble de valeurs, telles que, la Collaboration stratégique, la Communication et la Transparence, en ce qui concerne directement nos partenaires et parties prenantes externes.
Ces principes institutionnels que nous nous donnons à la BRH devront non seulement faciliter une meilleure collaboration avec les acteurs externes, dans cette perspective de stabilisation macroéconomique et de renforcement de l’inclusion financière, mais aussi contribuer à la réussite du Plan Stratégique Global 2024.
Mesdames, Messieurs, chers partenaires,
Dans cette démarche d’une banque centrale moderne et efficiente, la BRH a déjà mis sur pied beaucoup de projets et programmes et elle a entrepris aussi un ensemble d’actions qui viendront en appui à la mise en œuvre et la réussite du Plan Stratégique. Je pourrais citer, entre autres :
- Les programmes incitatifs aux secteurs productifs, comme l’hôtellerie, l’immobilier dont un nouveau programme 10-10-20 qui sera publié cette semaine ou au plus tard la semaine, les zones franches et les exportations;
- La circulaire 113 en faveur du secteur agricole;
- Des circulaires visant à réduire des imperfections sur le marché des changes;
- Le Processeur National de Paiement (PRONAP) pour assurer l’interopérabilité entre les différents moyens de paiement et les différents acteurs financiers ; processeur qui sera mis a jour pour accommoder les paiements mobiles des Fintechs à travers des API, ACH et le CSD
- La Gourde digitale pour une amélioration de l’inclusion financière et une meilleure circulation de la monnaie dans l’économie;
- La Circulaire #121 pour le développement du secteur Fintech, notamment les entreprises opérant dans les services de paiement électronique;
- Et, le Fonds BRH pour la Recherche et le Développement pour susciter la recherche scientifique dans les démarches de résolution des problèmes publics.
- Le Marche Financier..
- Pour ne citer que ceux-la..
Je ne terminerai pas mes propos sans souligner que tous les domaines retenus du Plan Stratégique Global 2024 de la BRH, revêt une importance capitale pour le Conseil d’Administration et pour l’économie en général qui a toujours bénéficié des retombées positives du cadre de la conduite de la politique monétaire.
C’est dans cette optique que je profite de cette occasion ce matin pour renouveler notre foi dans la coopération avec tous nos partenaires immédiats dont leurs actions dans l’environnement externe pourraient influencer la mise en œuvre de cet outil qui deviendra la boussole de la Banque centrale, dans sa quête de résilience face aux différents chocs internes et externes, pour les 3 prochaines années.
Le Conseil d’Administration reste donc convaincu que nous sommes sur la bonne voie et il s’est déjà résolument investi dans ce cheminement positif, en institutionnalisant le Plan Stratégique, avec à l’esprit le souci de la continuité des actions positives héritées de nos prédécesseurs et un sens aigu de l’exigence de fertiliser la culture de l’intérêt commun qui a marqué le parcours des 42 ans d’existence de la Banque de la République d’Haïti.
Je vous remercie.
Son Excellence, Monsieur le Premier Ministre Mesdames, Messieurs les Membres du Gouvernement Monsieur le Secrétaire Général de la Présidence
Madame, Monsieur les Membres du Conseil d’Administration de la BRH, Mesdames Messieurs les Membres du Corps diplomatique
Mesdames, Messieurs les hauts fonctionnaires de l’Administration Publique Mesdames Messieurs les Membres du secteur des Affaires,
Mesdames Messieurs les Membres de la presse,
Distingués invités,
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi d’abord de remercier la Banque de la République d’Haïti de cette invitation qui nous été faite, en vue de prendre part à cette activité qui revêt d’une grande importance pour le Ministère de l’Economie et des Finances, à savoir la présentation du Plan Stratégique Global 2021-2024 de la Banque centrale.
Qu’il me soit permis aussi de féliciter toute l’équipe de la BRH qui a mis à profit leur compétence pendant environ 5 années, sous le leadership global du Gouverneur et du Gouverneur-Adjoint, en vue de doter la banque centrale d’un Plan Stratégique sur trois ans, qui comprend un ensemble de domaines d’importance comme la politique monétaire et l’inclusion financière, deux domaines clés pour lesquels le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) manifeste un intérêt particulier.
Il n’est pas sans savoir que le MEF est le partenaire immédiat de la BRH dans le cadre de la conduite de la politique monétaire. Aussi, est-il important pour moi de rappeler que l’efficacité et le choix des décisions de politique monétaire dépendent bien souvent de la posture de la politique budgétaire menée par le Gouvernement à travers le Ministère de l’Economie et des Finances. De plus, l’harmonisation de ces deux politiques, à savoir la politique monétaire et la politique budgétaire, constitue un élément fondamental dans cette quête de stabilité macroéconomique, nécessaire à l’attraction des investissements et à la création d’emplois.
C’est dans cette optique que le Ministère de l’Economie et des Finances se réjouit de pouvoir prendre connaissance des nouvelles orientations que la banque centrale veut se donner pour les trois prochaines années, en vue de continuer à remplir sa mission que lui confère la loi du 17 aout 1979 et dans la lignée de cette perspective de modernisation de l’Administration Publique que prône le Premier Ministre.
Il ne fait aucun doute que le MEF continuera à travailler en étroite collaboration avec la BRH en vue de préserver le peu de progrès enregistré dans l’environnement macroéconomique et de favoriser d’autres avancées qui permettraient de créer un climat propice à la stabilité des prix.
Mesdames, Messieurs
Pour ce qui concerne le domaine 1 du Plan Stratégique de la BRH, à savoir ‘’ Mission statutaire et Politique Monétaire’’, le MEF croit effectivement que la croissanceéconomique doit être stimulée et soutenue par la mise en place de conditions optimales dans le domaine du crédit et des changes en utilisant les instruments de politique monétaire et les programmes dont dispose la BRH, avec la participation du Ministère de l’Economie et des Finances dans la préservation de la valeur interne et externe de la monnaie nationale.
Dans ce même domaine (domaine 1) du Plan Stratégique, le MEF se réjouit de voir que l’un des résultats attendus concerne l’efficacité dans le traitement des opérations financières de l’État à travers :
- La mise en place d’un système d’encaisse électronique en vue de faciliter le paiement des redevances fiscales et douanières
- La sensibilisation des acteurs concernés à l’utilisation du système d’encaisse électronique
- La mise en place d’un système permettant d’accéder aux données relatives aux opérations fiscales et douanières des organismes de perception, en l’occurrence la Direction Générale des Impôts (DGI) et l’Administration Générale des Douanes (AGD)
- La sensibilisation des institutions étatiques à l’utilisation des paiements numériques
- Et le renforcement du suivi de la dette publique (interne et externe)
Vous conviendrez avec moi que le Ministère de l’Economie et des Finances manifeste un grand intérêt à la réalisation de l’ensemble de ces activités qui s’inscrivent dans une dynamique, non seulement de modernisation des opérations fiscales de l’Etat, mais aussi de recherche d’efficacité dans la gestion des finances publiques.
Le MEF se dit donc prêt à œuvrer dans toutes les démarches et initiatives visant à améliorer ou appuyer la conduite de la politique fiscale du Gouvernement dans une perspective de parvenir à réduire l’écart entre les dépenses et les recettes fiscales, une condition nécessaire
- la réduction du rythme du financement monétaire au profit d’un meilleur cadre macroéconomique.
Pour ce qui concerne le domaine 6 du Plan Stratégique de la BRH, à savoir ‘’ Inclusion financière’’, je dois souligner que le Ministère de l’Economie et des Finances fait partiedu Comité de Coordination et de Suivi de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière et a été un acteur clé dans le lancement du Plan National d’Education Financière (PNEF) en 2020, aux côtés des partenaires tels que le Ministère de l’Education National et de la Formation Professionnelle et la Banque de la République d’Haïti.
Il demeure entendu que l’implication active du MEF dans la mise en œuvre de du PNEF s’inscrit dans une démarche visant à inciter les agents économiques et la population en général à adopter de meilleurs comportements financiers en matière de budgétisation, de planification financière de manière à bien profiter des opportunités économiques et contribuer ainsi à la croissance économique.
C’est dans ce contexte que le MEF se joint au 6e domaine du Plan Stratégique de la BRH et s’associera à toutes les activités liées à la mise en œuvre du Plan National d’Education Financière (PNEF), ceci dans une démarche de renforcement des compétences des populations à faibles revenus afin de les aider à faire des choix financiers plus judicieux et devenir plus résilientes financièrement.
Mesdames, Messieurs,
Je ne terminerai pas mes propos sans réitérer cette cohérence qui doit exister entre les politiques des deux institutions (MEF/BRH) et la volonté du Ministère que je dirige de travailler en étroite collaboration avec la BRH en vue de trouver les meilleures formules de participation active du Ministère à la mise en œuvre du Plan Stratégique, notamment dans les domaines qui le concernent, comme la Politique monétaire et l’Inclusion financière.
Je veux aussi profiter de cette occasion pour renouveler la volonté et l’engagement du Ministère de l’Économie et des Finances à œuvrer pour un cadre macroéconomique stable et résilient, découlant d’une meilleure harmonisation entre la politique monétaire et la politique budgétaire, ce qui viendra en appui aux prochains plans d’actions du Gouvernement pour un apaisement social et une meilleure gouvernance économique.
Je vous remercie.
Monsieur le Premier Ministre
Mesdames, Messieurs les Ministres
Mesdames, Messieurs les Parlementaires
Mesdames, Messieurs du Corps Diplomatiques
Mesdames, Messieurs Représentants des institutions financières
Mesdames, Messieurs Partenaires internationaux
Monsieur le Gouverneur
Monsieur le Directeur Général
Madame, Monsieur les Membres du Conseil d’Administration de la BRH
Mesdames, Messieurs, Directeurs et Cadres actifs de la BRH
Mesdames, Messieurs de la presse parlée et écrite
Mesdames et Messieurs,
Au terme de l’année 2021 marquée par des troubles socio-politiques sans précédent, une insécurité caractérisée par le kidnapping, une violence extrême entretenue par des gangs armés et une crise sanitaire persistante, en un mot, un climat délétère entrainant son cortège de deuil, de chagrin, de décapitalisation des familles, de désespoir des jeunes, il n’est pas sans intérêt que certaines initiatives soient porteuses d’optimisme envisageant un futur meilleur sur le plan institutionnel.
Le Plan Stratégique Global 2024 que le Conseil d’Administration a décidé de doter la Banque Centrale s’inscrit dans cette démarche et vise à permettre à l’institution de traduire dans le réel, au terme des 3 ans, la vision du Conseil d’Administration formulée en ces termes « Une Banque Centrale Moderne et efficiente, assurant pleinement son rôle dans le maintien de la stabilité des prix et le développement du système financier et , déterminée à encourager la croissance des secteurs réels de l’économie dans l’optique d’une Haiti centrée sur l’inclusion, surtout financière.»
Cette vision souscrit parfaitement à la pensée du père de la Planification stratégique, Michaël Porter de Harvard Business School qui nous dit en des termes simples que « la planification stratégique vise à engager une institution durablement dans le futur ».
La BRH a fait sienne ce concept, étant pleinement consciente que ne pas programmer c’est aussi programmer et les résultats diffèrent d’un choix à l’autre.
C’est en vertu de cette évidence que le Conseil d’Administration, au regard des enjeux et défis, a décidé d’élaborer et de mettre en œuvre ce PSG en vue de doter l’institution des capacités de résilience lui permettant de remplir sa mission définie dans la loi du 17 août 1979 et de concrétiser au terme des trois ans la vision conçue par l’actuel Conseil. C’est un instrument déterminant dans les destinées de l’Institution.
La réalisation de ce plan est la résultante d’un ensemble de réflexions endogènes produites par des compétences spécialisées de la BRH. Cette initiative remonte à l’année 2016. Sa gestation a débuté par un diagnostic qui a permis d’identifier les capacités endogènes de l’institution, entendez par là les ressources et les compétences disponibles au temps (t) au regard des perspectives envisagées par le Conseil.
Dans un tel contexte, le PSG à travers ses instruments stratégiques se devait de servir de fer de lance à la Banque Centrale dans l’exercice optimal de ses attributions statutaires et la réalisation opportune des mandats découlant de la vision du Conseil.
Le diagnostic a exploré les ressources de tous ordres dont dispose la BRH, les procédures en vigueur, la collaboration entre les entités de la Banque et le partenariat avec des Institutions externes.
Fort du constat, la BRH a compris que, parmi les méthodologies en vigueur en la matière, la matrice du cadre logique, décomposant les domaines en objectifs, résultats et activités, répondait mieux aux réalités de l’Institution.
6 domaines ont été retenus couvrant les différents champs d’intervention de la BRH :
- Mission statutaire et politique monétaire
- Organisation institutionnelle, ressources humaines, études techniques et scientifiques
- Infrastructure physique, systèmes d’information et capacités technologiques
- Ressources financières
- Responsabilité sociale
- Inclusion financière
Point n’est besoin de m’attarder sur les implications découlant du libellé respectif de ces domaines. Des cadres de la banque se succèderont sous peu sur ce podium pour vous entretenir sur ces différents thèmes.
Ce plan décrit la voie dans laquelle la BRH compte s’engager pour être cette nouvelle institution à la célébration de son 45ième anniversaire dans trois ans, soit en aout 2024. Il indique le cheminement envisagé pour la période 2021-2024, le rôle attribué à chaque centre de responsabilité au sein de l’Institution et le mode de collaboration avec ses partenaires publics et privés tant au sein du pays qu’à l’échelle internationale.
Mesdames, Messieurs,
L’expérience des chocs de tous ordres (économiques, socio-politiques, sanitaires ou physiques,) nous apprend que les prévisions sont assez souvent en butte aux mouvances de l’environnement. Ainsi le succès ou l’échec du PSG peut dépendre du cours des évènements. Cependant, tout en étant bien conscient de cette éventualité, notre rendez-vous avec le succès nous détermine à prévoir des scenarios en conséquence. Notre conviction en la viabilité du dit plan et notre optimisme manifeste nous portent à conclure que cette œuvre de la BRH est à la fois un exemple et un modèle. Un exemple d’une volonté de conduire l’institution vers des lendemains meilleurs par des choix rationnels tout en la préparant à faire face aux mutations de l’environnement. Un modèle offert aux autres institutions de l’Etat et du privé, conscients que la pleine maitrise de la conduite de la barque est indispensable à l’atteinte de résultats concluants et satisfaisants, ce pour de meilleurs services à la communauté et l’amélioration du standard de vie du citoyen.
Et, si jamais, il en devait être autrement pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous resterons sereins à l’idée que parfois pour mériter de l’estime de la patrie, il n’est pas indispensable d’avoir fait de grandes choses, il suffit de les avoir tentées.
Mesdames, Messieurs,
L’accouchement du Plan Stratégique Global 2024 (PSG-2024) pour la Banque de la République d’Haïti (BRH) est l’aboutissement d’un cheminement long de quatre (4) années de cogitation où des idées contraires se sont affrontées pour donner forme à un ensemble d’instruments stratégiques devant guider nos choix et actions dans le cadre de la conduite de notre mission de banque centrale. Des rencontres ont eu lieu, des échanges ont alimenté les débats, des décisions ont été prises ; le tout a porté fruit, en témoigne notre présence aujourd’hui en ces lieux pour vous présenter cet outil de travail. Au nom du Conseil d’administration de la Banque de la République d’Haïti, je veux prendre le temps de saluer le sens de leadership, du dévouement et de don de soi qu’ont manifesté tous ceux et toutes celles qui ont travaillé sur ce document alors que le contexte socio-politico-économique paraissait ne laisser pourtant guère de place à ce genre de travail. Encore une fois, merci. Votre contribution est inestimable, et la République toute entière peut en être fière. Je veux aussi prendre le temps pour remercier le Premier Ministre, les Ministres du Gouvernement, les Parlementaires, le Corps diplomatique, les représentants des institutions financières, la presse parlée et écrite, vous tous, et vous toutes distingués invités qui avez répondu à notre invitation d’aujourd’hui. Je ne saurais terminer sans profiter de l’occasion pour vous souhaiter mes vœux les plus chers pour l’année 2022 qui s’annonce. Tous mes meilleurs vœux chers compatriotes ; je vous souhaite une bonne dose de pensées positives pleines de bonnes promesses pour des actions positives pour le bénéfice de millions de nos compatriotes.
Merci
Allocution de Madame Myrtho René, Membre du Conseil d’Administration de la BRH, à l’occasion du lancement du Forum des Femmes Rurales
Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle
Monsieur le Ministre de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural
Chers Collègues Membres du Conseil de la Banque de la Republique d’Haiti
Monsieur l’ex Ministre de l’Education Nationale, Professeur Nesmy Manigat
Mesdames les Représentantes du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes
Madame la Représentante de l’ONU-FEMMES en Haïti
Mesdames et Messieurs Représentants de l’AFI
Mesdames et Messieurs Représentants du Ministère des Affaires Sociales,
Mesdames et Messieurs Représentants de la CNSA
Mesdames, Messsieurs des Institutions Bancaires et Financières
Chers Collaborateurs de la BRH
Mesdames et Messieurs, Membres de la Presse parlée, écrite, télévisée et en ligne,
Potorik fanm nan Nò, Medam Okap yo, Madan Sara yo ki se boulon sant fanmi yo
Distingués Invités en vos rangs, titres et qualités,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec infiniment de joie et d’entousiasme qu’au nom du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haiti, je me retrouve dans cette belle cité Christophienne, afin de prendre une part active au Forum des Femmes Rurales, résultant d’une collaboration entre le Ministère de l’Economie et des Finances, la Banque de la République d’Haiti et le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, associés à d’autres instances nationales et internationales.
Souffrez que d’abord, je félicite toutes celles et tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet événement. Cette demarche, dont le but principal est l’intégration de tous, aux chaînes de valeurs mondiales, est louable et la priorité accordée aujourd’hui aux femmes est d’autant plus importante que le monde est engagé dans une époque de bouleversemenents dont les effets se font sentir dans toutes les sphères de l’activité humaine.
Les enjeux sont multiples et le devenir des peuples en dépend. Des valeurs telles que la démocratie, l’affirmation des droits de la personne et la justice sociale sont les fondements de l’évolution et du progrès des collectivités. La restructuration économique est donc nécessaire car elle tend a réduire les disparités sociales.
A l’instar des autres nations, Haïti est en mutation. L’évolution de la situation des femmes y est étroitement liée. Plus que jamais, nos femmes haïtiennes désirent et, elles doivent participer, plus activement, aux décisions et orientations qui modèlent l’avenir de cette nation.
Si les femmes avaient droit aux mêmes opportunités que les hommes, elles réaliseraient des prodiges. Lorsque leurs droits sont lésés, nous privons leurs enfants, et la société toute entière, d’un avenir meilleur. Malgré leur marginalisation, les femmes, et à plus forte raison, les femmes Rurales, sont créatrices et actrices incontournables, dans tous les secteurs. On les retrouve dans les secteurs formel et informel des affaires, dans la gestion de la chose publique, dans les activités religieuses et j’en passe.
L’inégalite des genres, l’accès limité au crédit, aux soins de santé, constituent autant de défis pour les femmes, et autant de freins à l’évolution des sociétés. La pandemie et les nombreuses crises qu’elle provoque ne font qu’aggraver la Condition Féminine dans le monde.
Il est grand temps que soient abolis les mécanismes de subordination qui, dans un système sexiste et patriarcal, entravent le processus de la participation des femmes dans l’évolution de la société.
De meilleures pratiques, en conformité avec la réalite du milieu, devront etre adoptées, de manière à inciter des activités génératrices de revenus pour les femmes.
De manière plus générale, “la Banque de la République d’Haïti propose des incitations financières, tant à travers son programme pro-croissance, qu’à travers la circulaire 113, au secteur financier, ciblant particulièrement les différents agents
économiques des filières productives, tous acteurs du monde rurale, confondus.
En tant que gardiennes de valeurs et des traditions, rôles qu’ elles assument d’ailleurs avec grâce, malgré les embûches, les femmes doivent avoir accès à l’éducation, en général, et à l’éducation financière en particulier, voies royales pour sortir des schémas traditionnels intégrés afin de faire face à la mondialisation.
Map salye fanm kap viv nan zòn riral yo
Fanm madan sara ,fanm djanm kap pote sosyete a sou do yo
Fanm ki pa pè goumen ak lavi
Fanm ki se souf ak nanm kay yo
Fanm ki gen fanm nan fanm yo
Mwen di nou Onè, Respè
Onè , Respè ak tout fanm peyi Dayiti
Kit isit , kit lòt bò dlo
Depi ayè, sa nou wè kap pase nan Hostellerie Roi Christophe la , se yon repons ak anpil kesyon ke nou te genyen
Se limyè ki komanse klere sou chimen nou
Se ledikasyon ak bon jan ankadreman ak konsèy ki pral tabli pou nou bay lavi nou yon pi bon direksyon.
Bank Repiblik Dayiti (BRH) ansanm ak Ministè Finans ak Ministè Edikasyon Nasyonal kole zepòl pou yo pote bon jan nouvèl pou nou .
Pou yo montre nou kijan pou nou jere vi nou, kòb nou epi bay bay biznis nou jarèt.
Bagay yo pa fasil se vre
Jounen yè a , nou te rive idantifye kèk pwoblèm ki ka rezoud si tout met tèt nou ansanm pou nou vanse pi byen.
Difikilte yo fè fas kare ak nou lajounen kou lannwit men nou pa panike se atò nap goumen.
Men fwa sa, batay nap mennen an app jwenn ranfò paske Plan Nasyonal Edikasyon Finansyè a rive sou nou.
Depi ayè anpil deba ap fèt , fristrasyon ap tonbe, pwopozisyon ap lage tribò babò, bagay yo ap bouyi men nan bon ti mamit.
Lè m ap gade bèl espektak sa, mwen wè pitit menm tè, pitit menm nasyon ki pote kole pou chanje lavi frè ak sè yo.
Mwen wè Ministè Finans, Ministè Ledikasyon, Bank Santral (BRH) ak kèk lòt enstitisyon nasyonal ak entènasyonal kap travay pou plis kòb rete nan men nou paske nou pral aprann kijan pou nou jere tèt nou .
Nou pral aprann enpòtans mete kòb sou kanè epay nou pou lè gen kouri nan fanmi nou, nou pa oblije al pran ponya nan lari , ni al vann tèt nou pou nou jwenn yon ti kòb.
BRH gen de pwogram , pwodwi ak sèvis ki la , ki disponib , pou ede nou , pou fè biznis nou grandi.
Nou pral aprann nou menm ak pitit nou kisa ki antreprenarya pou nou ka jere tèt nou pi byen.
Premye antrepriz la se fwaye nou, se lakay nou. Se ladan l ke nap jere : manje, bwè , dòmi. Nap jere ledikasyon sou tout fòm li. Nap jere lekòl pwofesyonèl, Kijan nou pral bay pitit nou bon jan ledikasyon pou l sa okipe tèt li demen. Nap jere tou ki jan , ki kantite valè moral nou pral bay piti nou anvan nou lage yo nan lavi a. Sa mande tan , sa mande lajan.
Kidonk, nou pral aprann fè tout sa. Kounye a , lè nou komanse konprann tout sa m sot di yo, zafè kite timoun nan kay poukont yo pral fini. Paske kounye a nou pral aprann fè bidjè nou . Nap mete yon kòb sou kote pou nou kite yon moun nan kay la ak timoun yo lè n al chèche lavi. Zafè lajan paka ret nan men nou pral fini paske nou pral aprann ke biznis w genyen an, kòb ki ladan l lan pa pou ou, tout kòb la pa pou ou. Gen yon pati nan benefis ke w fè ke w pral reinvesti nan biznis ou. Nou pral aprann ou kijan pou n fè sa.
Kounye a la , lè bagay sa yo komanse fèt, lè afè n komanse bon, m ta renmen konnen ki gason ki ka gade nou pou ýo vin leve men sou nou paske depi lè yo gade fanm djanm, fanm solid ke n pral devni a lap wè ke nou ka okipe tèt nou poukont nou., nou ka okipe pitit nou. Nap jwenn respè. Na banm nouvèl. Map profite de espas sa , pou m di mèsi ak tout gason konsekan kap kore fanm e ki ankouraje yo al pi wo. Sa demontre ke yo soti nan yon fanmi ki te ankadre yo, ki te ba yo ba yo bon jan leson pou vini bon sitwayen , bon papa pou pitit yo, bon mari pou madanm yo, , bon pitit Bondye e sa mete anpil valè nan sosyete a. Onè respè pou nou Mesye yo.
L’Education est un facteur de développement économique et un chemin d’épanouissement pour tout être humain. Le progrès d’une nation est proportionnel à l’effort durable consentis par les Gouvernants, en faveur de l’éducation. Une femme instruite, éduquée, renseignée, tout en retrouvant sa dignité humaine, se sent capable d’améliorer ses conditions d’existence et celles de sa famille et de contribuer, plus efficacement à la construction de son pays.
Le développement durable et la réduction de la pauvreté ne pourront se réaliser sans l’élimination des inégalites. Ce changement, basé sur les principes de droits, sonnera le glas des pratiques anciennes qui, pendant trop longtemps, ont enclavé l’émancipation économique des nos femmes rurales entrepreneures.
Je terminerai mon mot en vous souhaitant une bonne participation à la seconde journée du Forum des Femmes, forum au cours duquel le public sera informé, entre autres, de manière concrète, des options offertes par la Banque de la République d’Haïti pour faciliter les transactions financières, quelles qu’elles soient, ainsi que les programmes et produits disponibles à cette Banque pour soutenir les activites Rurales.
Ces échanges fructueux, visant la Promotion de l’Education et de l’Inclusion des Femmes dans les secteurs économique et financier, à travers le PLAN NATIONAL D’EDUCATION FINANCIERE(PNEF), nous permettront de co-créer un avenir meilleur, sur les fondements d’une devise, cette fois-ci, éprouvée: “ LE PLUS GRAND BIEN AU PLUS GRAND NOMBRE’.
Je vous remercie.
Myrtho René
Membre du Conseil d’Administration de la BRH
Cap-Haïtien, le 20 mai 2021
Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances,
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle,
Madame la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits de la Femme,
Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Ressources Naturelles et du Développement Rural,
Chers collègues du Conseil d’Administration de la BRH
Monsieur le Représentant de l’Alliance pour l’Inclusion Financière
Madame la Représentante de l’Onu Femmes en Haïti,
Mesdames, Messieurs les Membres de la Commission de Coordination de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Mesdames, Messieurs les membres du secteur privé des affaires et de la société civile,
Femmes évoluant dans tous les secteurs d’activité confondus en Haïti et dans la diaspora.
Mesdames les exposants
Chers participants qui nous suivent en ligne et en présentiel ;
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes arrivés au terme de ce forum, dédié aux femmes, qui s’est déroulé ces deux derniers jours dans la cité Christophienne, autour du thème : « Education et Autonomisation Financières : Renforcer la Résilience des Femmes Rurales. »
Ce thème revêt d’une importance capitale car sans l’éducation financière nous ne saurions atteindre l’autonomisation financière et sans l’autonomisation financière il sera impossible d’arriver à l’Egalite de genre.
Map di tout fanm nan tout kouch nan sosyete Ayisyèn-a si nou vle rive konkretize rèv nou tout bon, pa gen wout pa bwa ; bon wout la se edikasyon et sitou edikasyon finansyè. Se youn nan mesaj kapital forum sa a te vle fè pase e nou panse objektif sa atenn.
Quelqu’un eut à dire « si vous pensez que l’éducation coute chère, essayez l’ignorance ».
Ce forum nous a permis de mettre en exergue, une fois de plus, le potentiel extraordinaire de nos femmes haïtiennes, en milieu rural comme en milieu urbain, et leur importance au sein de notre société. Les différents documentaires visualisés nous en disent long. Ce forum a également pointé du doigt les nombreuses contraintes auxquelles font face les femmes. Nous citons, entre autres :
Le manque d’encadrement
Les inégalités de genre dans la sphère économique ;
L’accès limité au financement et particulièrement au crédit ;
L’accès limité aux soins de santé ;
L’accès limité à l’éducation financière et tant d’autres barrières qui constituent des défis à l’émancipation des femmes.
Plusieurs études prouvent que les femmes sont des entrepreneures et des emprunteuses hors pair car les crédits qui leur sont octroyés sont le plus souvent remboursés. Cependant, il est fort de constater que le volume de crédit alloué aux hommes est plus élevé que celui des femmes. Cette réalité est liée au fait que les entreprises dirigées par les femmes sont souvent liées à des filières très peu valorisées. La question de formalisation de ces entreprises n’est pas à sous estimer non plus. Travailler à l’autonomisation des femmes c’est travailler à la valorisation des filières productives, à la formalisation des entreprises dirigées par les femmes et à l’amélioration de l’accès des femmes au crédit pour une plus grande stabilité du système financier combien nécessaire pour la santé de toute économie.
Forum sa-a te pèmèt nou abòde anpil bagay ki kontribye nan kreye pwoblèm sa yo ; li te pouse nou reflechi sou solisyon nou ta ka pote pou konstwi ak ranfose kapasite fanm yo pou yo ka pran plas yo merite nan kominote yo e pèmèt yo kapab rekanpe pi dyanm aprè sitiyasyon difisil ki konn frape yo.
Pandan 2 jou sa yo, nou te mete fanm yo devan, nou te pale ak yo e yo te pale sou pwoblem yo tou. Yon gwo kout chapo pou tout medam yo ki chak jou pwouve yo se poto mitan sosyete a !
Au nom du Comité de Coordination et de suivi de la Stratégie Nationale de l’Inclusion Financière, nous réitérons notre engagement d’intégrer davantage de femmes entrepreneures dans le secteur financier formel. Afin, de contribuer à mieux adresser les problèmes identifiés, les résolutions clés suivantes ont été prises :
– Le comité de réalisation de ce forum vous promet que les propositions faites durant ces deux jours auront des suites. Pour ce faire, un taskforce sera créé pour le suivi des recommandations.
– La BRH, va organiser un concours en faveur des femmes entrepreneures, sous peu. Les quinze (15) meilleurs projets vont être sélectionnés, un encadrement technique de 6 mois leur sera offert. En vue de faciliter leur inclusion financière, une subvention leur sera offerte à travers une institution financière.
– Suite aux difficultés de financement mises en lumière par les différents panels, un fond de garantie en faveur des femmes entrepreneurs sera créé au sein du FDI où un mécanisme ciblant les entrepreneurs en général est déjà mis en place. Nous espérons pouvoir démarrer avec un portefeuille 10 millions de Dollars US. Nous sommes ouverts à des partenariats constructifs pour la réalisation de ce grand objectif.
– Sous l’égide du Comité de coordination et de suivi de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, maintenir le débat autour du thème de l’autonomisation financière des femmes ;
– Continuer à sensibiliser les institutions étatiques et privées à mettre en place des points focaux dédiés à la question de genre ;
– Travailler à la promotion du Plan National d’Education pour les femmes.
La BRH, le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle remercient la participation de tous les intervenants pendant ces deux journées de discussions fructueuses.
Nous remercions les différents Ministères tels que le Ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes, le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural, le Ministère du Commerce et de l’Industrie, le Ministère des Affaires Sociales et du Travail, le secteur financier, la société civile, les Organisations de femmes, les Firmes d’encadrement, nos partenaires internationaux AFI, ONU-Femme, l’USAID, la Coopération Suisse, le Gouvernement Canadien, MEDA, le Développement international Desjardins, WOCCU, le Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne et du Crédit au Sénégal (PAMECAS) .
Merci d’avoir permis à vos cadres cadre de faire le déplacement malgré leurs obligations professionnelles pour venir enrichir les débats et supporter la réalisation de ce forum. Nous remercions l’ancien Ministre Manigat qui s’est mis disponible, pendant les deux jours, pour supporter cette initiative et agir en tant que modérateur. Un grand merci à nos panelistes de la société civile, du secteur financier et des ONG pour tous vos apports et la qualité de vos interventions.
Aussi, nos remerciements s’étendent à nos exposants, à toute l’équipe de planification et d’organisation et à l’équipe technique qui a permis la retransmission de ce forum en ligne. Nous ne terminerons pas sans remercier de façon spéciale tous ceux et toutes celles qui nous ont suivi pendant ces deux jours.
Ensemble luttons pour l’éducation financière et l’autonomisation des femmes
Ensemble luttons contre la féminisation de la pauvreté !
Ensemble, luttons contre la dépendance économique et financière des femmes !
Finanse Fanm Se Finanse estabilite finansyè, se finanse kwasans ak Devlopman ekonomik Peyi a !
Merci pour votre attention et bon retour au bercail à tout le monde !
Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances,
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle,
Madame la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits de la Femme,
Monsieur le Ministre de l’Agriculture et des Ressources Naturelles et du Développement Rural,
Chers collègues du Conseil d’Administration de la BRH
Monsieur le Représentant de l’Alliance d’Inclusion Financière
Madame la Représentante de l’Onu Femmes en Haïti, Madame Dédé EKOUE
Mesdames, Messieurs les Membres de la Commission de Coordination de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Chers participants qui nous suivent en ligne et en présentiel,
Mesdames, Messieurs,
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Au nom du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti (BRH), je vous souhaite la plus cordiale bienvenue à ce Forum des femmes, qui se déroule dans la cité Christophienne, autour du thème ‘’Education et Autonomisation Financières : Renforcer la Résilience des Femmes Rurales ‘’.
L’organisation de ce Forum à l’intention des Femmes intervient dans un double contexte :
• D’abord, toutes les études récentes sur les impacts de la pandémie, notamment celles du Fonds Monétaire International, montrent que les Femmes figurent parmi les catégories les plus affectées par la crise sanitaire de Covid-19, d’où la nécessité de renforcer leur résilience à travers, entre autres, une bonne autonomie financière ;
• Ensuite, ce Forum s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF), lancée en 2014 par la BRH sous le haut patronage de la Présidence de la République dans le but de faciliter l’accès à la population aux produits et services financiers.
La mise en œuvre de cette SNIF, qui nous réunit, encore une fois, ce matin, se réalise autour de cinq piliers, à savoir : des Services financiers pour faciliter l’inclusion et la réduction de la pauvreté ; du Crédit pour la croissance économique ; des Services financiers de proximité ; l’Education et la protection des consommateurs ; et le Renforcement des institutions et des infrastructures financières.
Selon une analyse des besoins aux services et produits financiers , des groupes de la population présentant des caractéristiques, qui devraient être considérés comme étant prioritaires, ont été identifiés de la manière suivante : Les jeunes, les micros petites et moyennes entreprises, les personnes vivant dans les endroits reculés, les personnes en situation précaire, les travailleurs migrants et leurs familles, les agriculteurs ; et parmi tous ces groupes cibles, nous retrouvons bien évidemment les femmes qui constitue un groupe cible transversal de la Stratégie et du Plan National d’Education Financière.
Chers participants,
Au niveau global, les données de la Banque Mondiale montrent que sur les 1.7 milliards de personnes qui n’ont pas accès aux services financiers, 1 milliard sont des femmes, ce qui représente 56% du total. Ces personnes habitent pratiquement toutes dans des pays en voie de développement et à faible revenu, dont Haïti, et nécessitent des programmes d’appui financiers et non financiers. C’est donc dans cette perspective que la BRH, en plus de son support au renforcement de l’infrastructure financière, a mis en œuvre des programmes spécifiques (programme pro-croissance) en vue de promouvoir certains secteurs productifs clés à forte valeur ajoutée et à fort potentiel, susceptibles d’avoir des retombées directes sur les activités économiques des femmes dont celles que nous tenons à mettre en évidence ce matin : Les activités économiques de nos « Madan Sara ».
Aussi, il convient de souligner qu’au-delà d’une aide économique, un cadre règlementaire peut aussi permettre aux femmes d’avoir une indépendance financière. Cela revient à dire que, changer les procédures, et parfois la loi, peut être nécessaire pour ouvrir l’accès à la finance aux femmes. Une très bonne raison pour ce faire car plusieurs études ont montré que les femmes sont des emprunteuses hors pair car les crédits qui leur sont octroyés sont le plus souvent remboursés à 90%. Plus important encore, accorder un prêt à une femme a tendance à avoir des impacts positifs, non seulement, sur ses conditions de vie, mais aussi impacter celle de toute sa famille. N’est-elle pas celle qui, dans bien de cas, nourrit la famille, paie les soins de santé, débourse pour l’écolage des enfants et doit épargner pour les jours durs ? Chapo ba medam !!!!!!!
Mesdames, Messieurs,
La contribution des femmes dans les différentes sphères d’activités du pays se retrouve souvent noyée dans les statistiques nationales. Pourtant, la collecte d’indicateurs désagrégés est importante pour cerner les problèmes d’inégalité de genre, de répartition de la richesse et pour sensibiliser les institutions sur leur engagement à jouer leur participation dans la résolution de ces problèmes.
Chez nous en Haïti, les statistiques révèlent que les femmes sont majoritaires, car 51% de la population âgée de 15 ans et plus sont des femmes. D’un autre côté, les données de l’enquête FinScope ont confirmé que 75 % de ces femmes vivent d’emplois précaires ; seulement 9% sont bancarisées, et environ 75% n’épargnent pas et n’investissent pas. Ces données, entre autres, laissent présager que l’exclusion financière des femmes constitue alors un des éléments contribuant à ce qu’on appelle la féminisation de la pauvreté en Haïti.
Mesdames, Messieurs,
L’atelier que nous ouvrons ce matin constitue un témoignage de l’engagement du Comité de Coordination et de suivi de la Stratégie Nationale de l’Inclusion Financière de nous aider à mieux cerner la problématique de l’exclusion des femmes entrepreneures. A travers ce Forum de 2 jours, on entend adresser non seulement les différentes contraintes, mais aussi faciliter la mise en évidence des opportunités liées à l’inclusion et l’autonomisation financières des Femmes en Haïti, dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière mais surtout dans cette perspective de relance post-Covid.
Au cours de ce forum, il sera question de suggérer des mesures pour favoriser l’inclusion financière et l’autonomisation des femmes rurales, mais également d’informer la population, particulièrement les femmes participantes au Programme National d’Education Financière (PNEF). Aussi, ce Forum des Femmes se veut être un espace de discussions, d’échanges d’idées et de partage d’expériences pour la promotion de l’inclusion et de l’éducation financières des femmes. Aussi, doit-il offrir un cadre de réflexions sur les principaux enjeux et opportunités pour une meilleure inclusion sociale, financière et économique des femmes rurales.
La BRH espère que les échanges, causeries et discussions aboutissent à des solutions innovantes susceptibles d’offrir de nouvelles modalités d’inclusion financière et des opportunités économiques pour les femmes rurales. C’est cet état d’esprit qui doit nous animer ce matin !
Mesdames, Messieurs,
Je ne terminerai pas mon intervention sans remercier particulièrement tous les membres du Comité de Coordination et de Suivi de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière dont le Ministère de l’Economie et des Finances assure la présidence.
Nos remerciements les plus sincères vont à l’endroit les différents Ministères tels que le Ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes, le Ministère de l’Education et de la Formation Professionnelle, le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural, le Ministère du Commerce et de l’Industrie, le Ministère des Affaires Sociales et du Travail, le secteur financier, la société civile, nos partenaires internationaux AFI, ONU-Femme, l’USAID, la Coopération Suisse, le Gouvernement Canadien, MEDA, le Développement international Desjardins, WOCCU, le Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne et du Crédit au Sénégal (PAMECAS) etc. Je remercie également toutes les autres institutions ainsi que les intervenants qui ont répondu favorablement à notre invitation et tous ceux et toutes celles qui, d’une façon ou d’une autre, contribue à la réalisation de cet événement dans la ville du Cap-Haitien.
A nos très chers Capois, merci pour votre chaleureuse hospitalité !
Sur ce, je déclare le Forum des Femmes ouvert depuis la Cité Christophienne ! Je formule les vœux de plein succès à vos travaux. Puissent à travers ce forum, émergent, de vos débats fructueux, des orientations dont pourront s’inspirer les différents acteurs de l’inclusion financière pour une plus grande résilience des femmes rurales.
Que Dieu continue de nous bénir Haïti !!!!
Merci.
Jean Baden Dubois
Gouverneur de la BRH
Madame la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes,
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle,
Monsieur le Ministre de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement rural,
Monsieur le Ministre du Commerce et de l’Industrie,
Monsieur le Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti,
Madame, Messieurs les Membres du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti,
Madame la Représentante de l’Organisation des Nations Unies pour les Femmes (ONU / FEMMES),
Mesdames, Messieurs les Partenaires dans la réalisation du Plan National d’Education Financière, notamment l’Alliance Mondiale pour l’Inclusion Financière (AFI),
Mesdames, Messieurs les Cadres de l’Administration Publique,
Mesdames, Messieurs les Cadres de la Banque de la République d’Haïti,
Mesdames, Messieurs les Présentatrices, Présentateurs, Modérateurs, Modératrices et Panélistes,
Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, vous qui suivez en Virtuelle, en vos titres, grades et qualité,
Mes Dames, Messieurs les Représentants de la Presse
Distingués femmes entrepreneures,
Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs,
Les assises auxquelles j’ai le plaisir de participer ce matin témoignent tant de la ferme volonté que du souci constant du Chef de l’Etat Son Excellence Jovenel MOÏSE et de l’ensemble du Gouvernement de poursuivre et d’intensifier la lutte pour l’inclusion des femmes dans les activités économiques et financières du pays.
En effet, doter les femmes, particulièrement celles vivant en milieu rural, des moyens d’assurer leur autonomisation financière est l’une des conditions nécessaires à une croissance économique et à un développement équitables et durables. Nous en sommes tellement conscients que nous nous efforçons, chaque jour davantage, à inscrire dans la réalité quotidienne de nos concitoyennes et concitoyens les bienfaits découlant de la Stratégie Nationale d’inclusion financière ainsi que du Plan National d’Education Financière ouvrant à toutes et à tous, par l’éducation et l’information, les portes de l’environnement économique et financier national.
Dans ce dessein, je ne peux que me réjouir de pouvoir donner forme aujourd’hui à ce forum sur l’Education et l’Autonomisation Financière prévu à travers le Plan National d’Education Financière qui met une emphase spéciale sur ce groupe sensible, vulnérable mais essentiel de notre population, je veux parler des femmes vivant en milieu rural. Déjà les femmes, d’après les chiffres de l’Institut Haïtien de Statistiques et d’Informatique, totalisent environ six (6) millions sur une population de 11.9 millions d’habitants. Celles qui vivent en milieu rural sont recensées à hauteur de 2.5 millions de personnes.
Ainsi, vous convenez toutes et tous avec moi, que l’importance de ce groupe n’est plus à démontrer et que ce Forum, en dépit de toutes les difficultés conjoncturelles connues, se révèle sinon pertinent du moins nécessaire pour inciter la participation réelle des femmes dans la machine économique et le système financier du pays.
En ouvrant ce Forum adressé aux femmes vivant en dehors des agglomérations urbaines, nous poursuivons la campagne de sensibilisation entamée l’an dernier sur les concepts, notions et structures de la Finance et de l’Economie. La culture financière que nous voulons orienter, développer, renforcer chez les filles et femmes habitant en dehors des villes, devra rendre ces dernières plus autonomes, encore mieux organisées afin que leurs décisions et comportements s’harmonisent avec les efforts institutionnels pour une croissance rationnelle et durable de l’économie nationale.
L’agenda qui se déroulera à ces fins, devra permettre des discussions et activités qui feront ressortir les réalités de ces filles et de ces femmes, leurs forces comme leurs faiblesses, tout en leur fournissant l’opportunité d’explorer des pistes pour une meilleure structuration de leurs choix et actions dans l’optique d’un rendement optimal pour elles, leurs familles, leurs communautés.
Bien que l’activité se déroule aujourd’hui dans la belle ville de Cap-Haïtien, notre action ne se limitera pas aux filles et femmes de la zone du Nord. Les moyens technologiques disponibles porteront nos efforts à celles qui vivent dans d’autres parties du territoire. Elles sont, toutes, concernées par cette campagne d’information, d’éducation et d’inclusion économique et financière.
En examinant avec les personnes ciblées les chiffres inquiétants avancés ce matin, nous chercherons à approfondir la compréhension de part et d’autre, système versus population, des défis et obstacles, pour tenter de trouver, ensemble, des voies de solution à travers les structures existantes. Le cas échéant, il faudra dégager des indices pour orienter de nouvelles réflexions et réponses.
Le Plan National d’Education Financière voudra augmenter ces nombres trop restreints de femmes propriétaires, de femmes génératrices de revenus convenables, de femmes entrepreneures utilisant les services financiers formels. Informer les filles et les femmes vivant en milieu non urbain, devra allonger la liste des personnes bancarisées, capables d’épargne et d’investissement.
Les structures et incitations mises en place au bénéfice des actrices économiques du monde rural doivent être connues et comprises par toutes celles qui sont éligibles afin qu’elles en usent à bon escient. Celles qui ne sont pas encore qualifiées pour en tirer profit dans l’immédiat seront stimulées à le devenir dans un avenir plus proche que lointain.
Les filières productives rurales que le Gouvernement de la République se propose d’accompagner, selon les spécificités de chacune, dans le cadre du Plan de Relance Economique Post COVID, seront développées, comme il est dit dans ce Plan : « aux fins de renverser la tendance au déclin de la production et permettre au secteur agricole d’assurer pleinement sa fonction traditionnelle et primordiale de contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ». Ce Plan, comme les supports et projets envisagés, faciliteront l’accès à l’énergie renouvelable, à l’eau potable et pour irrigation, ainsi que l’obtention de crédit.
Mais il faudra, pour réussir ce Plan de Relance, que les acteurs et actrices du secteur soient prêts, c’est-à-dire, tout à fait conscients des enjeux et capables de naviguer efficacement le système financier dans une perspective d’accroissement de la production et de création de richesse.
Les différents opérateurs du système initieront, dès ce Forum, une éducation formalisée des filles et des femmes du monde rural, à travers les écoles, organisations, associations, et autres types de regroupements. Un encadrement spécifique sera mis en place pour une préparation appropriée à l’entreprenariat et la gestion subséquente pour des exploitations viables et durables.
Demain, à la clôture de ce Forum, nous devrons avoir une bien meilleure appréciation de la réalité et de l’environnement économique des femmes vivant hors des zones métropolitaines. Les filles et les femmes qui participeront, de près ou de loin, à travers la plateforme technologique mise à leur disposition, auront une compréhension plus pratique du système financier et des structures formelles d’encadrement et d’assistance.
Elles devront être, après ces deux jours, avoir les informations nécessaires à la continuation de leur sensibilisation et leur éducation en ce qui concerne l’utilisation normale du système financier. Ces filles et femmes devront déjà être désireuses de prendre des décisions avisées par la consultation d’agents ou opérateurs financiers et l’impact attendu est important vu la transversalité de la présence féminine dans les différentes sphères de la vie nationale, particulièrement, leur rôle dans l’économie rurale et le caractère primordiale de cette dernière dans l’environnement économique haïtien.
Fanm Okap mwen yo, Fanm peyanm,
Ke nou nan Okap oswa nap swiv sou Entènèt, kèlke swa kote nou ye nan peyi Dayiti, mwen salye nou epi tou mwen di nou jan mwen kontan avè nou maten an. Nou vini la pou kòmanse Fowom que Bank Repiblik Dayiti ak Ministè Finans ap òganize jodia ak demen.
Nou menm, ki ap travay nan Gouvènman Peyi Dayiti, nou wè youn nan solisyon pou nou pote chanjman nan kijan nape viv, nan kijan nap travay, jan ke nou gade zafè lajan: se pou nou konprann, se pou nou genyen bonjan enfòmasyon sou systeme financier pays dayti.
Se pou nou genyen tou, bonjan lide sou kijan pou moun òganize komès yo, biznis yo oswa konpayi yo. Lè nou fè bèl rekòlt, genyen lòt jan ke nou kapab vann oswa fè lòt pwodwi avèk sa nou rekòlte.
Lòt lentansyon Fowom saa , se pou nou eksplike Medam yo kijan sektè finans nan mache nan peyi Dayiti epitou kijan Medam yo kapab jwèn èd oswa lajan pou fè biznis. Lè machandiz yo pakab ale vann, yo pa ta dwe gaspiye, nou pa ta oblije jete yo, gen jan pou nou ta fè lòt pwodwi ak yo. Men sa mande lajan. Ebyen gen posibilite pou nou jwen lajan nan bank, oswa kooperativ oubyen nan Mikwofinans.
Men genyen yon jan pou ou parèt pou mande lajan oswa èd. Se sa nou vini eksplike.
Nan Fowòm sila, ou ap genyen pou diskite ak ajan epi tou ak operatè zafè finans. Yo pwale eksplike nou kijan pou nou fonksyone nan sistèm finans peyi Dayiti.
Mwen ta swete nou tande byen, pale byen pou pwofite 2 jou sa yo. Fowòm sa a se, pou nou patisipe nan aktivite ki ap fè nou aprann, fè nou reflechi, epi tou ki ap fè nou konprann pi byen zafè lajan. Lè nou di zafè lajan, nou vle pale de konprann kote moun jwenn lajan, kòman pou nou sèvi ak lajan, epi tou kòman pou nou pa pèdi lajan twò fasil. Li enpòtan pou Medam yo konprann nesesite pou sèvi avèk asirans, pou yo pa pèdi pou kont yo, pou yo pa pèdi twòp.
Lòt lide Fowòm sa, se pou ede Medam yo nan jan yo kapab mete tèt yo ansamb pou monte yon konpayi oswa antrepriz, pou yo fabrike pwodwi pou yo vann epi tou pou yo kapab bay lòt moun nan peyi a travay pou fè lajan tou, pou yo kapab manje epi tou okipe pitit yo ansamb ak fanmi yo.
Sa mande pou nou aprann, pou nou byen konprann sistèm lan. Se preparasyon sa a ke Fowòm jodia vle kòmanse. Se preparasyon sa ke Plan Nasyonal Edikasyon Finansyè a vle reyalize. Plan sila, se yonn nan chimen Estrateji Nasyonal Enklisyon Finansyè peyi Dayiti vle reyalize : pou tout moun nan peyi nou, kapab patisipe kòm sa dwa nan aktivite ekonomik nòmal, byen òganize yo pou yo fonksyone pi byen, fè komès epi tou biznis pi byen. Konsa, yo va jwenn pi plis lajan, yo va bay plis moun travay, yo va kapab patisipe nan pèmèt Leta fè wout, fè lopital ak lekòl fonksyone pi byen. Epitou, tout moun va pwofite.
Medam yo genyen pou yo konprann epi tou aprann koman Leta travay, koman Leta fonksyone pou li cheche lajan, itilize lajan, epi tou plas pa yo nan bagay Leta ap fè.
Mwen swete tout Jèn fi, tout Medam kap viv andeyò lavil tout kote nan peyi Dayiti, pou yo patisipe tout bon nan sa kap fèt la nan Fowòm sila, avèk Plan Nasyonal Edikasyon Finansyè a.
Mwen pale nan non Ministè Ekonomi ak Finans pou mwen di nou, Medam, se pou nou byen pwofite de Fowòm sa a.
Mwen vle tou voye konpliman pou tout moun Bank Repiblik Dayiti ki travay pou fè Wonble sila, antan map swete aktivite sa a byen pase.
Bon travay tout moun !!
Mèsi anpil.
Monsieur le Gouverneur
Monsieur le Gouverneur-Adjoint
Monsieur le Directeur Général
Collègue Membre du Conseil
Mesdames, Messieurs de la Haute Direction
Mesdames, Messieurs les Cadres
Chères Collaboratrices et Chers Collaborateurs,
Chers Exposantes et Exposants
Membres de la Presse
Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, présents et en ligne
Au nom de mes pairs du Conseil d’Administration, permettez que je vous souhaite la plus cordiale bienvenue, à la Foire annoncée, lors des festivités de fin d’année, foire lancée sous le thème:
“ Retrouver notre identité à travers la mode”.
Cet évènement, inédit à la BRH, est une initiative revêtant une importance capitale pour le Conseil d’Administration, car il s’inscrit dans la lignée des efforts consentis, devant conduire à la croissance économique.
La Banque de la République d’Haïti s’est évertuée, au fil du temps, à mettre en place un ensemble de mécanismes financiers, visant l’augmentation de l’emploi et de la production nationale. Elle a compris également que, pour maximiser les résultats attendus de ces susdits mécanismes, des actions concrètes, ciblant directement la demande de consommation des biens et services, produits localement, sont une nécessite et constituent un levier important sur lequel, capitaliser, afin d’impacter positivement l’économie nationale.
Dans cette optique, la Banque de la République d’Haïti se veut être un acteur pionnier, en posant la première pierre que constitue l’initiative du jour. Cette foire-Exposition de produits de mode, localement fabriques, nous permettra de partir à la découverte de nos talentueux artistes, artisans et créateurs, à travers leurs oeuvres, empreintes d’originalité, de couleur, de finesse et de créativité.
Il nous faut saisir au vol cette opportunité que nous offre la crise, causée par la pandémie. Les voyages vers l’extérieur devenant de plus en plus contraignants, un momentum se dessine donc pour le secteur de la mode et pour d’autres secteurs, tels, la Gastronomie Haïtienne, le tourisme local, les Salons-expositions et j’en passe!
Je salue donc la présence et la participation des exposantes et exposants et leur souhaite une journée, porteuse de grandes opportunités.
Cet évènement s’est construit avec le support inconditionnel de nombreux Collaborateurs et souffrez que je prenne le temps de les en remercier, du fond du Coeur:
Merci à nos Collaborateurs de la Direction de Communication et des Affaires Publiques, de la Direction des Affaires Juridiques, de La Direction de l’Information et de Technologie, de l’Unité Organisation, Méthodes et Innovation, de l’Unité de Sécurité et de Transport, de l’Unité de Gestion des Bâtiments et à tout le staff du Centre de Convention et de Documentation.
Et enfin, last but not least, Merci à l’équipe de Chokarella et a Mme Laurence Magloire!!
Le moment est venu de céder le microphone à l’Architecte de cette journée, le Gouverneur, M. Jean Baden Dubois, sans la grande implication duquel cet évènement n’aurait pas pris corps. Gouverneur, sous vos applaudissements!
Merci!
Myrtho René
Membre du Conseil d’Administration
- La mise en circulation d’une Gourde Digitale par la Banque centrale s’inscrit dans le prolongement des actions visant à accompagner et orienter le développement de l’économie numérique en Haïti. La BRH rejoint donc la mouvance internationale orientée vers l’implication croissante des Autorités Monétaires dans l’offre de moyens de paiement mieux adaptés aux mutations technologiques et aux préférences des consommateurs. En avançant à grands pas vers l’implémentation d’une phase pilote, la BRH se hisse à la hauteur du dynamisme affiché par les pays de la région, certains ayant achevé leur phase pilote (l’Uruguay) tandis que d’autres sont en cours d’implémentation (Les Bahamas) ou à un stade avancé dans leur recherche conceptuelle (la Jamaïque).
- Le système de paiement haïtien a connu des progrès significatifs au cours de ces 20 dernières années notamment avec l’apparition des Banques à distance et des FinTech. Toutefois, ces avancées se heurtent à des contraintes persistantes, les empêchant de réaliser leur plein potentiel en tant qu’outils d’inclusion financière. En effet, l’absence d’un cadre légal, le manque d’éducation financière et l’absence d’interopérabilité entre les fournisseurs de services ainsi que de dispositions claires qui garantissent la protection des consommateurs constituent des freins à une plus forte expansion. Ajouté à cela, les difficultés d’accès à l’énergie et à un réseau internet compromettent l’accès et la disponibilité des services financiers surtout dans les zones reculées.
- A travers cette solution, la BRH compte offrir un moyen de paiement plus sécuritaire (surtout en cas de catastrophes naturelles) qui permet d’adresser les problèmes cités plus haut, en étant garanti par l’Autorité d’Emission, accessible sur tout le territoire national et circulant sur un support permettant d’éliminer la dépendance à l’énergie et au réseau internet. La Gourde Digitale vient donc renforcer le système de paiement actuel et se révèle donc un facteur de modernisation de la politique monétaire, de promotion de la concurrence dans le paysage financier, d’augmentation du seigneuriage, de dynamisation des activités économiques et de promotion de l’inclusion financière
- La Gourde Digitale tout comme la gourde physique sera un instrument de souveraineté nationale et un symbole de notre identité. Ce projet dépasse donc le cadre de la BRH et son appropriation par le public est fondamentale pour la matérialisation des résultats attendus. L’organisation de ce concours suit donc cette logique participative que nous préconisons en vue de susciter l’intérêt du public tout en mettant à profit les compétences et expertises à divers niveaux. A l’issue de cette compétition qui mettra aux prises vos sens créatifs, il s’agira de trouver un nom pouvant identifier de manière unique la Monnaie Digitale de la Banque Centrale Haïtienne. Les candidats seront évalués selon les critères et principes fondamentaux qui vous seront présentés pendant cette rencontre.
Mw di nou mèsi pou interè que nou manifeste pou projè sa e mw ban nou garanti que chwa yo ap fèt ak anpil transparans, pwofesyonalis ak rigè. Nou konnen jan peup ayisyen gen imajinasyon e yap rive jwenn yon non ki makonnen ak istwa nou, kilti nou, idantite nou e ke nap fyè poun kleronnen tout kote n pase. Goud dijital la se pwojè tout ayisyen e se youn nan mwayen poun ede activité ekonomik boujonnen nan peyi a, sa ki ap pèmèt kreye plis travay e amelyore kondisyon lavi sitou nan zòn ki pi rekile yo.
Mesdames et Messieurs les membres du conseil d’administration de la Banque de la République d’Haïti
Chers directeurs et cadres de la Banque de la République d’Haïti
Membres de la presse parlée et écrite
Distinguées invités
Chers participants
Mesdames, messieurs,
Au nom du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti (BRH), je vous félicite d’être présent avec nous sur toutes les plateformes (Twitter, Facebook, Instagram et bien sûr à travers les médias traditionnels) pour le lancement de ce concours national a une appellation ainsi qu’a un logo pour « la gourde digitale ».
La BRH est convaincue que l’innovation est nécessaire pour aller de l’avant. C’est pour cela qu’elle ne cesse d’encourager l’innovation dans les différentes sphères d’activités et naturellement au niveau du système financier que ce soit,
- pour apporter son soutien dans les infrastructures,
- le savoir-faire
- et la technologie.
Je veux profiter de l’occasion pour saluer les initiatives des institutions financières, qui, elles aussi tendent à rendre le système financier haïtien plus dynamique et plus compétitif et plus accessible.
L’innovation a permis au système de paiement d’évoluer depuis ces dernières années. Il est possible d’effectuer des transactions par carte, par téléphone et en ligne. Naturellement, nous devons citer
- la compensation électronique des chèques et
- l’interopérabilité entre les différents systèmes de paiement des institutions financières possible, depuis le 1er octobre de cette année, à travers le Processeur National de Paiement (PRONAP). Grâce à ces innovations nous avançons à grand pas vers la révolution numérique de la monnaie et l’inclusion digitale.
L’innovation au niveau du système financier entraine de plus en plus la digitalisation croissante des paiements scripturaux avec un impact certain sur la demande d’espèces (pièces de monnaie et billets..).
En tant banquiers centraux, nous devons donc prendre des initiatives afin de renforcer le système de paiement et répondre aux attentes des consommateurs pour la protection des transactions, maintenir la confiance du public, assurer la stabilité du système financier et surtout favoriser une plus grande inclusion financière de la population vivant dans les zones reculées.
Cette révolution numérique riche en bénéfices qui améliorent nos quotidiens amene avec elle également des risques importants : risques de conformité, risques financiers et risques de stabilité. Ces risques associés à la monnaie numérique sont donc à la fois macroéconomiques et micro-économiques.
Aujourd’hui, 80 % des banques centrales de la planète étudient la possibilité de créer une monnaie digitale et 10 % sont au stade de projet pilote. A l’instar des banques centrales du monde, la BRH analyse l’opportunité de lancer une monnaie digitale de banque centrale (MDBC).
C’est ainsi que depuis 2019, la BRH travaille sur l’opportunité de lancer une Gourde Digitale. Une gourde qui pourra être accessible via une carte à puce, un téléphone intelligent ou de base, une tablette et même un ordinateur.
Le projet de la gourde digitale a été présenté au public à différentes occasions : 5ème Edition de la Fintech (30 avril 2020), au lancement du Plan National d’Éducation Financière (25 juin 2020), au Mercredi de Réflexions de la BID : Gourde Digitale et Inclusion Financière en Haïti (22 juillet 2020) et même sur le Rendez-vous Économique avec Kesner Pharel (27 juillet 2020).
Aujourd’hui, c’est a vous public d’être un acteur de la Gourde Digitale !
Et désormais, vous allez a être un acteur clé tout au long du reste du processus.
Ce matin nous vous invitons à participer au concours national d’appellation de la gourde digitale. Nous allons donc ensemble choisir le nom et le logo pour la Gourde Digitale.
Nous attendons de vous en tant que participant de proposer le nom qui désignera le mieux Notre Gourde Digitale, ses valeurs, sa philosophie et sa mission dans l’économie.
La sélection de ce nom qui sera retenue pour la gourde digitale sera faite par un jury constitué de personnalités compétentes et sur la base de critères spécifiques. Le travail des membres du jury nous présumons sera énorme. Nous leur disons déjà un grand merci. Ce jury choisira les trois meilleurs (noms et logo).
Et de ces trois, on laissera le public voter et le nom retenu sera le nom que vous public aurez choisi.
Dapre yon anket ki te fèt an 2018, 46% nan moun ki gen 15 an oswa plis an Ayiti yo eskli finansyèman. Pou nou rive korije sa. “Nou vle pou chak ayisyen kapab enkli finansyèman, se premye objektif sa a.
Dezyèm objektif goud digital li ekonomik.
- “Pri pou fè biye trè enpòtan.”
- Goud la dijital fè li posib modènize sistèm nan peman,
- Mete plis kontwol nan servic yap bay popilasyon an
- Lap pemet leta rive zou mounn kap viv nan zòn ki lwe yo jwen bonjan kalite mwayen pou lavi yo.
kreyasyon goud dijital la ap fèt nan yon sekirite dijital ki chita nan bank santral la epi y ap itilize li pou transfere lajan sa a elektwonikman nan diferan bous.
La Banque de la République d’Haïti compte beaucoup sur votre contribution. Nous espérons que cette nouvelle forme de monnaie apportera un réel changement au pays et que vos efforts favoriseront la croissance et le développement durable d’Haïti.
Merci à vous
Excellence Monsieur l’Ambassadeur
Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances
Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique de l’Ambassade Suisse
Madame et Messieurs Membres du Conseil de la Banque de la République d’Haïti
Cadres de la BRH
Mesdames et Messieurs de la Presse parlée et écrite
Mesdames et Messieurs,
La Banque de la République d’Haïti est fière d’élargir son partenariat avec la Coopération Suisse via l’Ambassade de Suisse en Haïti dans le cadre des efforts visant à financer le secteur agricole dans le pays. En effet, les deux entités ont conclu un accord en décembre 2019 pour la mise en place d’un Cadre National pour le Renforcement du Financement Agricole en Haïti (CNFA). Les ambitions du programme CNFA sont d’augmenter le revenu et contribuer à la sécurité alimentaire des exploitants agricoles en renforçant durablement la gouvernance et la définition de mécanismes financiers adaptés au secteur agricole. En termes de résultats escomptés, on a :
• Les institutions financières publiques et privées des secteurs agricole et agroalimentaire développent et mettent en place des mécanismes adaptés et fonctionnels de gouvernance du système financier agricole.
• Les entrepreneurs, des femmes et des hommes des secteurs agricole et agroalimentaire, mieux informés et sensibilisés à la gestion des risques, utilisent les services financiers et d’accompagnement adaptés au développement des chaînes de valeur agricoles.
Considérant son agenda monétaire pour la croissance, la BRH s’est donc engagée pour une durée de 54 mois à mettre à la disposition du programme CNFA des ressources financières allant jusqu’à cinq milliards de gourdes par an pour le financement de projets bancables qui seraient portés par les acteurs de toute la chaine de valeur du secteur agricole via l’application de la circulaire 113 qui offre audit secteur des opportunités de financement qui jusqu’ici n’existaient pas encore.
Mesdames, messieurs,
La Banque a fait plus que s’engager pour supporter le secteur agricole. Des réflexions portées sur une meilleure applicabilité de la circulaire 113 ont débouché, en date du 20 novembre dernier, sur la signature d’un Protocole d’Accord entre la BRH et le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), pour la garantie des opérations de paiement du Fonds de Garanties partielles du risque de crédit en faveur des PME de l’agriculture et de l’exportation (FGPCAE), lequel Fonds de Garantie est administré par le FDI. La mise en place du FGPCAE constitue une brique importante dans la construction de l’écosystème de financement agricole nationale.
Ces actions témoignent de la volonté de la Banque centrale de changer les paradigmes autour du financement du secteur agricole. En outre, la Banque centrale comprend le potentiel des jeunes dans le processus de création de richesse, en témoignent les 1700 concepts d’affaires reçus en seulement une semaine lors du lancement du concours de Concept d’Affaires dans le cadre du Forum des Jeunes organisé conjointement par la BRH et le MEF les 12 et 13 août 2020.
Mesdames et messieurs,
La signature de cet Avenant entre la Coopération suisse et la BRH renforce l’Accord de décembre 2019 et s’inscrit lui aussi dans une dynamique de continuité des efforts de financement du secteur agricole. En effet, cet Accord va permettre de financer près de 50 concepts d’affaires de plus. A noter que la Banque avait sélectionné 12 concepts d’affaires des 1700 reçus. Grace à cet Avenant, la Coopération Suisse rendra disponibles des fonds qui permettront non seulement de financer ces jeunes entrepreneurs dans des filières porteuses comme la transformation agricole, l’élevage, l’artisanat et la pêche, mais aussi d’améliorer leurs compétences en éducation financière et de réaliser une étude de capitalisation afin de documenter les résultats et les leçons apprises.
Vous comprenez donc que ce programme a un volet d’éducation financière qui est d’une grande importance pour la Banque qui estime qu’un entrepreneur éduqué financièrement lui permettra de :
• Prendre de meilleures décisions pouvant réduire les risques financiers pour son entreprise ;
• Contribuer ainsi à augmenter la chance de survie de son entreprise ;
• Favoriser une inclusion financière toute en douceur ;
• Favoriser le transfert de l’informel au formel.
Mesdames et messieurs,
Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, ce genre d’initiatives a le mérite d’insuffler un vent d’espoir et de présager de meilleur lendemain. Cela nous rappelle que l’investissement n’est rien d’autre qu’un pari positif sur l’avenir.
De concert avec nos jeunes, mettons-nous au travail pour façonner ce futur. De toute manière, entre choisir un futur qui sera le produit de nos inactions présentes ou le reflet de nos actions et engagements d’aujourd’hui, le choix n’a jamais été aussi clair.
Jean Baden Dubois.
Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances,
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle,
Madame et Messieurs les membres du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti,
Monsieur le Directeur Exécutif de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI),
Mesdames et Messieurs les représentants et membres de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI),
Monsieur le représentant du Centre de Recherche pour le Développement International (IRDC),
Monsieur le représentant de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE),
Mesdames et Messieurs les responsables d’Institutions membres du Comité de Pilotage du Plan National d’Education Financière,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité de Pilotage du Plan National d’Education Financière,
Chers directeurs et cadres de la Banque de la République d’Haïti Honorables invités, en vos rangs, grades et qualités respectifs, Mesdames et Messieurs,
C’est un honneur pour moi de prendre la parole, au nom du Conseil d’Administration de la Banque de la République d’Haïti, à l’occasion du lancement du Plan National d’Education Financière (PNEF). Je vous remercie, tous, d’avoir répondu favorablement et virtuellement à notre invitation. Signe de votre intérêt pour la thématique de l’éducation financière, qui nous converge ce matin vers nos écrans d’ordinateurs, nos tablettes ou nos téléphones portables.
Les questions de l’inclusion financière constituent, un enjeu économique majeur, mais également sociétal, pour tout pays et précisément pour Haïti. Nos choix économiques, financiers et nos modes de vie sont souvent impactés par la problématique de l’inculture financière. Environ 89% de la population âgées des quinze (15) ans et plus n’ont pas accès à un compte bancaire, 73 % n’épargnent pas formellement et 87 % n’empruntent pas. La profondeur du marché financier, son incapacité à répondre, adéquatement, aux besoins en services financiers d’une fraction significative de la population peuvent avoir des incidences négatives sur le développement de l’entrepreunariat formel et la croissance économique du pays.
Dans la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, lancée en 2014, cinq (5) grand axes ont été identifiés et priorisés comme levier pour amener une bonne frange de la population à avoir accès à plus de services et de produits financiers de qualité et de proximité. Ces initiatives devraient contribuer à l’amélioration de son bien être financier. L’un de ces cinq (5) piliers retenu porte sur l’éducation financière et la protection du consommateur. Si des progrès ont été observés au niveau du taux d’inclusion financière en Haïti passant de vingt-sept (27) % en 2014 à trente-quatre % en 2018, il nous faut comprendre que l’éducation financière demeure une prérogative centrale pour consolider les acquis et renforcer la résilience.
Mesdames, Messieurs, le niveau d’éducation financière de nos concitoyens ainsi que leur perception du sujet ont été évalués, à travers deux (2) lourdes enquêtes, au cours de ces trois (3) dernières années : Le FinCap et le FinScope . Selon les enquêtes FinScope, réalisées en 2018, sur plus de plus de sept point cinq (7, 5) millions de personnes âgées de quinze (15 ) ans et plus, en Haïti, 53 % d’entre elles, souhaitent bénéficier d’une éducation financière, de manière à mieux faire fructifier leurs actifs financiers, mieux définir leur priorité financière et se protéger contre les aléas de la vie.
Cette forte attente est tout à fait justifiée quand nous savons, que :
- les individus tout comme les ménages ont besoin d’un minimum de compétences financières pour faire un budget, épargner, financer l’éducation des enfants, faire des investissements à long terme, acheter une maison et plus encore.
- selon l’étude FinScope, environ 80% de la population sont en précarité financière, 63% n’ont aucun contrôle sur leurs dépenses, 12 % seulement arrivent à comprendre un produit financier.
- le changement de comportement financier ne suivra pas tout seul. Si nous voulons contribuer à l’émergence de ce monde inclusif, il doit être stimulé par des efforts de sensibilisation et de formation conjugués et une simplification des informations nécessaires. L’’éducation financière peut mieux guider les ménages dans leurs choix financiers.
- l’accès à l’éducation financière peut contribuer, non seulement, à accroître, l’accès, mais aussi, l’utilisation des services financiers en termes d’épargne, à réduire le niveau d’endettement, faire diminuer la probabilité de défaut de paiement et de la faillite et maintenir la stabilité financière.
Le 27 mai 2020, a été consacré à la restitution des travaux portant sur l’élaboration du Plan National d’Education Financière, à nos deux (2) Ministères concernés, porteurs du projet, au Conseil d’Administration de la BRH ainsi qu’aux autres institutions membres du comité de pilotage du document. Ce Plan s’appuie sur les recommandations de l’OCDE-INFE, de l’AFI et les leçons apprises de certaines pratiques de notre communauté de praticiens en éducation financière. Leur aboutissement est, le fruit d’une année de collaboration entre différents acteurs, tant du secteur privé que du secteur public, œuvrant tous pour l’amélioration de l’inclusion financière en Haïti.
C’est dans ce contexte, qu’au nom du Conseil d’Administration de la Banque Centrale, en ma qualité de président du Comité de pilotage, j’ai le privilège de rendre public le Plan National d’Education Financière dit PNEF Haïti, aujourd’hui. Le PNEF arrive dans un contexte particulier mais tellement opportun. En effet, l’arrivée de la crise sanitaire de la Covid-19 a été l’occasion de mieux appréhender l’ampleur du travail à faire pour arriver à une inclusion réelle en Haïti. La pandémie et le confinement auxquels nous sommes confrontés actuellement touchent particulièrement les personnes vivant dans des conditions de vulnérabilité mais aussi les grandes compagnies, les professionnelles, les travailleurs, les MPME, les ménages, les écoliers et les universitaires. Elle nous a permis de comprendre combien l’accès et la maîtrise des outils technologiques et de communication sont devenus plus que nécessaires pour la continuité des affaires.
Mesdames, Messieurs, ce document cadre, dont l’horizon est de cinq (5) ans, devra nous permettre de mobiliser tous les acteurs concernés, pour mieux combler les attentes de la population haïtienne en matière d’éducation financière. Enfants, jeunes scolarisés ou non, moins jeunes, universitaires, professionnelles indépendants ou cadres du secteur public ou privé, citadins ou citoyens vivant dans nos régions rurales, investisseurs, agents économiques du secteur formel comme ceux du secteur informel, les ménages en général, vous êtes tous concernés par ce Plan National d’Education Financière, dans votre quête d’autonomisation financière, pour pouvoir vous adapter aux évolutions de ce monde économique tant compétitif. Les services basiques de paiement à distance ou en ligne, la digitalisation des opérations, des incitations à l’’épargne, une meilleure appropriation des concepts d’assurance sont autant d’outils et de moyens qui doivent être mis à contribution pour augmenter votre résilience financière.
Il me plait, par la même occasion, de faire une mention spéciale à nos partenaires internationaux qui ont apporté tout leur soutien pour la réalisation de ce document et l’organisation de cet évènement de lancement public. A nos amis de l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI), de la Fondation Capitale, du Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI), l’OCDE, la Banque Mondiale, la Banque Centrale de Seychelles, la Banque de Réserve des Fidji, la Banque Centrale du Maroc ainsi que la Fondation Marocaine pour l’Education Financière, nous vous disons un grand merci !
Aux institutions membres du comité de pilotage et leurs représentants, CHAPO BA ! Toujours ferme à la barre ! Votre présence constante, malgré vos lourdes responsabilités professionnelles et le contexte difficile du pays lock et de la crise sanitaire de la Covid 19, va laisser ses empreintes. En ce sens, nous remercions chaleureusement les représentants :
- du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle,
- du Ministère de l’Economie et des Finances ;
- de l’Université Quisqueya ;
- de l’Association Nationale des Institutions de Microfinance d’Haïti (ANIMH) ;
- de l’Association Professionnelle des Banques (APB) ;
- du Conseil Mondial des Coopératives (WOCCU);
- de l’Unigestion Holding à travers Digicel/ Mon CASH ;
- de la Fédération Le Levier
- du Conseil National pour le Financement Populaire (KNFP) ;
- du Group Croissance ;
- de l’Alternative Insurance Company (AIC) ;
- de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) ;
- de l’Action pour la Coopération avec la Micro Entreprise SA (ACME SA) ;
- de Care Haïti à travers son programme de banques villageoises
Permettez-moi, également, d’adresser mes remerciements au Président de la République, pour avoir pris l’initiative de mettre en place la Commission Présidentielle ainsi que le Groupe de travail pour l’Inclusion Financière. Ces entités devront nous permettre de créer plus de synergie entre les politiques d’inclusion et d’éducation financières et les autres politiques sectorielles pour une plus grande inclusion économique, sociale et financière.
A tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail d’une façon ou d’une autre. Les consultants, les lecteurs, les panelistes, les modérateurs, les médias, le comité organisateur de l’événement, les Directeurs, les cadres techniques et de support, au nom du Conseil d’Administration et en mon nom propre, nous vous adressons un merci spécial.
La Nation vous sera tous reconnaissante pour votre contribution à son élévation !
Mesdames et Messieurs,
Je suis persuadé que la richesse et la profondeur des échanges de cette journée nous permettra d’identifier les voies et moyens d’encourager les innovations favorables à l’éducation et l’inclusion financières, dans un cadre global qui allie à la fois la promotion et la diversification des services, la sécurité des opérations et la stabilité du système. Faisons du Plan National d’Education Financière, le PNEF, l’une de nos boussoles, pour agir vite et bien pour relever le défi de la croissance inclusive. C’est ainsi qu’en Haïti pourra s’inscrire dans les objectifs du développement durable !
Que Dieu continue de protéger Haïti !!!!!
Merci

Je prends un plaisir bien réel à vous adresser le discours d’ouverture de la FinTech dans le cadre de la 10ième édition du Sommet Internationale de la Finance. La réalité du virtuel est en train de prendre la pleine mesure du concret dans un monde encore dominé par le schéma occidental de la pensée cartésienne. Cependant, les temps changent, imperceptiblement, à l’image de ce mouvement d’horloge que même l’esprit le plus averti peine à capter dans sa quotidienneté. Et comme le gong de l’horloge, les moments historiques sont là pour venir consigner, dans les annales, les moments de rupture qui, souvent, sont déjà, pour l’esprit d’avant-garde, des éléments du passé. La pandémie du COVID-19 recoupe bien cette analogie.
Aujourd’hui, la réalité quantique prend la pleine mesure du concret dans des applications technologiques qui envahissent, mine de rien, l’espace de l’utilitaire à l’image de l’ordinateur quantique en gestation. Progressivement, la logique cartésienne est en train de s’ouvrir à une forme plus ouverte de rationalité que les scientifiques les plus pétris de sciences pures désignent, au propre pour certains, ou au figuré pour d’autres, sous le nom de mystères des nano structures. Les temps changent donc, imperceptiblement, et certaines frontières du fait scientifique comme du fait technologique perdent de leur étanchéité à l’image de la frontière déjà ténue entre le virtuel et le réel. Au temps où le virtuel devient le nouveau réel, bienvenue dans la dimension réelle du virtuel.
Il aura fallu la crise du COVID-19 pour donner à cette dimension une échelle planétaire. Pour Haïti, le Sommet 2020 représente l’occasion idéale pour intégrer avec fierté cette mouvance dans les moments mêmes de ses manifestations premières. C’est d’ailleurs, fort de cette fierté que procure la légitimité d’être partenaire privilégié de cet événement que la BRH, par mon organe et au nom du Conseil d’Administration, vous convie aux assises historiques des premières assises virtuelles de la Fintech.
Je m’associe également au Group Croissance, à Profin et á PROFIT pour souhaiter une chaleureuse bienvenue aux participants de cette première qui se trouve être la 5ième édition de cette manifestation. Fort heureusement, les thèmes que sont : l’impact des TIC sur la finance, le rôle de la technologie dans l’éducation, les enjeux du Bitcoin, l’inclusion financière à travers les TIC, tous traités dans les précédentes éditions, rencontrent à point nommé les besoins de réflexion du thème particulier de l’édition actuelle. Nous avons donc, s’il en est besoin, le minimum de prérequis pour asseoir l’action de « Financer la réponse au COVID-19 et préparer l’après-crise ».
Les interventions qui vont suivre revêtiront, à n’en pas douter, un caractère prospectif. Il y va du contexte historique de ce sommet. A ce tournant particulier, l’importance des enjeux devrait inspirer les réflexions les plus novatrices aux praticiens des secteurs privés et publics, aux membres de la communauté académique et aux professionnels des institutions internationales pour fonder les actions que nécessitera, beaucoup plus tôt que dans le cours normal des choses, la mise en place du nouvel ordre international que la crise du COVID-19 aura initié sans préavis. C’est donc un honneur pour moi de lancer ce matin les activités de cette édition.
Chers Participants Virtuels,
Les conditions dans lesquelles se tiennent les assisses de 2020 révèlent une capacité d’adaptation qu’on gagnerait à reproduire à une échelle nationale dans une société figée dans la torpeur d’une croissance anémique sur les quatre dernières décennies. Il a fallu la résilience des institutions partenaires, le professionnalisme et la compétence des concepteurs, pour aboutir à la tour de force d’organiser ce sommet virtuel là où la logique première laissait entrevoir, au mieux, un ajournement des activités. Le gouverneur a mis la barre à un niveau encore plus élevé de difficulté en manœuvrant pour respecter la tenue de l’évènement au mois d’avril, dans la tradition sans faille des éditions précédentes. Aujourd’hui, nous y voilà ! Pari tenu ! Une petite voie tracée dans le long cheminement des paris à gagner en matière de création et de répartition de la richesse, de valeurs ancestrales à redorer, de patrimoine culturel et historiques à remembrer ; des vecteurs qui ont pour résultante le maître-mot : Développement. La leçon à tirer est que le raccourci technologique est un outil puissant lorsqu’il est au service d’une volonté collective.
Ce n’est pas le défi qui manque à ceux qui n’ont de choix que de s’engager. C’est le fardeau de chaque haïtien à l’an 2020 de tous les enjeux. Entre la tenaille d’une crise sociétale qui a trop duré et les assauts de plus en plus rapprochés de l’hydre planétaire du COVID-19, la société haïtienne est à l’heure du sursaut qui nous fera trouver dans les graves difficultés actuelles les pousses d’opportunités nouvelles. Pour la planète entière, la crise économique qui accompagne la crise sanitaire laisse ouvertes les options post-pandémie. Les cas de figures couvrent une plage très large de situations qui dépendront du degré de désarticulation des structures de l’économie mondiale et des fractures sociales qui en découleront. Le retour, même transitoire, à des formes plus autocentrées d’action de développement est dans l’ordre des considérations que nous devrions contempler comme voie de sortie à notre propre crise de société.
C’est donc l’occasion pour nous d’ouvrir le champ à plus d’autonomie dans la conduite des politiques publiques en modulant notamment les horizons qu’on leur imprime. Il faudra par ailleurs s’écarter de toute tentation de repli sur soi. L’une des façons de s’y prendre est de profiter des effets de synergie et d’amplification liés aux acquis des technologies qui ont fait leur preuve dans les économies de transition. Citons à titre d’Exemples :
• La Formation en ligne pour obvier aux limitations chroniques des infrastructures académiques et d’un personnel enseignant en quantité en qualité insuffisantes
• Le développement des énergies renouvelables, notamment solaire, pour répondre aux besoins énergétiques associés à un tel effort
• Le télétravail pour contourner les contraintes d’infrastructures à la création d’emplois et comme véhicule privilégié dans la mobilité internationale du facteur travail.
• Le mobile-banking pour sauter la barrière de la proximité dans l’accès aux services financiers et qui, dans ce contexte, aurait pu permettre d’adresser le besoin de la distanciation sociale dans les transactions financières au niveau des banques commerciales.
Ces exemples, bien maigres par rapport aux champs ouverts de possibilités, illustrent la capacité des applications technologiques à transformer l’organisation sociale du travail et ouvrent les choix individuels à un degré beaucoup plus large de flexibilité dans le cadre d’un marché de l’emploi libéré d’un niveau trop coercitif de contraintes physiques. Ils appellent à mon sens á deux niveaux de considérations :
• Le besoin immédiat, pour un pays comme Haïti, d’accommoder l’existant technologique dans la guerre ouverte contre la dissémination du COVID-19 et d’en faire un outil privilégié de prévention dans un environnement fortement limité en matière d’infrastructure sanitaires.
• La mise en place d’un dispositif large de développement des technologies de masse, dans le cadre d’une Stratégie Nationale d’Inclusion Numérique, sur des horizons moyen et long, pour se créer une place honorable dans ce qui ne tardera pas à se dessiner comme le paradigme d’un ordre économique nouveau.
La leçon fondamentale, que l’ampleur des préoccupations immédiates renvoie au second rang des réflexions sur la pandémie actuelle, est le danger que représentent les fractures de toutes sortes, tant au niveau local qu’au niveau mondial, dans un monde où, in fine, la notion de frontière est un leurre, ne serait-ce que par rapport à la réalité du partage planétaire d’une même biosphère.
La marche du progrès planétaire est donc indivisible de son contenu humanitaire global. Fracture numérique, fractures économiques, fractures sociales, sont aussi des facteurs de résilience et, de mutations extrêmes des vecteurs de pandémie en raison de leur meilleure capacité à couver dans les espaces de pauvreté qu’elles alimentent. Le recours au confinement, même dans des conditions de grandes facilités technologique, ne saurait être une solution durable.
Erigé en dispositif de politique publique, il conduit facilement à la configuration sociale si bien décrite dans le roman 1984 de Georges Orwell. Une tentation du repli qui ouvre la porte à des formes sophistiquées de la tentation totalitaire ; à la rétrogradation de notre humanité. Par contre, dans le décor opposé, la marche du progrès planétaire s’accommode mieux du merveilleux à la Jules Verne, dans lequel l’appropriation humanitaire des applications scientifiques les plus innovantes ouvre la voie à ce qu’il y a de mieux dans la nature humaine.
Chers Participants,
La tenue de la 10ième édition du Sommet International de la Finance dans un environnement virtuel de rencontre et d’échanges représente un tournant majeur dans l’existence de cet événement, sinon dans la vie socio-professionnelle en Haïti. La FinTech, qui a fini par s’installer comme composante technologique du Sommet, est l’un des principaux acteurs de ce tournant. Je veux voir dans les assises d’aujourd’hui un saut sur une orbite supérieure d’activité qui prépare cet acteur à jouer, au profit d’Haïti, le rôle qui est le sien dans la nouvelle configuration socio-technologique que le COVID-19 est en train de profiler.
L’apprentissage est un facteur inhérent à tout processus d’adaptation et de développement. Plus forte est la pente de la courbe qui trace ce cheminement, meilleur est le rendement économique et social qui s’y rattache. Cette course à l’efficience commence avec la pertinence des idées qui sortiront de ces assises. Nous, les acteurs d’aujourd’hui n’aurons pas l’occasion de contempler l’arrivée. Mais, qu’à cela ne tienne !! Nous n’avons d’objectif que d’être dans le peloton de tête au moment de passer les torches à la génération du prochain relais. En ce sens, vous conviendrez avec moi que le développement technologique est finalement une course de relais dont les gains d’étape conditionnent la vie des peuples. Je trouve que c’est extrêmement passionnant comme challenge !
Je déclare ouvertes les assises 2020 de la Fintech
MERCI
Ronald GABRIEL
Je commence par saluer tous les intervenants qui ont rendu possible cette édition du
sommet de la finance.
Je salue de manière particulière :
Le Président, Son Excellence Monsieur Jovenel Moise
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances
Monsieur le PDG du Groupe Croissance
Monsieur le PDG de PROFIN
Mesdames, Messieurs les représentants de la presse
Mesdames et Messieurs les participants virtuels, tous les réseaux sociaux confondus.
Comme vous le savez, le sommet de la finance est devenu l’un des
événements économiques les plus attendus du pays depuis son lancement par le
groupe Croissance, il y a dix ans.
Chaque année, des spécialistes du secteur économique et financier sont invités à se
prononcer sur un thème à la fois utile et actuel. L’année dernière, par exemple,
le double thème retenu – « financer l’agritourisme en Haïti » et « faciliter l’inclusion
financière par les TIC » – s’inscrivait en droite ligne des innovations que la BRH ne
cesse de promouvoir de manière à contribuer à la croissance soutenue de l’économie
haïtienne.
Et nous voici en 2020, où le monde entier se retrouve à porter des réponses à une
pandémie qui a tout chaviré sur son passage. Notre pays n’est point épargné non plus,
ce qui, cette année, a placé le fléau au centre de la réflexion au Sommet de la
Finance, à travers le thème retenu : « Le COVID-19 : financer la réponse et préparer
l’après-crise ». De plus, le virus a aussi exigé, pour l’organisation de l’évènement,
l’adoption du format virtuel, seul propice à l’observance effective de la consigne de
distanciation sociale.
Cela dit, les organisateurs auraient pu maintenir le format présentiel coutumier de la
conférence, en décalant sa tenue de quelques mois. Cependant, une telle décision eût
perturbé la longue et efficace pratique d’organisation du Sommet au mois d’avril.
De plus, vu que la moitié de la communauté mondiale se retrouve confinée au moment
où se déroule l’édition de 2020, il était raisonnable d’estimer que celle-ci puisse être
visionnée par un très large public qu’il aurait été impossible d’accueillir dans une salle
de conférence.
Il faut retenir aussi la réalité de l’absence certaine de la majorité de ces participants
virtuels qui, si le Sommet arrivait à se tenir en présentiel vers la fin de l’année,
devraient engager des coûts importants de déplacement et d’hébergement associés à
un voyage en Haïti.
Nous voici donc, Mesdames et Messieurs, virtuellement réunis pour explorer quelques
pistes de réflexion sur une pandémie qui nous engage dans un combat collectif pour la
survie. Je partage donc avec vous mes propres réflexions, qui incluront deux volets.
D’abord, les difficultés liées à la pandémie, les conséquences pour l’économie et les
contraintes pour les politiques publiques. Ensuite, les enseignements et les leçons à
tirer de la crise.
Sur le premier point, j’aimerais souligner que nous faisons face à une crise à laquelle
aucun pays n’était vraiment préparé. Cette impréparation est encore plus patente dans
les pays en développement, dont la situation sociale et sanitaire souffre de déficiences
qu’expliquent les faiblesses de la sécurité sociale et des infrastructures de santé.
Chez nous, en Haïti, ce panorama social et sanitaire se déploie dans un contexte
d’épisodes récurrents d’instabilité politique, lesquels furent nettement plus prononcés
au cours des deux dernières années. Les effets de cette crise politique sont
désastreux pour la performance économique, comme en témoignent la dépréciation
continue de la monnaie nationale, un niveau d’inflation proche de 20% et la contraction
de 0.5% du PIB en 2019.
À cela s’ajoute une succession de catastrophes naturelles, dont certaines majeures,
surtout au cours des décennies 2000 et 2010. Il en est résulté des pertes en capital
importantes, évaluées par la Banque Interaméricaine de Développement et la Banque
mondiale à 120% du PIB en 2010 (le tremblement de terre) et 32% du PIB en 2016 (le
cyclone Mathieu). Cette accumulation de chocs négatifs nous laisse, de nos jours, aux
prises avec une crise humanitaire dont une caractéristique première est la situation
précaire de 4,6 millions d’Haïtiens nécessitant une assistance humanitaire d’urgence.
Voici donc, Mesdames et Messieurs, l’état dans lequel la grave crise sanitaire du
COVID-19 a trouvé notre pays.
Qu’avons-nous déjà fait pour juguler cette crise ?
Que pouvons-nous faire de mieux, vu les circonstances que je viens de décrire ?
Pour enrayer la pandémie, le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence sanitaire
avec le confinement de la population, la fermeture des écoles, un couvre-feu, la
réduction des heures de travail en présentiel, des restrictions de circulation, la
fermeture des magasins pour les produits non essentiels, celle des frontières, et enfin
l’interdiction du trafic aérien, sauf pour les vols commerciaux et humanitaires.
Quant au confinement, le gouvernement haïtien a opté pour une application partielle,
faisant confiance à la compréhension et à la solidarité des citoyens pour mettre en
pratique les gestes barrière. Un comité scientifique a été mis en place afin de définir la
stratégie du gouvernement dans la lutte contre l’épidémie.
À date, les résultats des tests effectués par le MSPP indiquent un faible indice de
contagion dans le milieu haïtien. Mais les scientifiques restent inquiets, et une partie
de la population, incrédule.
Les mécanismes de soutien offerts par le FMI et d’autres bailleurs de fonds
internationaux devraient permettre au gouvernement de dégager de nouvelles
ressources pour lutter contre le corona virus. Cependant, même les pays dotés de
moyens financiers importants ont été confrontés à des difficultés certaines en matière
d’approvisionnement en équipements sanitaires.
En temps normal, on est en présence d’un oligopsone, l’État étant le seul acheteur
face à une offre abondante provenant de fournisseurs mis en concurrence sur le
marché. Dans la situation actuelle, les règles d’engagement semblent avoir été
modifiées dans la mesure où il apparaît que les fournisseurs imposent leurs conditions
aux États. Ainsi, les fournisseurs qui détiennent des stocks stratégiques alimentent la
spéculation et font augmenter les prix au détriment des pays les plus démunis.
De son côté, la BRH a mis en œuvre un ensemble de mesures visant à alléger les
contraintes qui pèsent sur le système financier. Ces mesures consistent notamment :
• à réduire le taux d’intérêt directeur et les coefficients de réserves obligatoires sur les
passifs libellés en gourdes et en devises étrangères des banques commerciales ;
• à diminuer le coût d’accès à la liquidité pour les banques à travers la baisse du taux
de prise en pension des bons BRH et la suspension des frais relatifs aux
virements interbancaires pour les clients ;
• à limiter temporairement les coûts de transaction pour les clients en décalant les
remboursements des prêts ;
• à relever les limites applicables aux transactions de la Banque à Distance.
Évidemment, ces mécanismes de soutien à l’économie pourraient se révéler
insuffisants en fonction de l’ampleur de la crise, mais le gouvernement pourra, le cas
échéant, mobiliser les ressources budgétaires disponibles en vue d’atteindre les
couches les plus vulnérables et de compenser, par la même occasion, une éventuelle
baisse de la demande.
Mais déjà, le gouvernement a pris quelques mesures pour sinon alléger la charge
fiscale, du moins pour l’étaler dans le temps.
Parmi les mesures envisagées, les plus importantes sont les suivantes :
• décaler les paiements de l’impôt sur le revenu pour les entreprises et les particuliers ;
• surseoir aux amendes et pénalités dues au retard de paiement, jusqu’au 30 juin
2020 ;
• transférer du pouvoir d’achat à 1,5 millions de familles de 5 à 6 personnes ;
• subventionner 100.000 enseignants du secteur privé et professeurs d’université ;
• faire une distribution massive de kits alimentaires ;
• prendre en charge les salaires de plus de 55.000 employés de la sous-traitance dans
le secteur textile ;
• accorder une prime spéciale au personnel soignant des hôpitaux et aux forces de
l’ordre ;
• subventionner le secteur du transport.
Ces mesures peuvent avoir un impact positif sur la demande, à travers la
consommation des ménages. Sur le court et même le moyen terme, elles pourraient
aussi avoir un effet de compensation sur une éventuelle baisse des transferts sans
contrepartie qui alimentent la consommation.
Cela dit, les difficultés sont nombreuses sur le plan humain.
La première difficulté est le déni de la réalité circulant dans des secteurs de la
population. Exprimé par de l’incrédulité, ce déni tend à limiter la portée du confinement
et à favoriser une propagation silencieuse de la maladie. L’actualité nous l’a rappelé, il
y a une semaine, lorsque des riverains avaient pénétré de force dans un établissement
hospitalier des Côtes-de-Fer pour récupérer un malade infecté par le COVID-19.
La deuxième difficulté est la peur de la stigmatisation qui pourrait porter certains
malades à s’isoler, favorisant ainsi des foyers de contamination difficiles à détecter, à
l’instar de ce qui s’était passé en Équateur.
Ce déni et cette peur recèlent des risques importants, en termes surtout de
propagation de la maladie, et les conséquences pour l’économie ne tarderont pas à se
faire sentir.
Au niveau du secteur réel, les mesures de la Banque Centrale, alliées à celles du
Ministère de l’Economie et des Finances et des Ministères sectoriels, devaient
permettre de mitiger l’impact de cette double crise sanitaire et économique sur notre
posture de croissance.
Nous travaillerons donc à minimiser les coûts liés à cet environnement délétère et à
créer les conditions les meilleures pour un rebond que nous voudrions robuste et
durable. Cette logique veut que nous nous situions dans un horizon de futur proche
pour optimiser les facteurs capables de porter cette perspective dans le domaine du
faisable.
L’amplification d’activités de production de nature autocentrée, notamment dans les
filières du secteur primaire devrait permettre d’aboutir à cet objectif.
De ce fait, la baisse prévue des transferts sans contrepartie, devrait trouver, dans un
certain regain de l’offre local de biens (non échangés), une contrebalance dans la
baisse de la demande de devises assortie à la demande correspondante de biens
d’importation.
La prolongation des conditions adverses au comportement des transferts, telle que
prévue par la Banque Mondiale, devrait trouver un effet contre cyclique dans cette
posture de la production locale que nous gagnerons à systématiser. Voici le cas de
figure que nous voulons promouvoir et adapter pour dégager des éléments
d’opportunités de la crise actuelle.
Mesdames et Messieurs,
La crise sanitaire du COVID-19 doit être pour nous l’opportunité de réfléchir sur le
problème fondamental qui renvoie à notre capacité à gérer efficacement les situations
de pénurie. Par rapport à cet aspect de la crise, les leçons à tirer sont multiples. Par
exemple, les difficultés d’approvisionnement en équipements sanitaires appellent à des
solutions, à la fois innovantes et à coûts réduits, prises sur la base d’arbitrages rapides.
En effet, en dépit des décaissements effectués par le Trésor public de façon autonome, les
pouvoirs publics se trouvent confrontés aux difficultés d’approvisionnement et à
l’augmentation des coûts qui découlent notamment du transport de ces équipements. Le
défi étant l’obligation d’avoir tout ce qui est nécessaire avant le pic de la pandémie afin
d’éviter la saturation des hôpitaux déjà non suffisamment équipés.
La BRH, de concert avec le Ministère de l’Economie et des Finances, a tout fait pour
qu’Haïti bénéficie du soutien financier du FMI et des autres bailleurs de fonds
internationaux.
Ces engagements sont parfois lents à se matérialiser, alors que l’urgence de la situation
nous oblige à agir sans attendre.
Il apparaît donc clairement que nous devons mettre en place la permanence de stratégies
viables pour trouver des solutions adaptées aux crises exceptionnelles comme celle du
COVID-19.
L’outil budgétaire en est une composante majeure. Le développement de budgets pluri
annuels viables devrait nous permettre de sortir du carcan du PPTE (Pays Pauvres Très
Endettés) et d’améliorer notre capacité d’emprunt sur les marchés financiers lorsque des
situations exceptionnelles comme la pandémie actuelle nous obligent à élargir rapidement
nos options de financement des dépenses sociales.
C’est aussi à ce prix que les politiques publiques pourront limiter les atteintes de cette
nature au pouvoir d’achat de la gourde et renforcer leur crédibilité pour affronter de
nouveaux défis.
Je vous remercie de votre attention et je déclare ouvert le Sommet International Virtuel de
la Finance et de la Fintech de 2020
Jean Baden Dubois
Gouverneur